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«Une chaîne de télévision africaine consacrée au développement a aujourd'hui sa justification»
Publié dans WMC actualités le 26 - 11 - 2007

«Les animateurs et journalistes africains font du copier-coller des émissions qu'ils sont habitués à écouter et à voir sur des chaînes comme RFI, TV5, Africa N°1… Notre première tâche consiste à renverser la vapeur », martèle Suzanne Kala-Lobé, journaliste à Lead Afrique Francophone, lors d'une interview accordée au journal interne quotidien de la Banque africaine de développement, La banque qui bouge. Dans cette interview, réalisée en marge de la Conférence économique africaine, (15-17 novembre 2007, Addis-Abeba), cette journaliste non conformiste nous explique pourquoi il est temps de lancer une chaîne africaine consacrée au développement.

Question : Vous militez pour la création d'une chaîne de télévision africaine consacrée au développement. Ce projet, qui nécessite des investissements importants, est-il justifié aujourd'hui ?

Réponse : Il s'agit d'un projet réellement mûri. Si nous posons la question sur la table, c'est que nous avons travaillé là-dessus et
nous en sommes actuellement à la première phase de réalisation. Cette phase a d'abord consisté à analyser la manière dont l'Afrique est traitée dans les médias occidentaux, comme dans les médias africains. Ensuite, nous avons travaillé en réseau sur un concept, celui d'une chaîne africaine qui dirait autre chose, mais qui prendrait systématiquement le contre-pied de cette Afrique linéaire et statique que l'on voit en image. Certes, la réflexion sur la place de l'Afrique dans les médias n'est pas une idée qui nous est propre. Le mouvement critique s'est amorcé dans les années 1990 et va prendre forme avec l'explosion des médias audio-visuels privés africains. Dans ces médias, nous nous sommes rendus compte du fait que les animateurs et journalistes faisaient du copier-coller des émissions qu'ils étaient habitués à écouter et à voir sur des chaînes comme RFI, TV5, Africa N° 1, etc. Notre première tâche consiste à renverser la vapeur.
Question : Quelle sera la particularité de votre travail et qu'avez-vous fait concrètement jusqu'ici pour que ce projet voie le jour ?
Réponse : La particularité, c'est que notre travail est porté par un réseau du nouveau leadership africain. Ensuite, il est déjà panafricaniste. D'abord, au niveau de son organisation : la maison de production est camerounaise (EBK-Productions), les concepteurs en collaboration avec EBK-Productions, sont les communicateurs fellows de Lead, le réalisateur-diffuseur est la chaîne Africâble, basée au Mali. Nous prenons prétexte d'événements comme la Conférence économique africaine, qui mobilise des économistes africains à l'initiative de la Banque africaine de développement et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique), pour réaliser des sujets forts. Tous les professionnels qui y travaillent sont sur le continent. Vous savez, il y a beaucoup de professionnels des médias sur le continent. Ils sont dans les médias depuis des années. C'est sur eux que nous allons nous appuyer pour effectuer des reportages et alimenter nos émissions. Maintenant, nous faisons du lobbying auprès des bailleurs de fonds pour boucler notre plan de financement, car la télévision coûte cher, surtout s'il s'agit de réaliser des émissions sur le développement, avec ce que cela comporte comme tournage sur le terrain, parfois dans des zones inaccessibles…
Question : Si votre projet se concrétise, quel en sera l'impact sur les Africains?

Réponse : Nous voulons jouer un rôle de stimulation et de miroir. Nous voulons que les Africains s'approprient leur continent avec ses forces et ses faiblesses et qu'ils travaillent à le transformer. Nous avons un concept d'émission, Afrikki, défini avec des partenaires, et que l'on peut décliner ainsi : «L'Afrique a du génie… elle a du talent». Nous réalisons actuellement des reportages et des documentaires sur la capitale éthiopienne, que nous articulons sur des thématiques liées à l'événement que nous couvrons [NDLR : la Conférence économique africaine]. Nous faisons parler des personnalités éminentes sur des sujets controversés. Puis nous poursuivons le débat dans la rue, par un vox-pop [NDLR : micro trottoir]. Ce mélange de documentaire-pays et d'interview de fond nous permet, sous prétexte de faire découvrir le pays où l'on est, de redonner confiance aux Africains, en leur montrant que nous pouvons travailler ensemble et qu'il y a des compétences en Afrique.

Question : Vous avez dit que le financement d'une chaîne nécessitait beaucoup d'argent. Pourquoi alors ne pas financer des programmes sur le développement dans des chaînes qui existent déjà, pour limiter les coûts?

Réponse : L'idée que nous avons du développement n'est pas ce que vous croyez. Il ne suffit pas de produire des émissions ou des programmes dans les chaînes qui existent déjà. Pourquoi ? Nous allons utiliser toutes les fonctions d'un média : c'est un organisateur collectif, un élément structurant et un fédérateur. Sa fonction symbolique est qu'il surdimensionne ou amplifie un événement, un phénomène. La télévision allie toutes ces qualités et un média holiste par excellence. C'est ce rôle que nous voulons que la chaîne assume, pour qu'elle se positionne en Afrique. C'est la chaîne du continent.

Question : Comment imaginez-vous une émission sur le développement dans cette nouvelle chaîne ?
Réponse : Souvent, nous croyons qu'il faut montrer des programmes de gens qui travaillent quelque part dans nos villages ou villes. C'est ce qu'on appelle souvent programme de développement (exemple : des travaux de forage ou l'organisation des femmes en coopérative). Ces expériences seront montrées dans les différentes émissions, mais dans la chaîne de développement, il faut voir dans la session globale qui met en présence plusieurs choses : une mise en scène de la gestuelle des personnes, du son, du texte. Elle ramasse en une image des symboles et des signes différents et permet d'allier plusieurs genres journalistiques en un magazine… Elle est le média global par excellence.
Interview réalisée par Aristide Ahouassou ([email protected], +216 71 10 34 41)


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