L'exclusion de la société civile du partenariat tuniso-européen continue en Tunisie post-révolution, a noté Kacem Affia, représentant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), alors qu'il s'exprimait, vendredi 12 avril à Tunis, à l'ouverture d'une conférence sur le thème «le partenariat privilégié Tunisie-Union européenne (UE), opportunités et enjeux pour les droits de l'Homme et les réformes démocratiques». Il a évoqué le rôle que peut, pourtant, assumer le tissu associatif en matière de défense et de protection des droits des émigrés tunisiens aussi bien en Tunisie que dans les différents pays d'accueil. A cette accusation, le chef de la section politique de la délégation de l'UE en Tunisie a répondu que le plan d'action du partenariat Tunisie-UE est ouvert à toute initiative émanant de la société civile. Pour sa part, le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, a établi un rapport direct entre société civile et l'état de droit. Il a évoqué la collaboration de son département avec la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) dans l'organisation du concours de recrutement des personnes porteuses de handicap. La ligue est également partenaire dans le mécanisme d'octroi d'aides sociales et de carnets de soins gratuits, a ajouté le ministre. Il a précisé que le département des Affaires sociales travaille avec près de 300 associations, tout en étant attaché à leur indépendance à travers la garantie de leur autonomie financière. Le secrétaire d'Etat à l'Immigration et aux Tunisiens à l'étranger, Houssine Jaziri, qui est du même avis, considère que le dialogue et la concertation entre le gouvernement et la société civile sont favorables aux libertés fondamentales. Il a par ailleurs insisté sur l'importance de la coopération internationale dans le traitement du dossier des émigrés tunisiens dont 83% résident en Europe. De ce fait, il estime nécessaire d'appliquer les conventions internationales pertinentes qui appellent au respect des droits des émigrés, la garantie de la liberté de circulation des personnes, le renforcement de l'ouverture culturelle et la mobilité des chercheurs, intellectuels et hommes d'affaires. La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Leila Bahria, a évoqué, pour sa part, la complémentarité entre société civile et gouvernement; une complémentarité à même d'instaurer la culture de droits de l'Homme. Pour l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne, Jens Plötner, le débat sur les droits de l'Homme doit distinguer entre universalisme et contextualisme, appelant à tolérer la divergence des vues sur les valeurs des droits de l'Homme. A noter que cette conférence a été organisée par le réseau Euro-Méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH) en partenariat avec l'UGTT, la Ligue tunisienne pour les droits de l'Homme (LTDH), l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), l'Institut arabe des droits de l'Homme (IADH), le collectif 95 Maghreb Egalité et le réseau Doustourna. WMC/TAP