Le professeur Edward C. Prescott, prix Nobel d'économie pour l'année 2004, n'est resté que quelques jours dans notre pays où il a participé à la 5ème Conférence internationale de finance organisée sous le Haut patronage du chef de l'Etat. Pourtant, il a dit de nombreuses choses sur lesquelles il faudrait méditer. Certes, le professeur Prescott a loué la solidité du système financier et bancaire tunisien face à la crise financière internationale, notre démarche graduelle en matière de libéralisation financière, la profondeur de nos réformes structurelles, notre savoir-faire, notre secteur des TIC, nos choix de développement humain Mais il a tenu à nous conseiller à faire des efforts supplémentaires dans la poursuite du processus de libéralisation graduelle et étudiée du compte-capital et, surtout, dans le développement de l'épargne nationale et de sa canalisation vers les investissements dans l'économie réelle. Un thème récurrent que beaucoup d'observateurs soulignent quand ils parlent de la réussite économique de la Tunisie au moment où le surendettement ambiant n'épargne ni les individus ni les entreprises. Pas dans la même compréhension, bien sûr, puisque si les entreprises se sur-endettent à cause de leur conservatisme qui leur fait fermer les yeux sur tout autre acteur du marché financier que les banques, les particuliers se sur-endettent par la soif d'une vie toujours meilleure alors que les moyens des uns et des autres sont comme des empreintes digitales : chaque cas est unique ! C'est comme les théorèmes d'incomplétude de Kurt Gödel : indécidable !