* Petit-déjeuner débat organisé par le CJD pour faire le point. Débats passionnés. Doléances.Optimisme mesuré. Scpeticisme aussi... Les technologies de l'information et de la communication avant et après le SMSI, tel est le menu du petit-déjeuner débat organisé, samedi dernier, par le Centre des Jeunes Dirigeants d'Entreprise (CJD), avec comme invitée Mme Lamia Chafeï Seghaïer, secrétaire d'Etat chargée de l'Informatique, de l'Internet et des Logiciels libres. Il s'agissait d'évaluer les retombées de ce Sommet mondial abrité par la Tunisie sur l'infrastructure numérique du pays en général et sur l'entreprise du jeune dirigeant en particulier. Par moments passionnées, les discussions auxquelles a donné lieu cette rencontre, ont apporté la preuve irréfutable que les TIC figurent au cœur même des préoccupations prioritaires des jeunes promoteurs qui y voient « un atout indispensable s'agissant des opportunités d'emploi , particulièrement dans le secteur des services ».C'est aussi un facteur d'impulsion du développement des affaires, un élément essentiel pour la maîtrise des coûts et un gage d'efficience. Les TIC sont considérées par les jeunes dirigeants comme un instrument de développement socio-économique , et nombreux sont ceux qui croient que l'amélioration de la connectivité régionale est synonyme de création de nouvelles opportunités d'emploi pour les jeunes diplômés en même temps qu'elle contribue à contenir l'exode rural en aidant à fixer les candidats au marché du travail dans leurs régions . Cependant, pour ceux des jeunes qui sont parvenus à créer leur propre affaire et à lancer leurs propres projets, la difficulté réside dans le coût de la connectivité qui demeure élevé, ont-ils affirmé. Encore au chapitre des griefs, des intervenants ont soulevé la question du partenariat public privé, lequel implique la délégation de la maîtrise d'ouvrage de projets plus ou moins coûteux et complexes, en vue de réaliser des économies d'échelle, de raccourcir les délais liés aux procédures et de répartir au mieux les risques entre d'une part l'entrepreneur privé qui intervient avec sa capacité d'innovation et son savoir-faire en matière de gestion et d'autre part l'autorité publique qui peut augmenter ses investissements sans accroître sa dette. Il a été constaté et répété, à cet égard, que les lois existent, mais que les décrets d'application tardent à voir le jour. De même, certains intervenants n'ont pas manqué de se plaindre du débit ADSL insuffisant alors que d'autres ont fait observer que le flux des e-mails enregistre parfois des retards, ce qui n'est pas sans conséquences sur la fluidité et l'ordonnance des transactions, se traduisant souvent par des pertes de marchés.
La faute aux SPAMS En réponse, la secrétaire d'Etat a attribué ces retards à l'abondance des « Spams » qui en sont responsables dans une proportion de 80%, assurant que les services du ministère travaillent d'arrache-pied pour améliorer la qualité de la gestion des e-mails et agir sur les goulots d'étranglement. D'ailleurs, elle a signalé qu'un groupe de travail a été mis en place à cette fin. De même , elle a annoncé qu'une stratégie a été élaborée pour booster le haut débit et qu'une licence pour le téléphone fixe sera octroyée prochainement, ce qui est de nature à briser le monopole exercé actuellement par l'opérateur public. Evoquant la stratégie mise en place en vue de dynamiser les recommandations issues du SMSI tenu en Tunisie en 2005, elle a souligné qu'il s'agit de développer l'infrastructure des TIC , d'édifier les bases de l'économie du savoir génératrice d'opportunités nouvelles pour l'emploi et de renforcer les capacités favorisant la mise à niveau des programmes éducatifs, de formation et de développement des ressources humaines spécialisées en TIC. S'agissant de l'amélioration de la connectivité haut débit, elle a rappelé qu'elle est passée de 1,2 gigabit en 2006 à 5,1 gigabit en 2008 alors que le taux de connexion des entreprises a progressé de 45.000 en 2006 à 150.000 entreprises en 2008. En outre, il a été procédé à la mise en place de 490 sites contre environ 222 en 2007, d'où l'augmentation du nombre des abonnés au réseau pour atteindre plus de 140 mille en avril 2008. Ce nombre doit atteindre 220 mille abonnés à la fin de l'année 2008, précisant que 22% des abonnés bénéficient d'un débit dépassant 512 kilobites/ seconde. Un réseau de fibres optiques, long de 300 kms, est en cours d'installation couvrant tout le territoire national, afin de connecter 45 zones industrielles et une zone de service couvrant 1430 entreprises, dont les besoins varient entre de 2 mégas/ seconde à 1 Giga. Enfin et s'agissant des ressources humaines, sur 400.000 étudiants poursuivant leurs études dans l'enseignement supérieur en Tunisie en 2008 , dix pour cent sont dans la branche des TIC à savoir 40.000 étudiants, soit un taux de 2 fois plus que la moyenne des pays de l'OCDE. Plus précisément, la Tunisie enregistre, chaque, année, la sortie de 8.000 à 12.000 diplômés en TIC, de différents types : Ingénieur, maîtrisard ou technicien supérieur, avec un avantage compétitif de 5 fois plus que l'Europe au niveau du salaire pour une compétence égale.