Le Centre des jeunes dirigeants (CJD) relevant de l'UICA- a organisé une table ronde sur 'l'emploi dans les TIC : une carrière haut débit'', avec pour invité M. Moncer Rouissi, le président de la Commission nationale sur l'emploi. Ce qui est logique après tout. Mais faut-il avoir peur que ce soit 'une carrière à DEBIT instable'' ? Alors, ne soyons pas très pessimistes ! En fait, il s'est agi de faire un brainstorming sur l'emploi en général en Tunisie. Donc, pour commencer, la parole à l'invité c'est assez rare au CJD pour être souligné, car en général, les invités écoutent puis répondent- pour planter le décor. Pour ce faire, pas besoin de grand discours, car il l'avait déjà exposé il y a quelques semaines, M. Rouissi exposera n quelques mots la stratégie nationale sur l'emploi. Avec un objectif clairement défini : la création de maximum d'emplois pour un maximum de croissance, ce qui suppose in fine un maximum de créations d'entreprises. De préférence dans des activités à forte valeur ajoutée ou forte croissance. Mais, parce qu'il y a un mais .
Ceci étant, l'ancien ministre était venu rencontrer les jeunes dirigeants pour les écouter, comme il dira lui-même, afin de prendre connaissance des problèmes et autres difficultés qu'ils ont rencontrés pour la création leurs entreprises. Sans doute pour les éviter aux futurs créateurs d'entreprises, sachant que les problèmes de l'emploi sont aussi complexes que multiples.
Il nous est impossible de vous citer toutes les questions et propositions soulevées par les jeunes dirigeants, mais nous avons relevé quelques unes.
- Pour commencer, comme l'on pouvait s'y attendre, l'accusé numéro un (en matière d'emploi ou de 'non emploi'', c'est la qualité de nos diplômés de l'enseignement supérieur. Et de là à dire que nos cadres enseignants ont d'énormes carences en matière de pédagogie et de connaissances, il y a (un petit) pas que certains ont vite franchi. A raison d'ailleurs.
- Il a été également suggéré de valoriser voire encourager les petits métiers. Là, c'est un reproche voilé qu'on fait à stratégie nationale sur l'emploi qui cible des secteurs ou domaines 'à haute valeur ajoutée''. Il est certain que la Tunisie a également besoin de secteurs à croissance normale.
- La création de business angels a été avancée, lesquels viendraient en appui aux SICARS dont le rôle du reste devrait être revu et corrigé.
- Fidélisation des cadres dans les entreprises, revoir le rôle de l'ANETTI (mais aussi des autres bureaux d'emplois), création d'une commission nationale de réflexion sur les projets, incitation aux jeunes diplômés à aller s'installer dans certaines régions ou dans certains pays ont été entre autres suggestions faites à l'intention de la Commission nationale sur l'emploi.
- Et si l'on commençait par faire le diagnostic de ce qui existe afin d'en tirer des leçons, ce qui est de nature de nous épargner d'éventuels échecs futurs.
- Mais ce n'est pas tout, parce que, comme on l'a toujours dit sur nos colonnes, les JD ne manquent ni d'idées ni d'audace. En voici une : au moment où l'emploi est érigé en stratégie dans notre pays, beaucoup sont ceux qui estiment que les entreprises tunisiennes devraient avoir non seulement le droit mais le devoir aussi d'aller chercher des compétences partout dans le monde, pour le grand bien de l'économie nationale. C'est logique, puisque la Tunisie se trouve dans ce machin comme disait le Général De Gaulle- nommé 'mondialisation'', et surtout parce qu'ils estiment à juste raison qu'une entreprise a besoin, pour être productive et compétitive, de compétences. Alors leur priver de compétences, d'où qu'elles viennent, équivaut à les condamner à petit feu en quelque sorte, et Dieu seul
Pour conclure, M. Moncer Rouissi dira avoir été ravi de rencontrer les jeunes dirigeants du CJD, même s'il est resté sous sa faim. Pourquoi ? Tout simplement, le président de la Commission nationale sur l'emploi souhaité entendre les jeunes dirigeants exposer les difficultés qu'ils ont rencontrées au moment de la création de leurs entreprises. En un mot, leurs expériences personnelles en matière de création d'entreprise. On comprend donc qu'il soit un peu déçu, mais s'il fait le résumé de tout ce qu'il a entendu en termes de questions, reproches et autres suggestions, il y a beaucoup d'éléments qui peuvent servir la Commission nationale sur l'emploi.