Depuis l'élection à sa tête de M. Hassen Zargouni, l'Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (Atuge) ne cesse de programmer des rencontres de plus haut niveau et intérêt pour la collectivité. Il y a bien sûr les mardis de l'Atuge, mais aussi le forum annuel qui est cette année à sa 14ème édition. Ce forum, organisé en collaboration avec la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie, s'est tenu le jeudi 21 juillet et a été présidé par le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, M. Taoufik Baccar. Le forum, qui a vu la présence d'un grand nombre de banquiers, financiers et hommes d'affaires, s'est tenu sur le thème «La compétitivité du secteur financier tunisien» et s'est déroulé autour de trois tables rondes : - La restructuration du secteur bancaire : Pour que le secteur bancaire soit un des maillons forts de l'économie tunisienne. - La dynamisation du marché financier : Pour que Tunis soit une place financière régionale reconnue et dynamique. - Le financement de l'entreprise : Pour une meilleure participation des secteurs bancaire et financier dans le financement des entreprises tunisiennes. Ouvrant la séance, le gouverneur de la Banque centrale a évoqué les différentes réformes engagées dans le secteur bancaire et financier tunisien, indiquant que l'année 2004 a été marquée par une mutation profonde dans l'assainissement financier grâce à une baisse d'un point du taux d'actifs «accrochés», véritable indicateur du risque encouru par le secteur bancaire et une augmentation de 2 points du taux de couverture des créances par des provisions, l'objectif étant d'atteindre un taux de 70% en 2009. Il a rappelé que la BCT a subordonné toute distribution de bénéfices de la part des banques à une résorption totale des insuffisances de provisions, affirmant que cette mesure a été bien accueillie par le marché national et international comme l'attestent la confirmation de la notation du risque souverain de la Tunisie par les agences de notation Standard & Poors et Moodys et la réussite remarquable de la dernière sortie sur le marché international. M. Baccar a ensuite indiqué que le programme électoral du Président de la République est venu annoncer une seconde génération de réformes ayant pour objectif la convergence de notre système vers celui des pays de l'Union européenne grâce à la recherche de la meilleure satisfaction de la clientèle par le biais d'un service bancaire répondant aux normes internationales. A cet égard, le développement des technologies de l'information devrait favoriser celui de la banque à distance, de la monétique et des paiements électroniques, l'ambition étant de parvenir d'ici 2009 à une généralisation des cartes à tous les comptes bancaires. Et le gouverneur de la BCT d'annoncer l'entrée en exploitation prochaine du système de virement des gros montants. La centrale d'information, objet d'une action de mise à niveau, sera également opérationnelle d'ici fin 2005. Cette centrale, conçue sous forme de base de données assurant l'exhaustivité des informations sur la clientèle, sera alimentée et consultée en temps réel à travers un système d'échanges électroniques de données entre la Banque centrale et les établissements de crédit. M. Baccar a affirmé par ailleurs que même si le secteur bancaire reste la principale source de financement, le marché financier a connu nombre de réformes en vue d'inciter les investisseurs à opérer sur le marché des valeurs mobilières. Toutefois, a-t-il indiqué, en dépit de l'infrastructure moderne et l'encouragement des pouvoirs publics, les résultats demeurent en deçà des aspirations avec une contribution de ce marché au financement de l'investissement ne dépassant pas 5% et une capitalisation boursière représentant moins de 9% du PIB fin 2004. Une réflexion, a-t-il dit, est engagée sur les moyens de dynamiser la place boursière, de simplifier les procédures et de mettre en place des mécanismes adaptés à la situation actuelle de la Bourse.