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L'Union pour la Méditerranée
Publié dans WMC actualités le 18 - 06 - 2008


Un projet à la croisée des chemins

Les idées, les convictions et les professions de foi volaient très haut dans cette journée du 11 juin 2008, à l'Hôtel Ramada Plaza Gammarth- Tunis où les convives du Forum International de notre confrère «Réalités» ont évoqué les enjeux et les perspectives du projet d'Union pour la Méditerranée dont les premières assises auront lieu, après de longs conciliabules entre pays membres de l'U.E et des dissensions franco-allemandes, le 13 juillet 2008 dans la capitale française dans une ambiance, prédisent déjà certains, feutrée, ouatée, de «wait and see», ce qui trahit les inquiétudes, les frustrations et la défiance des uns et des autres à la veille d'un sommet, censé répondre aux attentes d'une région en quête de complémentarité et de prospérité.

La Méditerranée, diversités et convergences

Pour que l'Europe puisse parler au monde, elle doit, tout d'abord, s'entendre avec elle-même. Le projet d'Union méditerranéenne lancé par le président français Nicolas Sarkozy, en octobre 2007, a occupé la scène médiatique internationale pendant des mois sur fond de crise diplomatique larvée entre Paris et Berlin qui s'offusquait, à l'instar des pays nordiques du continent, des initiatives solitaires et des méthodes cavalières du locataire de l'Elysée, soupçonné de marginaliser la Commission de Bruxelles, de faire fi des desiderata de ses partenaires et de vouloir repositionner favorablement la France, grâce à ses réseaux francophones au sud et à ses appels solennels de Tanger, de Constantine et de Tunis, sur l'échiquier des échanges commerciaux, des luttes d'influence dans la Mare Nostrum et de l'aura internationale.

«Les 27 pays de l'Union européenne, à l'issue de leur dernier sommet de Bruxelles, ont réussi à aplanir leurs différends, à convaincre l'Hexagone de redynamiser les structures de coopération existantes entre les deux rives et à placer la démarche française dans le cadre du prolongement du Processus de Barcelone, lancé en 1995 à un moment où l'élargissement à l'Est, après la déconfiture du Pacte de Varsovie, était perçu comme une nécessité historique», clame l'Amiral Jean Dufourcq, Directeur à l'Ecole Militaire de Paris, qui a appelé, tout au long de son intervention, durant la séance plénière, les peuples de la Méditerranée à prendre leur destin en main, à construire des espaces de passerelles, à revitaliser des synergies communes et à remodeler une centralité géopolitique, capable de faire face aux défis économiques et écologiques d'une région, naguère carrefour de civilisations métissées et rayonnantes.

Pour M. Hassan Abouyoub, ambassadeur itinérant du Royaume du Maroc, l'adhésion des pays du Maghreb au projet en gestation se mêle d'un sentiment de frustration et de quelques inquiétudes nées des échecs du passé, de l'enlisement du processus de Barcelone et de la faiblesse des concertations au niveau des régions sud de la Méditerranée. Son homologue algérien, M. Smail Hamdani, ancien Premier ministre, s'est interrogé, dans son allocution, sur le volet sécuritaire de «l'U.P.M», l'autonomie décisionnelle des pays membres de l'U.E vis-à-vis de la politique israélienne et les financements relatifs, dit-il, à la mise en place de nouvelles structures, appelées, après le sommet du 13 juillet prochain à Paris, à concrétiser les résolutions adoptées, à fluidifier les rapports politico-économiques et à agencer les différentes échéances susceptibles de crédibiliser un projet dont l'objectif majeur, insiste notre interlocuteur, est de soutenir la croissance, d'encourager le développement durable et de faire de la région méditerranéenne un pôle solidaire, compétitif et innovant.

Projet d'union ou union des projets

Alors que Tunis est cité, pendant la pause café, pour accueillir le siège du secrétariat de la future Union, M. Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur et chef de la Délégation de la Commission européenne en Tunisie, a rappelé, lors du débat général qui a suivi la séance plénière, la volonté de Bruxelles de s'impliquer en termes stratégiques, politiques et économiques dans l'initiative du président français, de privilégier des rapports commerciaux «gagnant-gagnant» avec la rive sud et de favoriser la dimension multilatérale dans les échanges entre les pays riverains.

«L'esprit de Barcelone, le Forum méditerranéen et le dialogue 5+5 ont créé la nécessité et le besoin de remédier aux lacunes, apparues au fur et à mesure de l'avancement des travaux de certaines commissions sectorielles ; ce qui a donné toute son ampleur au projet de Nicolas Sarkozy, censé transcender les visions étriquées des uns et des autres, donner à ce bassin toute sa centralité et offrir, aux différentes régions en quête de regroupement, un modèle de partenariat qui triomphera dans le monde», clame M. Abdelwaheb Abdallah, le ministre tunisien des Affaires étrangères, qui a mis en relief, dans son discours inaugural, la communauté de destin d'une contrée ancienne, l'importance, pour les opinions publiques du sud, de voir des projets structurants fédérer les deux rives et l'amorce d'un rééquilibrage stratégique, de la part du nord, afin d'amarrer le pourtour émergent de la Méditerranée à un pacte de coprospérité, synonyme de stabilité et de profitabilité.

Enfin, tout au long de l'après-midi, trois ateliers de travail simultanés se sont penchés sur les concepts de «sécurité globale», de «diversité culturelle» et d' «union des projets», dans le but de mieux cerner les contours d'un projet, porteur de controverses, d'espérances et de défiances, ce qui a poussé les participants à mettre l'accent, à l'issue de leurs travaux, sur la crainte des pays de la rive sud de la Méditerranée, de voir l'Europe privilégier, dans son approche, l'aspect sécuritaire -terrorisme, pression migratoire croissante en provenance des pays du Sahel- au détriment d'une vision volontariste, orientée vers la connaissance, la convergence et la résilience économique.

«La plupart des projets évoqués à Bruxelles -dépollution de la Méditerranée, autoroutes de la mer, accès à l'eau, «espace scientifique » commun…- intéressent les holdings du nord ou les administrations, mais assez peu les P.M.E, dont le développement est vital pour nos économies», s'inquiète M. Chakib Nouira, Directeur de l'Institut arabe des chefs d'entreprise, qui appelle à prioriser l'action multilatérale, à cibler les infrastructures et à combler le déficit capacitaire des pays partenaires.


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