Une centrale nucléaire en Tunisie en 2020 Par Tallel BAHOURY
Le Président-directeur général de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG), M. Othman Ben Arfa, vient de tenir, ce matin 22 novembre 2006, une conférence de presse au siège de l'entreprise. Dans son introduction, M. Ben Arfa a d'emblée souligné que 'la présente conférence de presse concerne un sujet important pour l'avenir du pays. Elle fait suite à la décision du président Ben Ali, prise lors du Conseil ministériel du 3 novembre 2006, de charger la STEG d'entamer l'élaboration des études relatives au développement de l'électricité au moyen de l'énergie nucléaire''. Ainsi, au cours de son intervention, le patron de la STEG a souligné que le sujet nécessitait une décision politique, tant il est d'une importance capitale Pour ce qui est de l'énergie nucléaire, le PDG a expliqué les tenants et les aboutissants de ce sujet qui a toujours fait couler beaucoup d'encre à travers le monde. Mais M. Ben Arfa a rappelé que tous les experts considèrent que le 21ème siècle sera caractérisé par une flambée continue du prix des hydrocarbures. Alors, à l'instar du Japon, de la Chine, du Canada, d'Egypte et du Maroc, la Tunisie a fait le choix de s'engager dans l'énergie électronucléaire à des fins civiles. Mais pour ceux qui s'attendent à avoir des détails sur ce sujet, le PDG de la STEG conseille en substance de patienter. On n'est pas en mesure, aujourd'hui, d'évaluer le coût, ni de savoir les partenaires ou bien le site sur lequel sera érigée la centrale nucléaire d'une capacité de 900 MW (la plus répandue aujourd'hui dans le mode), dont l'entrée en fonction interviendrait à l'horizon 2020, a-t-il indiqué. Et pour y parvenir, M. Ben Arfa a révélé que la cellule nucléaire qui existait à la STEG depuis la fin des années 70 a été réactivée ; au passage, il a rappelé que, l'ironie du sort, la première réunion de cette cellule s'était déroulée un certain 22 novembre 1979. En clair et compte tenu des enjeux financiers, économiques, environnementaux et humains, la STEG est pour l'instant à la recherche du meilleur tempo. Par ailleurs, au cours de cette conférence de presse, le PDG de la STEG a exposé les autres projets en matière d'énergie (hydraulique, éolienne, solaire, etc.). Pour les débats, et comme l'on pourrait s'y attendre, les questions des journalistes ont tourné autour du coût de financement de cette centrale nucléaire, où sera-t-elle érigée, pourquoi une centrale de 900 MW, quels sont les partenaires avec lesquels la Tunisie compte travailler, y aura-t-il des contrats sous forme de concession... Pour répondre à toutes ces questions et à bien d'autres, M. Othman Ben Arfa a tout simplement indiqué que ce sont les études engagées qui vont apporter les éléments de réponse. La seule certitude aujourd'hui et encore- c'est que la Tunisie aura sa centrale nucléaire à l'horizon 2020, avec une capacité de 900 MW.