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L' « apport » technologique par Bluetooth ou infrarouge
Fraude à l'examen
Publié dans Le Temps le 13 - 01 - 2010

* La bonne vieille fausse copie reste néanmoins de mise. Les procédés « changent » eux aussi de sexe.
La fraude aux examens fait encore couler beaucoup d'encre dans les journaux. Ce phénomène qui prend chez nous des proportions alarmantes fait même l'objet, de temps à autre, de débats organisés dans des émissions radiophoniques ou télévisuelles, d'autant plus que ce problème atteint toute son acuité, non seulement chez tous les acteurs du secteur de l'enseignement, mais aussi au niveau de l'opinion publique. A quoi est donc due cette recrudescence de la fraude aux examens dans nos écoles ? Que pourrait-on encore faire, à part les législations en vigueur, pour endiguer ce phénomène ?
Il y a quelques jours, lors d'une émission live consacrée à la fraude aux examens diffusée par une radio privée de la place, une auditrice, élève en terminale, a avoué dans son intervention avoir toujours été une grande fraudeuse pendant tous les examens scolaires qu'elle avait subis au lycée. Fière de l'être, elle a surpris ses interlocuteurs en annonçant sans ambages : " j'aurai mon bac, cette année, grâce à la triche, comme je l'ai toujours fait, chaque année ! "
Et cette jeune fille, conséquente avec soi, et d'ajouter : " A quoi bon passer des heures entières à réviser ou à apprendre des cours trop longs, autant passer ce temps à préparer mes antisèches ! " Et elle expliqua longuement à qui voulait l'entendre les stratagèmes dont elle disposait lors des examens qu'elle avait passés et qui pourraient changer selon les circonstances : la place qu'elle occupait en classe, au premier rang ou au fond, la sévérité ou le laxisme du prof, la nature de la matière et d'autres facteurs très déterminants. Cette fille qui a osé s'exprimer de la sorte sur un sujet légalement interdit et passible de sanctions disciplinaires, allant jusqu'au renvoi définitif ou à la privation de l'examen du bac durant plusieurs années, cela montre à quel point nos élèves comptent énormément, et vaille que vaille, sur ces pratiques frauduleuses qui prennent de l'ampleur chez nous et dont les méthodes changent chaque jour davantage en fonction de l'évolution des techniques.
Qui vole un œuf vole un bœuf !
La fraude à l'examen est un phénomène dangereux dans nos établissements scolaires et sans doute supérieurs. Des milliers de cas de fraude ou de tentative de fraude sont chaque année enregistrés par les administrations, et les coupables passent par les conseils d'éducation. Mais qui vole un œuf vole un bœuf ! Les petits fraudeurs deviennent de grands professionnels en la matière. D'ailleurs, la plupart des élèves responsables de fraude sont des récidivistes qui changent de tactiques et de moyens à chaque fois ! Les fraudeurs usent de procédés multiples qui vont du copiage simple jusqu'aux moyens technologiques modernes en passant par la traditionnelle antisèche, appelée communément la fausse copie !
Le recours à l'un ou l'autre procédé, dépend énormément des conditions de l'examen. Quand les élèves sont nombreux dans une salle d'examen où ils sont placés trop près les uns des autres, on peut toujours être tenté de jeter un coup d'œil sur la copie du voisin ou profiter d'un moment d'inattention du prof pour copier sur cet élève ou récupérer le brouillon d'un autre laissé souvent par complicité sur sa table.
Alerte au téléphone portable
Le copiage grâce aux calculatrices (qui ne sont pas interdites en salle d'examen !) ou aux téléphones portables s'est très développé ces dernières années. Les élèves peuvent communiquer des renseignements grâce au Bluetooth ou par infra rouge : " Cette méthode est très pratique, nous confie un prof. Que de fois des élèves sont pris en flagrant délit en train de se communiquer les réponses grâce à leurs portables ; c'est la forme moderne de la fraude ! Tant que les calculatrices sont autorisées, les élèves usent de leurs téléphones portables qui sont dotés de calculatrices ; ainsi, ils peuvent en profiter pour transmettre un message aux voisins ! Ce n'est pas toujours facile de contrôler ! "
Cependant, la méthode traditionnelle reste la plus pratiquée, celle qui consiste à préparer à la maison des antisèches, ces bouts de papiers écrits que l'élève porte dans ses poches ou dans la doublure de son blouson ou qu'il tient accrochés à l'une des manches de sa chemise ou de son pull.
Parfois, ils sont surpris en train de copier des phrases d'un livre ou d'un cahier ouvert sur les genoux ou des formules gribouillées auparavant sur la paume de la main ! Les filles ont peut-être d'autres cachettes plus sûres pour leurs fausses copies qu'elles mettent carrément dans leur soutien-gorge ou collées à leurs cuisses ou encore dans leur chevelure. Le matériel utilisé par l'élève pourrait également servir de support pour une fausse copie, par exemple ces stylos qui sont équipés d'une feuille rentrant automatiquement à l'intérieur grâce à un ressort, ou d'autres fournitures (trousse, boîte de crayons de couleur, étui à compas...).
