«Avant 1987, on nous traitait de tous les noms et notamment de «ventrus», mais le président Ben Ali nous a réhabilités». En ces journées de célébration du 20ème anniversaire du 7 Novembre, M. Hédi Djilani, président de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA), ne pouvait pas ne pas faire cette comparaison entre le vécu des hommes d'affaires tunisiens avant et après cette date. Il l'a fait lundi 5 novembre 2007, lors d'une réunion «extraordinaire» du Conseil National responsables de toutes les structures régionales, locales et professionnelles de la centrale patronale, en présence MM. Mondher Friji, Abbès Mohsen et Chokri Ben Abda, respectivement Gouverneur de Tunis, Maire de la Capitale et secrétaire général du Comité de Coordination de Tunis-Médina. Faisant le bilan des deux décennies écoulées, «du point de vue des hommes d'affaires», le patron des patrons tunisiens a énuméré les acquis les plus importants engrangés par ces derniers depuis 1987. Premier acquis, l'amélioration de l'environnement de l'entreprise, car l'emploi qui, rappelle M. Djilani, est au centre des préoccupations des autorités parce qu'il s'agit «d'une question vitale». Et «malgré les difficultés et les défis», des décisions sont prises en rapport avec ce dossier, et «les lois sont améliorées et adaptées jour après jour, en vue d'ouvrir la voie à la liberté d'entreprise et à l'innovation». Deuxième acquis mis en exergue par le président de l'UTICA, l'investissement, où «progressivement nous sommes sortis de l'investissement intérieur, en raison de l'étroitesse du marché local, pour investir à l'étranger». A ce sujet, M. Djilani se rappelle que les hommes d'affaires sortaient alors de l'argent en catimini, «tremblant devant les douaniers», pour les besoins de leurs investissements à l'étranger; alors qu'aujourd'hui ils disposent «de cartes de crédit et peuvent descendre dans des «cinq étoiles», lorsqu'ils sont en mission. Au cours des dernières décennies, ajoute M. Djiliani, les hommes d'affaires tunisiens ont également été encouragés à s'investir totalement dans l'exportation. «Pendant longtemps exportateurs en tant que simples sous-traitants, nous avons fini par apprendre le métier pour vendre notre marchandise tous seuls à l'étranger». Mais «le président Ben Ali a trouvé cela insuffisant et nous a encouragés à investir dans des réseaux de distribution». Troisième acquis dont les hommes d'affaires se félicitent : l'allègement de la pression fiscale. «Avant 1989, le taux d'imposition se situait à 60%, et même en réalité à 80%, compte de la double imposition en tant qu'entreprise et que personne physique. Aujourd'hui, il se situe à 35% et on peut même ne payer que 17 ou 15% si l'on investit et on ne se contente pas d'empocher de l'argent». Les bonnes relations instaurées avec l'administration et l'UGTT constituent, selon M. Djilani, un autre acquis d'importance. Les hommes d'affaires ont également été sensibles à des gestes symboliques par lesquels le président Ben Ali a voulu réhabiliter l'entreprise, l'homme d'affaires et leur organisation, l'UTICA. Et l'un de ces gestes consiste en la décision de faire du 17 janvier 1947 date de la Création de la centrale patronale- la journée de l'entreprise, célébrée tous les ans. Abondant dans le même sens, le chef de l'Etat a ordonné la représentation de l'UTICA dans «tous les conseils supérieurs, conseils qui ont le pouvoir de décider à l'instant», souligne M. Djilani.