TUNIS, 17 juin (TAP) - L'impact de la crise économique internationale sur les pays du Maghreb demeure tributaire de la politique monétaire et de la stratégie de relance économique qui seront adoptées par ces pays confrontés, particulièrement, à un risque d'intensification du chômage, c'est là la principale conclusion du rapport, publié au mois de mai 2009, par le Fonds Monétaire International (FMI) sur les perspectives économiques régionales pour le Maghreb et le Moyen-Orient. M. Amor Tahari, directeur adjoint du département du Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds, qui a présenté le rapport, mercredi à Tunis, a affirmé lors d'une conférence de presse que les pays de la région n'ont pas été épargnés par cette crise dont l'impact s'est traduit par une réduction, de moitié, du taux de croissance prévu en 2009. Selon ce rapport, qui classe les pays de la région en fonction du volume de leurs exportations de pétrole, ce taux devrait atteindre en 2009, 3,3 % en Tunisie et 2,7% pour le reste toute la zone du Maghreb. Ainsi, « l'impact indirect et l'ampleur du ralentissement dans la région Maghreb et Moyen-Orient, dépendront en partie de l'intensité et de la durée de la récession de l'économie mondiale, notamment, celle de l'Europe et de la riposte budgétaire et autres politiques économiques des pays concernés » y compris les pays producteurs de pétrole. En ce qui concerne les principaux indicateurs économiques, le rapport estime que le taux d'inflation le plus faible est enregistré dans la zone du Maghreb. Quant au solde des transactions courantes, les déficits des pays non pétroliers tels que la Tunisie devraient se stabiliser contre une légère augmentation attendue du déficit budgétaire. Le rapport estime toutefois que les fondamentaux économiques demeurent robustes pour toute la région. M.Tahari a affirmé que la Tunisie et le Maroc, qui continuent à avoir un taux de croissance positif, peuvent cueillir les fruits de leur politique prudente en matière de gestion des finances publiques, ce qui leur donne une certaine marge de manœuvre pour relancer, comme prévu, leurs économies à partir de 2010. Il a estimé que le principal enjeu pour ces pays demeure la mise en application rapide des réformes décidées afin d'accélérer la création d'emplois et de faire face au chômage qui devrait augmenter des suites de la crise. Ces réformes, a-t-il dit, gagneraient à être accélérées en 2010. Le rapport relève que les principaux défis de la région portent à court terme sur la résistance des secteurs financiers. Ainsi, il préconise notamment la lutte contre les tensions liées aux liquidités, le suivi continu des principaux pôles de risques (logement, concentration de prêt), la coordination des politiques des différents pays pour limiter les effets pervers de la crise et l'évaluation des dispositifs de recpaitalisation bancaire et de prise en charge des créances du secteur bancaire. En matière de politique macroéconomique, les pays non pétroliers peuvent mettre en oeuvre des plans de relance pour peu que les ratios d'endettement élevées ne recommandent une politique budgétaire prudente. Toujours selon le rapport, la région doit œuvrer à moyen-terme à jeter les bases d'une croissance durable et à promouvoir la création d'emplois à travers la poursuite de la diversification de l'économie, l'orientation des dépenses vers le renforcement de la capacité de production de l'économie, l'amélioration de l'environnement des affaires et l'accroissement de la capacité de résistance des institutions et des marchés financiers. Intervenant, M.Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a affirmé que les fréquentes révisions à la baisse des taux de croissance dans le monde témoigne de l'ampleur de la crise et de l'absence de visibilité qui en a résulté. Il a ajouté que la présentation du rapport du FMI en Tunisie témoigne de la solidité des liens entre les deux partenaires.