La fin justifie les moyens !
Ainsi, le recours à la fraude est devenu chose banalement pratiquée par la majorité de nos élèves et nos étudiants ! Quel élève ou quel étudiant ne connaît pas ces trucs de fraude ? Même les plus sérieux et les plus studieux ont essayé, ne serait-ce que par curiosité, de loucher sur la feuille de leur voisin pendant que le prof avait le dos tourné.
Il est vrai que ces tricheurs ne pensent pas aux conséquences de leurs actes. Leur seul objectif étant de réussir quitte à user de tous les moyens, même sans fournir d'effort, ils ne comptent pas sur leur travail mais plutôt sur un prof permissif ou laxiste, sur l'éventuelle aide d'un camarade " généreux " ou sur leur sens de la débrouille.
Quand on sait que pas mal d'élèves passent d'une classe à une autre grâce à la triche, comme cette fille qui l'a déclaré tout haut et sans le moindre remords sur les ondes de la radio ! Et dire que le niveau général de nos élèves est en train de baisser ! " C'est la peur de l'échec, explique un prof, qui pousse ces élèves à la triche. Mêmes les pressions exercées par les parents y sont pour quelque chose. Les parents veulent le résultat final ; les élèves se débrouillent à leur façon pour les satisfaire ! Mais, en agissant de la sorte, ils se trompent grossièrement, car ils peuvent passer d'une classe à une autre ; mais une fois au bac, c'est le blocage ! Comme dit le proverbe : tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse ! "
Mais le phénomène paraît suffisamment répandu dans nos écoles pour tirer le signal d'alarme. Et si l'on révisait les sanctions disciplinaires relatives à la fraude disciplinaire ! " Le problème dépasse le cadre disciplinaire, les élèves punis pour fraude à l'examen ne manquent pas de récidiver, nous a annoncé un chef d'établissement ; la seule solution demeure la sensibilisation des élèves aux conséquences néfastes de la fraude ! Il y va de la crédibilité de leur formation et de la valeur de leurs diplômes. Et puis, le phénomène de la fraude aux examens est universel ! "
Hechmi KHALLADI
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Fethia Saïdi, sociologue : « La fraude, une autre culture qui est en train de se créer »
Le Temps : La fraude aux examens, s'agit-il d'un effet de mode ou de phénomène social ?
F. Saïdi : C'est difficile de parler de phénomène de société. Il s'agit plutôt d'un effet de mode, surtout chez les élèves du collège et du lycée qui sont encore à l'âge adolescent, ces ados qui ont l'esprit d'aventure, qui cherchent à vouloir s'affirmer d'une manière ou d'une autre et qui ont tendance à choisir les moyens faciles pour atteindre leur but.
D'ailleurs, ces ados optent de plus en plus pour les moyens technologiques pour commettre leurs fraudes à l'examen et ils se vantent d'avoir accompli des prouesses dans ce domaine. Mais, il ne s'agit pas pour moi d'un phénomène social, bien que la fraude existe partout dans la société et non seulement dans les examens. Cela devient une autre culture qui est en train de se créer, de se manifester un peu partout dans notre société.
Quelles sont les causes qui poussent les élèves à recourir à la fraude ?
Les causes sont multiples. Il y a celles qui sont attribuées à l'élève lui-même et d'autres qui reviennent à l'institution scolaire (le programme, le système éducatif, la nature des devoirs…). Côté élève, c'est surtout le désir d'arriver à son but par tous les moyens, quitte à accomplir la fraude à l'examen ; il le fait parfois par conformisme, rien que pour imiter les autres ; de plus, c'est la confirmation de soi dans le groupe par le recours aux méthodes plus faciles. Pour certains élèves, il s'agit carrément d'un exploit à accomplir, histoire de se vanter devant ses camarades. Côté prof, on peut dire que souvent la nature de l'épreuve et du sujet qu'il propose peut inciter à la fraude. Si les questions posées demandent un travail d'analyse ou de synthèse, l'élève ne trouvera pas le moyen de tricher.
Quels sont les risques réels de la fraude scolaire ?
Les risques sont énormes. Les fraudeurs seront toujours punis, une fois pris en flagrant délit. Ils finiront toujours par payer leurs actes. Un élève pourrait passer d'une classe à une autre grâce à la fraude, mais il sera bloqué lors d'un examen national (baccalauréat, concours…) la fraude peut en quelque sorte fausser l'évaluation des niveaux à court terme, mais à par cela, on craint qu'elle soit propagée davantage et soit érigée en style de vie !


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