Ces derniers temps, nous publions une série d'articles sont concernant les relations entre la Tunisie et la France. Mais un fait a attiré notre attention : c'est le chiffre d'excédent commercial de la Tunisie sur la France. En effet, du côté français, cet excédent est 78 millions d'euros, soit environ 135 millions de dinars tunisiens, alors que, pris ou considéré du côté tunisien, il s'élève à 449 millions de dinars. S'agit-il de la même chose ? Il est clair que les lecteurs attentifs ont dû constater que quelque chose ne tournait pas très rond dans cette histoire. Pour comprendre cette différence et surtout est-ce qu'il s'agit de la même chose, c'est-à-dire du chiffre de la balance commerciale entre les deux pays, nous avons contacté le service de la Mission économique de l'ambassade de France en Tunisie. Selon notre source, il existe toujours des différences entre les statistiques communiquées par la Mission économique de l'ambassade de France en Tunisie et celles provenant de l'Institut national de la statistique (INS). A ce sujet, on nous expliqué que les sources des données de l'INS proviennent de la douane tunisienne, alors celles de la Mission économique de l'ambassade de France en Tunisie, proviennent de la douane française. Cependant, service de la Mission économique de l'ambassade de France considère que, vu le volume global des échanges entre les deux pays (6,1 milliards d'euros en 2006), ce différentiel est négligeable. S'agit-il d'une réponse diplomatique ou bien doit-on considérer que c'est vraiment négligeable ? Du côté de l'Institut national de la Statistique (INS), on explique cette différence par trois éléments : - cela peut être dû au fait du commerce triangulaire (le fait qu'un produit transite par un autre pays avant sa destination finale) ; - de la méthodologie utilisée en France et en Tunisie (en France l'admission temporaire ne serait pas comptabilisée alors qu'en Tunisie c'est le cas) ; - un autre facteur serait à l'origine de ce gap dans les statistiques de balance commerciale entre la France et la Tunisie, à savoir les prix FOB ou CAF, selon qu'on se situe du côté français ou tunisien. A travers toutes ces données, on aura compris qu'il y a un risque que ce gap existe toujours dans les statistiques du commerce extérieur communiquées par les instances chargées de ce secteur dans les deux pays. A partir de là, inutile de mettre en doute les chiffres des uns ou des autres, sachant que chacun à vérité, et donc il n'y a pas de vérité absolue. C'est la méthode qui diffère !