Très animée, à la faveur d'une présence massive des médias, a été la conférence de presse tenue mardi 17 février au siège de l'ATCE par M. Khalil Laâjimi, ministre du Tourisme, qui a brossé un tableau général du secteur touristique en Tunisie à la lumière des résultats probants enregistrés l'an dernier et face au défi réel que lance l'année en cours des suites de la crise financière mondiale, des retombées dont, au fond, personne ne saurait dès à présent apprécier avec exactitude si elles devraient malmener sérieusement le tourisme dans le monde, ou, au contraire, s'avèreraient tout juste un nimbus passager et sans véritable impact négatif. Après avoir passé en revue les résultats de la saison écoulée (voir encadré) et fait la lumière sur les décisions présidentielles prises lors du conseil ministériel en date du 13 février dernier (voir encadré), le ministre s'est attardé sur certains points névralgiques du secteur, tels la mise à niveau des unités hôtelières, la formation, la qualité des services, et la promotion de la destination Tunisie. Par deux fois au centre des discussions, les prestations de services dans les établissements hôteliers, très controversées, ont amené le ministre à admettre le fait regrettable qu'il y a parfois eu des écarts de comportement professionnel (la fermeture en 2008 de 19 hôtels n'y était pas pour rien), mais à noter également la qualité internationale du service dans bon nombre d'établissements. Quoi qu'il en soit, le 11ème Plan table sur une révision du système de formation, une mesure devant intéresser 5.000 personnes et 2.500 diplômés, avec l'obligation faite aux hôteliers de recruter selon des critères de formation, de même que sur la mise à niveau de 200 hôtels pour une capacité globale de 90 mille lits. Quant à la promotion de la destination Tunisie, elle aura nécessité une enveloppe supplémentaire de 40 millions de dinars, confortée d'une rallonge budgétaire de 4 MDT pour Tunisair (2 vols hebdomadaires reliant Tozeur à Madrid et Milan) et de 2 MDT pour Sevenair (vols quotidiens Tozeur et Tabarka). Ressentis dès le milieu de l'année 2008, les signes du malaise général dû à la crise financière mondiale ont tout naturellement affecté le tourisme dans le monde qui n'a crû que de 2% (900 millions de touristes) cependant que la destination Tunisie a crû de 4,2%. En fait, l'exercice 2008 a été un record sur tous les plans : nombre de visiteurs, nombre de nuitées et entrées en devises. Mais qu'en sera-t-il de 2009 ?... Il y a à peine deux mois, lors d'une rencontre avec les professionnels organisée par la FTH, le ministre a développé un discours pour le moins sceptique, pour ne pas dire pessimiste, déclarant sans ambages que la Tunisie ne sera pas épargnée par la crise. Mardi dernier, l'on a ressenti une teinte franchement optimiste : « Il est vrai qu'il n'y a aucune visibilité pour le moment, que le flou règne encore. Il est dû au retard des réservations, le touriste européen et occidental n'étant pas lui-même serein quant à son propre devenir. Mais l'absence de réservations du moins jusqu'ici ne devrait pas signifier lendemains noirs et saison à la dérive. La destination Tunisie peut toujours se prévaloir de ses atouts et de sa stabilité politique et sociale. Rien n'est perdu ». Aussi, la Tunisie a-t-elle concocté un programme anticipatif en trois axes : · la diversification des produits avec élargissement de la gamme (balnéaire haut de gamme, culturel, saharien, thalasso ) ; · diversification des marchés en ciblant particulièrement le Japon, la Chine et le Canada ; · et l'identification d'actions appropriées en vue d'agir à temps et efficacement, telle la mise en place d'une cellule de veille centrale à l'ONTT et nourrie en permanence d'informations émises par les différentes cellules installées dans les représentations de l'ONTT à l'étranger en vue de suivre de près l'évolution d la situation économique des pays émetteurs de touristes vers la Tunisie. Le tourisme intérieur n'est pas en reste, lui qui s'est doté l'an dernier d'une enveloppe de 150 MDT pour sa promotion, l'objectif étant de le ramener de 7,5% à 15% d'ici 2010. Lire aussi : -Tunisie - Tourisme : Une stratégie globale -Tunisie - Tourisme : Les mesures présidentielles pour la relance du secteur -Tunisie - Tourisme : Le bilan 2008