Après le discours inaugural du Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, les journées de l'IACE sont entrées dans le vif du sujet avec des interventions de MM. Jordi Pujol (ancien président de la Catalogne), Ismaïl Hamdani (ancien Premier ministre algérien), Philippe de Fontaine Vive (vice-président de la BEI), Hassan Abouyoub (ancien ministre marocain) et Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre français de l'Economie et de Finances). Cette plénière était consacrée à 'l'espace Euro-méditerranéen : perspectives et développement). Et comme on aura remarqué, toutes les personnalités citées plus haut ont joué un rôle direct ou indirect dans le Processus de Barcelone. Pour M. Pujol, le Sommet de Barcelone de 1995 n'a pas était un échec, mais c'est le processus ! qui a échoué, un échec qu'il attribue à plusieurs facteurs, entre autres le problème israélo-arabe, celui gréco-turc, et les problèmes des Balkans. A ces facteurs essentiels de l'échec, il a également ajouté que la pluralité des objectifs fixés et surtout la différence d'approches qu'avaient les pays du Nord et ceux du Sud de la Méditerranée ont du Processus de Barcelone un échec. Aujourd'hui, bien que ne rejetant pas totalement la nouvelle politique de voisinage proposée par l'UE aux pays du pourtour de la Méditerranée et d'autres, l'ancien président de la région de Catalogne considère que le 'M! aghreb doit bénéficier d'une offre spéciale de coopération de la part de l'Union européenne''. Quant à M. Ismaïl Hamdani, il a évoqué un éventail de sujets dans son intervention, mais il a notamment mis le doigt sur la problématique des relations entre les pays du Bassin méditerranéen. Ainsi, il a souligné que le partenariat entre les pays européens de la Méditerranéen est dominée actuellement essentiellement par des entreprises européennes qui veulent des débouchés pour exporter leurs produits, d'une part, et une volonté des pays du Sud de la Méditerranée qui cherchent à se développer pour pouvoir ! commercer avec le Nord. Concernant la construction du Maghreb, il pose une question fondamentale : ' En matière économique, culturelle et sociale, sont nos gouvernements ?''. Comme pour dire que, cet espace n'aura de force et de vitalité vis-à-vis du Nord qu'en ayant réussi une véritable intégration. Enfin, il a qualifié de 'générosité rédactionnelle'' le texte de Barcelone II, et de 'programme de gouvernement'' les objectifs que s'est fixé le calendrier sur cinq ans. Pour M. de Fontaine Vive, incontestablement, il y a eu des progrès dans le partenariat Nord/Sud de la Méditerranée, car il y a dix ans, le Nord versait quelque 1 milliard d'euros vers les pays de la rive sud de la Méditerranée, alors qu'aujourd'hui ils se montent à plus de deux milliards d'euros. Dans son analyse de la coopération entre les deux rives, il a indiqué que de progrès substantiels sont en train d'être réalisés, comme le témoignes, entre autres, la signature de conventions entre la Banque européenne d'investissement et des sociétés privées au Maroc sans garantie de l'Etat marocain, et en Algérie (avec une société tunisienne de leasing. Le constat de M. Strauss-Kahn est sans appel : 'il y a une asymétrie entre les deux rives de la Méditerranée en matière de commerce, les pays du Sud étant considérés comme des simples consommateurs. Même s'il estime que Barcelone n'est pas tout négatif, il invite l'Union européenne à faire un peu plus pour les pays du Sud de la Méditerranée, notamment en renforçant l'enveloppe financière du Programme MEDA, d'autant que celui-ci est de 14 euros par an et par personne alor! s que le programme pour les dix pays entrés dans l'Union européenne en avril 2004 est 550 euros par personne et par an. Par ailleurs, il a proposé une piste de coopération à même de permettre un pour le développement partagé -au sens large du terme. Cette piste engloberait 4 objectifs majeurs : une diffusion de la connaissance, une amélioration des conditions des femmes dans les pays du Sud, une gestion commune des ressources en eau et le développement des infrastructures. Nous reviendrons plus en détail sur cette plénière, surtout avec l'intervention de M. Hassan Abouyoub.