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la grande lessive
Publié dans WMC actualités le 11 - 12 - 2008

C'est la caravane de l'entreprise conduite par le CJD à travers la Tunisie en 2006 qui a inspiré l'idée de l'enquête sur l'environnement institutionnel des affaires dans notre pays. La tournée à travers tout le territoire national a attiré l'attention des jeunes dirigeants sur les difficultés vécues par certains d'entre eux au niveau de nombre de gouvernorats. Son but est d'élaborer un diagnostic sur les conditions qui entourent la création de l'entreprise et par la suite de son exercice et de proposer un plan d'action. 315 jeunes chefs d'entreprises représentant 11 gouvernorats et employant en moyenne 17 personnes ont donc constitué de base à cette enquête réalisée par Karim Ben Kahla, économiste et chercheur.
Pour les jeunes dirigeants, l'enquête est loin d'être finie. Cette première présentation, ses premières conclusions constituent de point de départ pour une série d'enquêtes touchant toutes les régions du pays. Elle se poursuivrait, par conséquent, pour couvrir plus que les 11 gouvernorats concernés à ce jour. C'est en tous cas, ce qu'ils ont recommandé à l'issue de l'exposition des premiers résultats en présence de M.Abdelhmid Triki, Secrétaire d'Etat auprès du ministre du développement et de la Coopération internationale chargé de la Coopération internationale et de l'Investissement, ainsi que des hauts responsables des administrations publiques.
L'enquête a porté sur les appréciations des jeunes dirigeants sur l'exercice des institutions sur le territoire national parce que « nombreux sont les économistes et les gestionnaires qui s'accordent à dire que la qualité des institutions est déterminante pour le développement des affaires et des investissements et l'amélioration de la compétitivité des entreprises et pour l'optimisation de la gestion des ressources de l'Etat » écrit Karim Ben Kahla, parlant des enjeux de l'étude. Il est approuvé par Abdelhmid Triki qui a assuré les JD de tout son soutien et celui du gouvernement pour œuvrer à améliorer le climat des affaires. Le Secrétaire d'Etat a assuré qu'un climat d'affaires approprié est essentiel pour réussir à s'imposer dans un monde qui se transforme en une zone de libre échange. Il a appelé à une plus grande maîtrise des circuits de distribution et une forte expansion du marché financier. M.Triki a également exprimé ses souhaits pour que les rivalités entre les entreprises se transforment en alliances pour qu'elles soient plus compétitives et renforcent leur intégration à l'économie mondiale. Le but étant d'arriver à s'ajuster à la grande vitesse à laquelle évoluent les entreprises à l'échelle planétaire. Dans d'autres pays, affirme t-il, des mesures sont prises de manière ininterrompue pour améliorer l'environnement institutionnel et faciliter la vie aux entrepreneurs, d'où l'importance des enquêtes semblables à celle réalisée par le CJD qui permettent aux pouvoirs publics d'évaluer les situations d'une région à l'autre, de pallier aux insuffisances et d'apporter les réponses qu'il faut aux problèmes existant sur terrain. « Tous les pays reconnaissent l'importance des classements de « Doing business », Davos et autres de dimension internationale. Ce qui ne nous empêche pas, d'accorder l'importance qu'elles méritent aux enquêtes réalisées à l'échelle nationale sur le climat des affaires» a t-il déclaré. Le Secrétaire d'Etat a, à ce propos, exprimé ses encouragements au CJD et sa prédisposition à coopérer avec le Centre pour développer des études et enquêtes sur des thématiques concernant l'entreprise dans notre pays. Il a rappelé que l'Institut tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives a lancé une enquête pour évaluer l'environnement des Affaires publiée sur le site de l'UTICA. « Pour qu'une entreprise puisse être compétitive, forte, solide et qu'elle aide à l'intégration d'un pays dans l'économie mondiale, il faut qu'elle puisse évoluer dans un bon environnement » a assuré Abdelhamid Triki. Ce qui, sans occulter les efforts du gouvernement pour améliorer le climat des affaires en Tunisie, n'est pas le cas à ce jour. Le diagnostic de l'enquête est clair : tout n'est pas rose pour les jeunes dirigeants. Ils n'ont pas manqué de le mentionner.
Les réponses nuancées d'un gouvernorat à un autre et soumises à un barème de 1 à 5 restent au dessous de 3 soit inférieures au seuil de satisfaction préconisé pour ce qui est de la qualité des prestations administratives.
Pourtant, peut-on nier le fait qu'une série de réformes administratives a été lancée depuis le début des années 90 pour la simplification des procédures, la modification des comportements et appelant à une meilleure gouvernance ? Depuis près de 20 ans, les pouvoirs publics n'ont pas cessé de mettre en place des mécanismes visant à encourager les PME et à simplifier les formalités pour la création des entreprises et l'élargissement des secteurs d'activités pour lesquels on n'exige pas d'autorisations. Au vu des résultats de l'enquête, les JD reprochent à l'administration un manque d'éthique et un déficit au niveau de la communication. Selon eux, la machine administrative reste relativement lourde, lente et imprévisible.
Le budget formation pour les jours de vaches maigres
Si les lois et les réglementations évoluent, qu'est ce qui bloque dans ce cas ? Leur application ? Et dans ce cas, pourquoi seraient-elles mal appliquées ? Manque de volonté ? Mauvaises interprétations ? Ou ignorance tout simplement ?
