C'est officiel. La crise s'installe provisoirement dans l'off shore. La centrale patronale, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, l'a reconnu, dans un communiqué rendu public, jeudi 18 décembre 2008. Plusieurs entreprises off shore, une quarantaine selon nos informations, ont été affectées par la crise économique qui sévit actuellement dans le monde et en Europe, premier partenaire économique de la Tunisie. Ces entreprises off shore opèrent dans les filières des composants automobiles, textile-habillement, cuir et chaussures, et agroalimentaires. Ces entreprises emploient plus de 30.000 personnes dont 10 mille permanents et plus de 20 mille contractuels. Sur ce total d'entreprises en difficulté, 22 exercent dans les industries électriques et électroniques, 6 dans les composants automobiles (caches volants et autres), 5 dans le textile habillement, 3 dans la transformation du plastique et 1 dans la filière mécanique. Le bureau exécutif de l'UTICA impute les difficultés rencontrées (annulations de commandes, baisse d'activité) au recul de la consommation sur le marché européen. Par nationalité, 15 sociétés sont françaises, 10 allemandes, 7 italiennes, deux franco-tunisiennes, deux franco-américaines et une tuniso-allemande. Par régions, c'est dans les gouvernorats spécialisés dans l'industrie légère off shore qui sont le plus touchés. Zaghouan vient en tête avec 9 entreprises en difficulté à cause de la crise. Il est talonné par Bizerte (6), Ben Arous (6), Sousse (6), Ariana (4), Nabeul (3), La Manouba (3) et Monastir (1). Face à ces difficultés, les entreprises affectées par la crise ont pris un ensemble de mesures visant à maintenir en activité minimale les usines. Elles ont décidé, entre autres de réduire l'horaire de travail de 10 à 5 heures par semaine, et ce durant une période variant entre un mois et deux mois (quelque 4.000 ouvriers concernés), de résilier environ 2.500 contrats de travail à durée déterminée, d'en suspendre 1.238 et de ne pas renouveler une centaine. Parmi les autres mesures, figurent la mise en chômage technique, durant une quinzaine de jours, durant le mois de décembre 2008, de quelque 700 ouvriers, le licenciement de 293 ouvriers et la mise en chômage technique de 270 autres. Et pour ne rien oublier la mise en chômage technique d'un millier d'ouvriers est actuellement à l'examen. Quant à la fermeture des entreprises off shore, les autorités officielles signalent seulement deux entreprises. Ces mêmes autorités étudient actuellement une stratégie d'assistance aux entreprises off shore. Point d'orgue de cette stratégie, la réflexion sur les moyens de créer un fonds spécial pour venir en aide aux entreprises off shore en difficulté. Il s'agit, également, de les faire bénéficier d'une prise en charge totale ou partielle par l'Etat des cotisations patronales à la sécurité sociale et ce durant la période de crise, d'instituer des sessions de formation pour les agents des entreprises en difficulté, de prolonger la durée des stages d'initiation à la vie professionnelle (SIVP).