Le Brent, l'un des principaux indicateurs du marché international de pétrole vient de flirter avec les 80 dollars avec 77,5 dollars il y a juste deux jours. Quelle est la signification de cette nouvelle hausse pour les entreprises tunisiennes au moment où il est, plus que jamais, clair que notre pays (plus importateur qu'exportateur en la matière) doit faire face à une situation non pas conjoncturelle mais permanente de pression budgétaire ? Les travaux de maintenance qui se poursuivent depuis plusieurs semaines sur les plates-formes de la Mer du Nord ont, certes, contribué à cette nouvelle hausse alors que tout indique que l'offre est suffisante (y compris celle de l'OPEP). Mais les choses sont beaucoup plus compliquées car nous assistons à des problèmes au niveau du raffinage qui ne peut suivre la tendance. Nous voyons également des tensions de diverses natures et pas uniquement au Moyen-Orient où l'instabilité de l'Irak et l'attitude de l'Iran inquiètent les marchés. Il y a aussi la Chine dont le taux de développement s'est durablement inscrit à l'accélération et dont la demande s'envole en exponentielle. Il faut également rappeler les questions 'artificielles'' qui déstabilisent la totalité du secteur dans le monde. C'est ainsi que la montée de la spéculation a encore plus aggravé les choses et que le laisser-faire de beaucoup de grands décideurs qui sont des actionnaires dans des compagnies pétrolières met le feu aux poudres. Dans ce contexte difficile, les entreprises tunisiennes doivent tenir un il constamment sur le marché si ce n'est pas déjà fait. Ils doivent, à notre sens, refaire leurs comptes sur la base de la durabilité (et même de l'irréversibilité de la crise). Au programme, de nécessaires engagements dans des actions de maîtrise d'énergie et nous serions même d'avis que celles de nos entreprises qui dépassent un certain seuil d'importance seraient bien avisées de créer dès à présent un poste d'auditeur énergétique interne dont le rôle serait de pourchasser la moindre technique qui permet de consommer moins. N'oublions pas que les grandes rivières sont faites par de tout petits ruisseaux et que toutes les moindres économies mises bout à bout peuvent faire baisser la facture.