Le marché de la publicité en ligne en est encore à ses premiers pas en Tunisie. En 2006, le secteur pesait à peine 700.000 dinars. Il a atteint les 1,6 million de dinars au cours de l'année 2007, soit à peine 1% du marché tous supports confondus. L'évolution est, malgré tout, positive, puisque le chiffre d'affaires, même relativement faible par rapport aux montants dépensés dans la publicité télévisée, par exemple, est appelé à croître. Et puisque les nouveaux supports publicitaires high tech explosent à l'international, l'année 2008 s'annonce peut-être comme celle du tournant décisif pour notre web local. D'autant plus qu'avec un parc de 113.000 abonnés à l'ADSL, notre pays devrait voir se développer davantage la communication sur le Net. Au niveau mondial, la publicité en ligne prend une importance grandissante. Selon le dernier rapport de eMarketer, une agence américaine qui fait autorité en matière de monitoring stratégique du web, la publicité en ligne dépassera les 50 milliards de dollars de revenus d'ici 2011. Elle représentera à cette date, et à elle seule, 25% de l'ensemble des dépenses publicitaires tous médias confondus. Selon Publicis, d'ici 2009, la pub sur le net mondial brassera plus d'argent que l'affichage urbain et la radio réunis. Quant au téléphone mobile, il serait promis à un avenir publicitaire doré, puisqu'il permet une personnalisation très poussée du message de l'annonceur.
D'ici 2009, le marché mondial de la publicité sur mobile pèsera, selon les analystes, 14 milliards de dollars, contre 1,5 milliard en 2006. Autant d'éléments qui poussent les acteurs traditionnels de la bonne vielle publicité à se rapprocher des nouveaux venus. Aux dernières nouvelles, M. Maurice Lévy, le grand patron de Publicis, l'une des toutes premières régies publicitaires européennes se met aussi au web. Une réunion a même été organisée avec le PDG de Google, M. Eric Schmidt, pour poser les jalons d'une coopération. En septembre dernier, Phonevalley, le leader européen de la pub sur GSM, se faisait du reste racheter par Publicis. Une agence décidément déterminée à ne pas se laisser évincer par les nouveaux intervenants de la pub branchée. La conjoncture mondiale est donc clairement favorable aux publicitaires du Net.
Parmi les facteurs qui incitent les annonceurs à investir dans le web, le nombre des internautes vient en toute première position. Dautre part, le support web permet une communication infiniment plus riche que la presse papier par exemple. Les animations sont toujours plus interactives, et se parent d'une richesse graphique remarquable. Le web offre de surcroît, la possibilité de suivre au plus près les statistiques de l'audience. Les études d'impact marketing peuvent ainsi se faire sur des données chiffrées beaucoup plus précises. Ce qui est d'une radicale nouveauté, quand on sait que la presse écrite tunisienne est plutôt avare en informations quand il s'agit de son audience réelle. Last but not least, avec des connexions au débit toujours plus élevé, les annonceurs pourront même se permettre de diffuser des vidéos en ligne à des tarifs sans commune mesure avec ceux de la télévision. Autant d'arguments qui favoriseront certainement la pub en ligne dans notre pays, en cette année 2008.