L'ancienne société-mère du groupe Batam apporterait deux immeubles, six magasins et trente millions de dinars dans la corbeille à son éventuel repreneur. Cette «dot» sera-t-elle suffisante pour en séduire un ? Le premier appel d'offres en vue de la cession des actifs de la société Héla Batam d'Electroménager n'a donc pas eu l'effet escompté, puisque M. Youssef Ennouri, commissaire à l'exécution, n'a reçu aucune offre. Pourtant, certains dont au moins un opérateur déjà présent dans le secteur de la grande distribution- ont manifesté leur intérêt en retirant le cahier de charges. Le fait qu'ils n'aient pas concrétisé leur intérêt par une offre veut-il dire que la société ne leur semble pas valoir la peine qu'on y investisse ? Bien sûr, personne n'aurait probablement envisagé la reprise de Héla Batam s'il avait fallu assumer son lourd passif estimé à près de 200 millions de dinars. Donc, le choix de la formule de la cession d'actifs est certainement pour quelque chose dans les manifestations d'intérêt enregistrées à ce jour. Reste la question du prix -aucun n'est fixé par le juge- et là les expériences passées démontrent que l'on assiste parfois à un jeu très subtile entre les candidats au rachat et le tribunal supervisant la cession en vue d'amener ce dernier à ne pas placer la barre trop haut. Sous cet angle, l'absence d'offres lors du premier appel d'offres pourrait être décryptée comme une manuvre allant dans ce sens. Toutefois, le prix que les candidats au rachat seraient disposés à payer dépend dans une très large mesure, surtout, de la viabilité de l'entreprise, mais également de son patrimoine. Et sur ces deux points, la société ne semble pas dénuée d'atouts. Débarrassée de son lourd endettement, Héla Batam serait, selon une source interne, une entreprise viable, mais à la condition de réduire le nombre de ses employés, de 260 actuellement à une centaine et de modifier la composition de la force de travail. En effet, Héla Batam souffre d'une «mauvaise répartition du personnel» puisqu'elle compte une centaine de cadres, qui constituaient le management du groupe Batam (fort à un moment donné d'une trentaine d'entreprises) et qui sont devenu par suite du démantèlement du groupe ceux de Héla Batam qui a surtout besoin d'une force de vente. Le groupe Batam comptait près de 2.000 employés dont 800 pour la société-mère Héla Batam, dont les deux tiers ont été licenciés en deux vagues à partir de 2002, en étant justement indemnisés. M.M.