L'UTICA et l'UGTT agissant de concert dans ce domaine, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) s'est alliée à trois autres organisations pour faire savoir leur voix sur la manière de sortir de la crise politique actuelle. Mardi 6 août, le bras de fer feutré entre la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) et l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), jusque-là circonscrit au domaine syndical patronal, s'est étendu au champ politique. Ce jour-là, la centrale patronale, présidée par Tarak Chérif, a, en effet, annoncé, avec trois autres organisations, la création d'une sorte d'alliance destinée à faire entendre leur voix dans le débat national en cours sur la meilleure façon de sortir le pays de la crise politique actuelle, d'achever le plus rapidement possible la présente phase transitoire en dotant le pays d'une Constitution et d'institutions durables et stables. Certes, l'objectif principal de CONECT et de des partenaires est de contribuer à mettre fin à la situation «de polarisation dans le pays dont nous espérons sortir ensemble», souligne Tarak Chérif. Mais accessoirement, la deuxième centrale patronale du pays ne veut pas, même si elle ne le crie pas sur les toits, laisser à son concurrent le monopole de l'action sur le terrain politique. L'UTICA s'activant depuis plusieurs mois déjà dans ce domaine en tandem et totale entente avec l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), CONECT a mis dans la main conformément au principe selon lequel l'ennemi de mon ennemi est mon ami?- avec l'un des deux concurrents de la centrale ouvrière, l'Union des travailleurs de Tunisie (UTT) l'autre, la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT), invité à se joindre à cette initiative, n'a pas donné suite-, en plus du Conseil de l'Ordre des experts-comptables de Tunisie (OECT), du Syndicat tunisien des agriculteurs (STA), et de la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV). A cette nuance près que les deux dernières organisations ont pris part, la veille, à une réunion tenue au siège de l'UTICA traitant elle aussi de la situation politique actuelle. Ce quatuor a rendu publiques le même jour ses neuf propositions pour mettre fin à la crise actuelle (voir ci-après). Pour suivre les évènements et en agir en fonction de leur évolution ou pas, CONECT et ses partenaires se sont dotés d'une coordination qui, selon Tarak Chérif, «est ouverte à tous» d'autant que «nous n'avons de problèmes avec personne». Ce qui n'empêche pas le président de la CONECT d'expliquer le sens de cette initiative. Interrogé pourquoi, les neuf propositions que son organisation met sur la table avec ses partenaires étant quasiment identiques à celles formulées par l'UGTT et l'UTICA et le «Front du Salut», il n'a pas rejoint ces initiatives, il répond «si nous sommes invités, nous nous joindrons à ces initiatives, car nous n'avons de problèmes avec personne. Mais, malheureusement, il y a encore en Tunisie des gens qui refusent la présence d'autres». --------------- Lire les 9 propositions de la CONECT