Un intervenant au débat sur le climat des affaires en Tunisie, a juré ses grands dieux qu'un représentant de l'administration lui a assuré que le décret d'application qu'il citait était erroné !!! Ce manque d'information ou plutôt de formation expliquerait-il la défaillance de notre administration malgré toute la bonne volonté des autorités publiques ? Possible. Car la formation est le parent pauvre de l'Administration en Tunisie. Selon un haut responsable administratif, dans certains ministères, les DAF* (Directions administratives et financières) garderaient le budget alloué à la formation aux jours de vaches maigres pour pallier aux insuffisances financières touchant d'autres services ! Allons donc, nous parlons de mise à niveau et nous critiquons une Administration qui n'est pas à jour par rapport aux avancées vécues à d'autres niveaux ! L'Administration ne suit pas parce qu'elle n'est simplement pas assez outillée! Cela rappelle un peu certaines banques qui emploient aux back office et aux affaires internationales, des cadres qui n'ont jamais voyagé et qui ne maîtrisent même pas la langue anglaise, sans jamais penser à les former ! Comment peut-on accompagner le développement d'un pays et renforcer son économie, lorsque ceux qui doivent veiller à l'application des règles, des lois et des nouveaux mécanismes ne les maîtrisent même pas ? Allons donc chers « Daffeurs » (Directeurs administratifs et financiers) les termes formation, recyclage, stage, ne sont pas faits pour les cancres et les imbéciles. Ils ont été conçus par des esprits éclairés, des planificateurs qui croient que pour accompagner le développement d'un pays, il faut être à jour et pour être à jour, il faut se former en alternance continuellement et régulièrement. L'économie de bouts de chandelles pourrait être nocive, jamais bénéfique. Parler de la mise à niveau dans le secteur privé lorsque le public ne suit pas relèverait presque de l'absurde. C'est comme organiser une course entre une Porche et un OM 40…Imaginez le résultat !
Une urgence : la confiance
Pour résister aux aléas de l'économie qu'ils soient internes ou externes, il faut s'intégrer et s'adapter. Pour s'adapter, il faut investir, pour investir, il faut un cadre institutionnel adéquat et propice et il faut surtout être patriote et confiant. Pas uniquement en la justesse et le succès de l'activité économique que l'on a choisie mais également et surtout en nos propres institutions, qu'elles soient des administrations, des organismes d'encadrement, des banques ou des fonds de développement.
Or, le capital confiance des jeunes entrepreneurs en leurs institutions laisse à désirer. Il est même soumis à rude épreuve d'après les résultats de l'enquête. Ils déplorent l'absence de transparence et de professionnalisme des agents administratifs.
L'administration fiscale est la plus faiblement notée, on la juge sévèrement à Gabes, au Kef, à Siliana et à Sfax. Elle est mieux perçue à Nabeul. C'est pareil pour les prestations rendues par les agents de douanes ou ceux représentant les collectivités locales. Quant aux partenaires publics et parapublics, ils sont notés différemment selon qu'on soit « Nabeuliens », « Sfaxiens » ou originaire de la région de Gabes ou de Siliana.
Les collectivités publiques* diffèrent dans leurs pratiques et leur prévisibilité d'une région à une autre, ce qui, conjugué à d'autres facteurs, expliquerait éventuellement la pauvreté du tissus entrepreneurial dans certaines zones du pays.
L'enquête qui se voulait un outil d'analyse de la Tunisie profonde a, entre autres, attiré l'attention sur les disparités entre les différentes régions non seulement sur le plan institutionnel ce qui pourrait trouver des remèdes grâce à de bonnes doses de volonté, de vigilance et de rigueur de la part des pouvoirs publics mais à des différences d'ordre culturel cette fois-ci. A-t-on la même capacité d'entreprendre et d'encourager l'entreprenariat sur tout le territoire national ? Non. L'enquête nous le dit. A Gabes, on n'a pas les mêmes réflexes pour ce qui est de faciliter la vie du jeune entrepreneur qu'à Nabeul ou à Sfax où la culture entrepreneuriale est plus développée par rapport aux autres régions du pays. Le manque de la culture d'entreprise chez les représentants des administrations est manifeste dans certains gouvernorats à l'exception des deux gouvernorats cités plus haut.
L'enquête a exprimé par ailleurs la satisfaction des jeunes entrepreneurs par rapport aux avantages accordés aux entreprises même si elle reste variable.
Parce que nous faisons partie du même camp, un camp appelé Tunisie, le but est de réussir à établir un climat de confiance et des relations de complémentarité entre les administrations et les entreprises. Les JD ont appelé à mettre en place un «Baromètre Régional des Affaires» et des plans d'action spécifiques susceptibles d'améliorer la qualité et la perception des prestations fournies au niveau de chaque région et ont invité les administrations à plus de rencontres et de concertations.
Car si tout n'est pas rose pour l'entreprise tunisienne, tout n'est pas gris non plus. Et d'après le visuel de l'enquêté présenté par Jalel Belkhoudja, chargé de la communication au CJD, le gris se dégraderait plutôt vers la couleur blanche symbole de clarté et de transparence. Les représentants des différentes administrations tunisiennes se sont montrés prêts à soutenir les jeunes dirigeants à tous les niveaux pour les aider à exercer leurs activités sans trop de heurts et en bonne intelligence.
* Il est regrettable que le représentant du ministère de l'Intérieur n'ait pas pu assister au débat sur l'environnement institutionnel, il aurait pu éclairer l'assistance sur certains points se rapportant aux collectivités locales.
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