Il y a 17 ans, presque jour pour jour, un prince du désert a eu le courage et le flair de venir au secours de la CitiBank en difficulté à la suite d'une série de créances douteuses dans l'immobilier et des dettes critiques dans des pays en développement, notamment en Amérique latine. Entre septembre 1990, date des débuts des difficultés de la Citibank et la signature d'un accord d'investissement, AL Waleed investira un total de 797 millions de dollars, dont 590 millions dans le cadre d'un accord d'investissement sous forme d'obligations convertibles d'une durée de 5 ans et à un taux d'intérêt de 11%.
AL Waleed arrivera à contrôler jusqu'à 15% du capital de la Citibank, pour redescendre à moins de 10% en l'absence d'une autorisation de la Réserve Fédérale lui permettant de garder ce niveau de participation.
L'opération d'AL Waleed, en 1991, et qui lui a coûté dans le temps près de 50% de sa fortune, a probablement été pour beaucoup dans le développement de la notoriété de l'homme d'affaires et dans le développement de la fortune du Prince. «D'un inconnu, le prince devient le plus grand actionnaire de la plus grande institution financière aux Etats-Unis».
Les investissements du Prince AL Waleed Ben Talal Citigroup 3,9% Kuwait Invest Holding 5,0% News Corp 6,0% DisneyLand-Paris 17,3% Planet Hollywood 20,0% Rotana 100,0% LBC Satellite 49,0% Four Seasons 22,0% Movenpick Hotels 33,0% George V Hotel-Paris 100,0% The Plaza New York 10,0% Kingdom Hotel Investments 46,9% - Chiffres mars 2005 - Source : livre ALWALEED de Riz Khan, Edition Française : Arab Scientific Publishers
17 ans après, Citigroup se retrouve dans des difficultés similaires, toujours à cause de l'immobilier, à la suite de la crise du «SubPrime» et qui risque de lui coûter entre 14 et 17 milliards de dollars, mais cette fois ce sont les princes d'Abu Dhabi (le fonds souverain d'Abu Dhabi) qui viennent à son secours et pratiquement dans les mêmes conditions ; des obligations convertibles (montant : 7,5 milliards de dollars), un taux d'intérêt de 11% et pourraient à terme devenir le plus important actionnaire avec 4,9% du capital de la banque, juste devant AL Waleed.
On estime que la fortune d'Al Waleed doit beaucoup aux performances de son investissement dans la banque américaine ; mais les dernières difficultés de Citigroup ont déjà coûté cher au prince. Depuis le début de l'année 2007, l'action Citigroup a perdu 42% de sa valeur, passant de 57,44 de dollars le 01/01/2007 à un cours de clôture à fin novembre 2007 de seulement 33,30 dollars l'action.
Dans le classement des plus grandes capitalisations boursières bancaires du monde, la Citi passe de la 1ère place au 6ème rang, derrière notamment des banques chinoises ; parions, également, que la situation actuelle de Citigroup coûtera à AL Waleed plusieurs rangs dans le classement des plus grandes fortunes du monde et espérons qu'il ne regrettera pas de s'être engagé à y rester pour toujours. «Nous sommes là pour toujours. C'est un investissement que nous ne vendrons jamais».
Bonne chance prince, et espérons que ceux qui estiment que l'apport du Fonds Souverain d'Abu Dhabi ne soit qu'un simple répit aient tort.
Evolution du cours de CitiGroup (du 01-01-1991 au 03-12-2007)
Evolution du cours de CitiGroup (2007) (Source : Boursier.com)