L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) tiendra, les 2,3 et 4 mai prochain, une conférence nationale qui déterminera la forme de sa participation aux prochaines élections (présidentielle et législatives). C'est ce qu'a déclaré Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'UGTT, jeudi 4 avril, à l'ouverture du congrès de la Fédération générale de l'enseignement secondaire à Hammamet. Il a saisi cette occasion pour souligner que la situation actuelle de la Tunisie oblige l'UGTT à jouer son rôle national et à participer aux prochaines élections d'une façon ou d'une autre pour qu'elle ne soit pas un simple témoin. Lire aussi: Fête de l'indépendance : Taboubi réaffirme la tentation de l'UGTT pour les prochaines élections Selon le secrétaire générale de l'UGTT, la Tunisie sombre actuellement dans une crise politique, économique et sociale provoquée par des politiciens non expérimentés. "Désespérés, les Tunisiens sont, aujourd'hui, victimes de politiques et de décisions non étudiées soumises aux diktats du Fonds monétaire international et dont la dernière en date, l'augmentation des prix du carburant", a-t-il tonné. Dans ce contexte, Taboubi a souligné qu'un communiqué conjoint serait publié incessamment entre l'UGTT, l'Union tunisienne de l'industrie du commerce et de l'artisanat (UTICA) et l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) sur la hausse des prix du carburant. Il a, par ailleurs, réaffirmé l'attachement de l'Union à la préservation des acquis nationaux et essentiellement du secteur public. "La Tunisie n'est pas à vendre et il convient de protéger l'indépendance de la décision nationale", a-t-il clamé en insinuation au slogan "des grandes réformes" levé par le gouvernement dont l'objectif est de céder les acquis et vendre le pays, selon ses dires. Lire aussi: Tunisie : Il était une fois, un syndicat tenté par la politique Il a ajouté que l'UGTT s'enorgueillit d'être un obstacle devant toute partie qui cherche à appauvrir les Tunisiens et à vendre leur pays et ce, en réponse à certains partis politiques qui ont accusé la centrale syndicale d'entraver la réalisation des grandes réformes. Taboubi a estimé, qu'actuellement, le parti le plus fort en Tunisie est celui des barons de la contrebande sachant que l'économie informelle représente aujourd'hui 54% de l'économie nationale. Il a, par ailleurs, appelé les syndicalistes à se préparer à une nouvelle bataille sociale au mois de juillet prochain, date du démarrage des négociations sur la deuxième partie des augmentations salariales, soulignant l'attachement de l'UGTT à l'application des accords conclus avec le gouvernement à condition que la partie adverse respecte aussi ses engagements. Par ailleurs, Taboubi a annoncé que l'UGTT présentera avant le 09 avril 2019 son projet de réforme éducative réalisé en partenariat avec l'Institut arabe des droits de l'homme. Il a, en outre, signalé que le congrès de la fédération générale de l'enseignement secondaire sera suivi d'une rencontre débat qui réunira toutes les composantes de la famille éducative afin d'approfondir la réflexion sur l'avenir du système éducatif et du pays en général. S'agissant de l'augmentation de l'âge de départ à la retraite, Taboubi a estimé qu'en dépit des difficultés, cette augmentation est très utile pour les caisses de sécurité sociale.