Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l'Asie Centrale, la consolidation des échanges commerciaux et la libéralisation du commerce entre les 5 pays du Maghreb sont à même de les aider à faire face à leurs principaux défis et à tirer le maximum de profits de leur intégration en cours avec l'Europe et le reste du monde. Entre autres défis, le Fonds cite l'amélioration des perspectives de croissance et la réduction du chômage. «Une coopération régionale accrue et une libéralisation du commerce pourraient permettre aux pays maghrébins de tirer le maximum de profits de leur intégration en cours avec l'Europe et le reste du monde», indique l'étude. Plus loin, le FMI souligne que durant la dernière décennie, les pays du Maghreb ont consolidé leur intégration commerciale dans l'économie mondiale, y compris dans le cadre d'accords d'association entre l'Union européenne et le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Cependant, l'institution pointe le doit sur certains aspects négatifs, en notant qu'en raison des barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce régional, seule une petite part des échanges commerciaux de ces pays se fait avec leurs voisins immédiats au Maghreb. Mais les auteurs du rapport vont plus loin et estime que le fait d'aplanir les obstacles devant le commerce régional au Maghreb pourrait aider à créer un marché régional de plus de 80 millions de consommateurs, et à attirer ainsi de nouveaux investissements. Mieux, le fait de donner aux investisseurs étrangers établis dans un pays maghrébin un accès direct et facile à tous les autres pays du Maghreb peut les inciter à s'installer dans la région. Par ailleurs, le rapport énumère quelques avantages mutuellement bénéfiques que les pays de la région tireraient de la promotion de leurs échanges commerciaux en raison de la complémentarité de leurs structures économiques. Ainsi, l'Algérie, la Libye et plus récemment la Mauritanie sont des pays exportateurs de pétrole et de gaz ayant une demande croissante d'importation, tandis que le Maroc et la Tunisie ont des économies plus diversifiées. En outre, le FMI rappelle non seulement que les pays de la région ont convenu de tenir une série de conférences annuelles de haut niveau, en coopération avec le FMI, pour examiner les moyens de promouvoir le commerce intermaghrébin, mais indique que ces pays avaient adopté (durant la première conférence tenue à Alger en novembre 2005) un programme de travail visant notamment l'harmonisation des réglementations commerciales liées à l'application des accords de libre-échange, la simplification et la réduction des tarifs douaniers, la réforme des systèmes douaniers, l'amélioration des systèmes de paiement et l'amélioration des infrastructures du transport et des servic es liés au commerce. Toujours dans le même ordre d'idées, le document souligne que la 2e conférence du genre prévue au Maroc vers fin 2006, sera consacrée à la réforme du secteur financier et aux perspectives de l'intégration financière des pays maghrébins, alors que la 3e conférence aura lieu en Tunisie à la fin de 2007 et traitera du développement du secteur privé. Revenant sur les perspectives économiques régionales pour toute la région du Moyen-Orient et d'Asie Centrale, le rapport du FMI estime que la conjoncture est positive à court terme, mais souligne la nécessité de mettre en place des mesures de renforcement de la capacité d'adaptation face aux risques d'évolution défavorable : «L'économie de la région Moyen-Orient et Asie Centrale reste dynamique, en dépit des problèmes de sécurité auxquels se heurtent certains pays et du récent revirement du prix des actifs. L'expansion de la région continue à dépasser la croissance mondiale et devrait atteindre en moyenne 6,7% en 2006 et 2007, taux similaire à ; celui des trois dernières années», note Moshin Khan, directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale du FMI, en présentant les principales conclusions du rapport. Le niveau élevé des prix du pétrole, une conjoncture mondiale favorable et la conduite de politiques économiques «généralement bonnes» sont entre autres les facteurs à l'origine de ce dynamisme, note le rapport avertissant que des risques pèsent sur ce dynamisme, particulièrement, en raison de la poursuite des conflits et une détérioration de la situation sécuritaire. T.B.