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LES EFFETS DE L'ELARGISSEMENT DE L'UNION EUROPENNE
Publié dans WMC actualités le 11 - 09 - 2004

L'accession des 10 nouveaux pays à l'Union européenne est un fait sans précédent pour plusieurs raisons. D'abord cet élargissement n'est en rien comparable aux élargissements précédents de la Grande Bretagne, de l'Irlande en 1973 de l'Espagne et du Portugal en 1986, de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède en 1995 qui ont seulement affecté la taille de la Communauté et non son essence. Ensuite, les élargissements précédents n'avaient jamais dépassé l'adjonction de deux ou trois pays. Enfin cet élargissement est mouvant puisque la liste a été modifiée au gré des réformes économiques et politiques accomplies par les pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO).

Cet élargissement est différent de tous les autres. Au point de vue expansion des intérêts de l'UE, les élargissements à la Grande-Bretagne en 1973, à l'Espagne et au Portugal en 1986 ont amené à l'UE une ouverture sur d'autres zones d'intérêt : sur les pays d'Afrique anglophone et sur le Pacifique pour la Grande-Bretagne et sur l'Amérique latine hispanophone et lusophone pour l'Espagne et le Portugal. La Communauté européenne (CE) en a énormément profité puisqu'un des domaines où la CE a pu obtenir un profit économique et international en dehors du seul champ de la politique commerciale est bien celui de la coopération au développement et des relations extérieures. De ce point de vue, l'élargissement aux PECO est en effet différent. Il n'y a pas adjonction d'une autre zone. Les pays limitrophes ont tous vocation à adhérer.

Caractéristiques des pays entrants

Les 10 pays qui désormais vont faire partie de l'Union européenne représenteront 15% de la population de l'UE élargie et 19% de sa superficie, ils continueront d'apporter un surplus de croissance à l'UE bien que leur PIB ne représente que 5% des 25 membres, leur part dans la croissance est largement supérieur (11% en 2002 et 15% en 2001). Ces pays présentent un avantage comparatif par rapport aux 15 membres en matière de main d'oeuvre : les coûts salariaux représentent 25% des coûts français et 15% des coûts allemands et ont une faiblesse de la réglementation en matière d'heure de travail, notamment dans les secteurs des services. Leur potentiel de croissance est par ailleurs plus important que les pays en développement grâce à la proximité géographique et à l'orientation des entreprises européennes à investir dans ces pays (57% des entreprises européennes considèrent les PECO comme une zone prioritaire pour la délocalisation). Il est à signaler également que contrairement aux pays en développement, ils ont des traditions d'industrialisation et des ressources humaines hautement qualifiées mais dont le coût est en train d'augmenter par rapport à celui dans les pays du sud. Enfin, ces pays sont en train d'améliorer la gouvernance des entreprises et des administrations, grâce à la nouvelle génération des managers qui ont adopté les méthodes de gestion des pays occidentaux. Toutefois et malgré l'occidentalisation des méthodes de gestion, les entreprises dans ces pays souffrent encore d'un manque de professionnalisme dans les domaines de la commercialisation, du marketing, de la négociation et de la communication.

Le processus d'élargissement

Depuis le début des années 1990, plusieurs programmes ont été mis en place pour appuyer le redressement des économies et des sociétés des pays candidats à l'adhésion à l'UE. Ces programmes d'aide et de coopération visent à rapprocher progressivement les niveaux de développement et de fonctionnement des systèmes économiques entre les nouveaux pays membres et les 15 et à favoriser l'essor des échanges commerciaux entre les deux parties.

D'autre part et en vue de garantir une intégration économique rapide de ces pays à l'Union, une baisse progressive des barrières commerciales a été entamée depuis 10 ans et des flux d'IDE ont contribué à moderniser l'appareil de production de ces pays (plus de 120 milliards de dollars au total soit le quart du PIB des pays candidats) : les pays en question s'intègrent largement dans la division européenne de travail.

La Tunisie et la ZLE avec l'Union européenne

La Tunisie a su s'adopter convenablement aux élargissements successifs de l'Union européenne. En effet, elle a pu consolider sa position sur le marché de l'UE malgré la concurrence qu'elle a subi à la fin des années 80, notamment pour les produits agricoles, suite à l'élargissement vers l'Espagne et le Portugal.

