Des problèmes récurrents mettent une fois de plus «notre» Internet sur la sellette. Des messages électroniques qui se perdent dans les méandres du web. Des e-mails arrivent dans la boîte aux lettres électroniques pour s'effacer «miraculeusement» tous seuls. Soit. Il faudra peut-être revenir au fax, ou à la bonne vieille méthode de la poste traditionnelle. Avec elle, au moins on peut toujours requérir un accusé de réception, quitte à faire la queue devant les guichets. Mais la situation vire complètement à l'absurde, quand il s'agit des newsletters. Et dans ce cas de figure, ce sont nos journaux en ligne qui sont en première ligne. Les responsables de nos portails doivent ainsi, selon les termes mêmes utilisés par l'un des plus «déçus» d'entre eux, «éviter l'entrée et la sortie». Le responsable en question parle des mails (d'envois de newsletters à quelques milliers d'abonnés), et non d'import-export ou de taxes douanières. Et ce sont les e-mails dont il faut éviter l'entrée sur le net tunisien, et la sortie du même réseau national. En d'autres termes, et pour éviter de noyer le lecteur dans un océan d'absurdités, il faudrait que les mails tunisiens soient envoyés à partir d'une adresse tunisienne quand la boîte aux lettres électronique du destinataire est dans notre pays. A contrario, quand l'adresse e-mail du destinataire indique une localisation à l'étranger, il faudra effectuer un routage à partir de l'étranger, pour garantir la bonne réception de l'envoi. Ouf. Un peu compliqué, non? Et pourtant, vous n'êtes pas au bout de vos surprises.
Certains préconisent d'aller encore plus loin dans cette «logique». Pour garantir la bonne réception des mails tunisiens, il faudra, toujours pour «éviter l'entrée et la sortie», n'envoyer qu'à partir du même réseau. En clair, pour un client dont l'adresse finit par *.tn, il faudra utiliser une boîte d'envoi avec le même suffixe et de préférence une connexion auprès du même fournisseur. Une situation ubuesque à laquelle se retrouvent confrontés nos journaux en ligne, quand ils veulent envoyer leurs newsletter.
Les fournisseurs d'accès, eux, font la sourde oreille. Certains déclarent ne pas vouloir investir davantage dans un service que seule une infime minorité utilise (les entreprises proposant de services d'E-Mailings). D'autres préfèrent attendre la suite des événements. Certains évoquent la possibilité de créer «un couloir dédié au mass mailing». Ce qui est sûr, c'est qu'on patauge dans la semoule. Aucune réponse claire et convaincante. Et en attendant, les responsables de nos portails devront bricoler des solutions de rechange. En multipliant les adresses, par exemple. Ou en délocalisant certaines autres, à moins qu'ils ne s'envolent vers d'autres cieux virtuels plus cléments.
Internet est aujourd'hui le gagne-pain de journalistes, de techniciens, d'ingénieurs, de graphistes, bref de tout un pan de la population tunisienne. Il ne s'agit plus d'un gadget à l'usage d'une élite. Des familles entières dépendent désormais de revenus générés grâce au web. Bon an mal an, des journaux électroniques responsables et sérieux ont fait leur apparition. Enrichissant ainsi notablement le paysage médiatique tunisien. Encore faudrait-il que nos professionnels de l'information sur le Net puissent travailler dans des conditions correctes.