Après les biens et services, on assiste, depuis quelques années maintenant, à l'exportation tous azimuts des compétences tunisiennes, notamment dans le domaine de la santé et de la médecine. En effet, les infirmières et infirmiers tunisiens sont sollicités par certains pays au Nord de la Méditerranée, comme l'Espagne, l'Italie et la France, un phénomène dû au manque ou à la rareté dans ce domaine dans les différents hôpitaux et autres officines médicales dans ces pays. Mais les pays développés ne sont pas les seuls demandeurs en la matière. C'est ainsi que l'Afrique du Sud, un pays très avancé dans le domaine médical rappelons que la première greffe du cur au monde a eu lieu dans ce pays dans les années 50-, confrontée à une pénurie de médecins, vient de faire appel à la Tunisie pour lui fournir quelque 200 médecins, dont cent cinquante médecins généralistes et une cinquantaine de spécialistes (notamment des pédiatres, gynécologues, orthopédistes, chirurgiens, anesthésistes et psychiatres ). Il faut dire que, avant de prendre cette décision, les autorités sud-africaines avaient dépêché une délégation de 'prospection'' en Tunisie, dont les résultats semblent avoir été concluants. Pour ce faire, l'ATCT (Agence tunisienne de coopération technique), qui a pour mission 'de vendre nos compétences tunisiennes à l'échelle internationale'', n'a pas tardé à réagir en organisant à Tunis une journée d'information, à l'intention des médecins postulants, sur les conditions de séjour dans le pays de Nelson Mandela ; une manifestation qui s'est déroulée en présence de l'ambassadeur de Tunisie à Pretoria et de son homologue sud-africain à Tunis. Au menu de cette rencontre/information, la projection d'un film documentaire sur les conditions de travail dans les établissements hospitaliers sud-africains, en termes d'équipements, d'infrastructures, de matériel médical et autres. Le second volet a concerné, bien évidemment, les honoraires et les avantages pécuniaires ainsi que les conditions de logement des médecins candidats à l'expatriation dans le pays des Zoulous, durant les 3 années du contrat. Selon les chiffres communiqués lors de cette journée/rencontre, un médecin généraliste touchera un émolument mensuel de base de 4.000 dinars tunisiens, qui pourrait augmenter au fil des années d'exercice. Quant au médecin spécialiste, il touchera un salaire de base de 6.000 dinars tunisiens. Autres avantages : celles et ceux des médecins qui seront retenus auront droit à des billets d'avion gratuits pour eux et pour leur famille. Par ailleurs, pour les candidats retenus, ils devront vite retourner sur les bancs de l'école afin de se mettre à la langue anglaise (apprendre quelques bribes de zoulou pourrait être un petit atout supplémentaire) en tout cas pour celles et ceux qui ne la maîtrisent pas ; une formation qui sera prise en charge de l'ATCT. In fine, l'exportation de nos compétences nationales dans le cadre de la coopération entre pays est une bonne chose, en soit, mais à l'analyse, on peut s'interroger si cela ne risque pas de créer un manque chez nous, et du coup, que la Tunisie soit obligée d'importer, à son tour, dans ce domaine, bien que l'ATCT, par le biais de son directeur général, affirme disposer un vivier de plus de 2000 personnels de santé pour des missions à l'étranger.