Cette démarche d'adaptation a permis à la Tunisie d'être le premier pays de la région à signer un Accord d'Association avec l'Union européenne. Il est entré en vigueur le 1er mars 1998. Jusqu'à présent, son application est jugée satisfaisante dans l'ensemble.

Dans ce contexte et depuis 1996, la Tunisie a lancé un démantèlement tarifaire anticipé, avant l'entrée en vigueur de l'accord d'association en mars 1998. Elle applique le régime de manière très satisfaisante en dépit de certains problèmes ponctuels liés à la conjoncture internationale.

Parallèlement et dans un souci de diversification de ses partenaires, la Tunisie a conclu des accords de libre-échange bilatéraux avec le Maroc, la Jordanie et l'Egypte ainsi que d'autres accords visant à garantir une position préférentielle dans les marchés voisins.

Le démantèlement a permis d'accélérer l'intégration commerciale dans le marché européen, 80% des exportations de la Tunisie sont destinées à l'UE et 71% des importations de la Tunisie proviennent de l'UE.

L'engagement de l'Union européenne à créer progressivement une zone de libre-échange d'ici 2010 avec la Tunisie constitue une opportunité considérable pour notre pays et permet ainsi de conserver sa place dans l'espace européen.

L'élargissement va permettre aux nouveaux pays membres d'adopter les termes de l'accord d'association. Ainsi, des possibilités vont s'offrir aux exportateurs tunisiens de s'introduire sur le marché de ses nouveaux pays membres.

Toutefois, la multiplication des ZLE conclues par l'UE avec ses partenaires concurrents à notre pays, est en train de provoquer l'érosion des avantages préférentiels de la Tunisie avec l'Union, ce qui constitue une menace sérieuse pour nos exportations et peut affecter sa position commerciale et concurrentielle sur le marché européen.

Les enjeux de l'élargissement

*Pour l'UE : assurer une relative convergence des niveaux de vie entre toutes les zones qui la composent. A la lumière des enseignements de l'histoire économique et des différences de structure productive entre les deux zones, il semble peu probable, au moins à court terme, que les niveaux de richesse se rejoignent.

Les nouveaux Etats membres pourraient devenir des pays donateurs au lieu de bénéficiaires de l'aide : à long terme des pays comme la Hongrie et la République Tchèque vont devenir des donateurs et des investisseurs dans les pays du sud.

Pour les entreprises européennes, la plupart des études d'impact prévoient un effet globalement bénéfique du fait de l'élargissement et des économies d'échelle qui vont contribuer à renforcer les avantages compétitifs de l'UE dans le monde.

Toutefois, il existe des risques d'une accélération de la délocalisation des entreprises européennes travaillant dans les secteurs à haut contenu en main d'oeuvre (textile, sidérurgie, services, industrie automobile ....) engendrant une augmentation du chômage dans les 15 pays membres de l'UE.

Ainsi, l'élargissement illustre une accélération de la spécialisation des économies de l'UE dans des secteurs qui utilisent relativement plus de main d'oeuvre qualifiée et de capital (Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), recherches et développement.

Les études d'impact fournissent une borne supérieure aux effets qu'aurait la libéralisation des échanges agricoles et l'extension des subventions aux pays de l'Est. Cependant comme les tarifs agricoles sont en général plus élevés du côté de l'UE, la compétitivité des produits de l'Est sera renforcée à court terme lorsque la protection sera démantelée. A plus long terme, la compétitivité de l'agriculture Est-européenne dépendra de la capacité de ces pays à opérer des réformes structurelles favorisant les gains de productivité et à combler leur retard en ce domaine, l'écart actuel étant de 50% environ.

*Pour la Tunisie, les enjeux de l'élargissement aussi bien immédiats qu'à long terme, sont nombreux et leur évaluation est parfois difficile.

Toutefois, il existe à moyen terme des opportunités réelles de gains de part de marché dans ces pays pour les entreprises tunisiennes notamment dans les industries mécaniques et électriques, les matériaux de construction (du fait des projets d'infrastructure et du renouvellement du tissu industriel) et les produits agricoles et agroalimentaires (huile d'olives, agrumes et dattes...).


- Tunisie : 11- 09 - 2004 à 13:00
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