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Daousser Chennoufi, un rêve tunisien qui se concrétise à Dubaï
Publié dans WMC actualités le 25 - 03 - 2009

Sur les 6.000 tunisiens vivant à Dubaï, beaucoup sont dans le management. Certains d'entre eux sont même au top du management. Ils gèrent des multinationales aux chiffres colossaux, mais veulent rester discrets. On chuchote que leur réussite est à étourdir ! Par contre, ceux qui ont su ou pu se frayer du chemin en créant leur entreprise se comptent sur le bout des doigts. En général, dans l'univers du travail, le Tunisien est perçu fort positivement. Son image est luisante. Son profil est recherché pour son énergie, sa créativité et sa capacité d'adaptation, une fois l'handicap de la langue anglaise relevé, bien entendu.
Un Award pour «Bab Bhar Hotel & Resort»
Le lendemain, devant un café délicieux, je découvre un architecte dont l'esprit d'ouverture est l'atout majeur. Il lit beaucoup, voyage encore plus et cultive savamment son sens de la curiosité. Son dossier de presse est impressionnant. Son cabinet à même gagné un Award à «Cityscape» avec un projet qu'il affectionne : «Bab Bhar Hotel & Resort», situé Fujeirah.
C'est quoi au juste ce charabia ? Il faut vite saisir que "Cityscape" est la plus grande manifestation immobilière du monde. Ses prix (awards) sont l'équivalent des oscars au cinéma. C'est un rendez vous qui expose les projets immobiliers les plus audacieux et récompense la créativité à travers différents prix.
Et « Bab Bhar », cela ne vous dit rien? N'y a-t-il pas une connotation tunisienne au nom de cette construction qui a gagné ce prix prestigieux, ou je me trompe ? Il faut dire que flanqué du terme « Resort », notre Bab Bhar national tient la dragée haute dans la capitale mondiale du Branding, Dubaï.
Daousser Chenouffi est un diplômé de L'ITAUT, promotion 1995. A l'époque, il ne faisait pas partie des plus brillants. Il travaille à Tunis pendant près de 5 ans et c'est sur l'insistance d'un de ses amis qu'il se rend à Dubaï, pour la première fois en 1998. Il décide rapidement de s'y établir en 2000. «A l'époque, se souvient-il, il n'y avait que «Jumeirah Beach Hotel» et «Bordj El Arab». Les «Emirates Towers» étaient alors en construction». DC comprend aussitôt que c'est ici que l'avenir se joue. En tout cas, le sien.
En fin observateur qu'il est, DC a la notion des dimensions et recherche des chantiers à forte valeur ajoutée. Il sait analyser, anticiper, et se projeter. A la technicité de son métier s'ajoute un flair incontestable. Dubaï est en passe de devenir l'un des plus grands chantiers du monde. Autant dire un paradis pour un architecte qui a du talent, de l'énergie et de l'ambition. D'abord collaborateur dans un cabinet d'architecte, il monte rapidement son cabinet et brûle toutes les étapes. «Draw Link» est alors né.
Au moment où toutes les attentions sont rivées sur les colossaux projets de Dubaï en Tunisie, il a vent d'un rapport important. Une expertise d'un cabinet d'études européen sur les cabinets tunisiens d'architecture met en exergue, entre autres, le manque de structures et de professionnalisme des opérateurs du secteur. L'idée d'ouvrir des bureaux à Tunis s'impose dès lors, automatiquement.
En décembre 2007, Draw Link Group ouvre un cabinet à Tunis. Il y recrute les meilleurs architectes de la ville et met en place un seul serveur pour les deux cabinets. En stratège, DC se pose sur l'échiquier. Il souhaite voir Draw Link évoluer comme un pont entre les deux pays.
A ce jour, plus de quinze architectes tunisiens travaillent dans son cabinet de Dubaï et le cabinet de Tunis tourne à plein rendement. "Cela dépassait même mes attentes", reconnaît-il avec le sourire.
Il est vrai qu'aujourd'hui, le cabinet fonctionne à plein régime, même si le projet "Porte de la Méditerranée" est reporté.
"Nous matérialisons les concepts"
L'an 2008 lui est faste. En mai, Draw Link gagne donc son premier Award et en décembre 2008, le cabinet gagne un second trophée, un «Interior's Award». Désormais la boucle est bouclée. Draw Link atterrit dans la cour des grands.
Le cabinet s'apprête à participer à «Abu Dhabi Cityscape» avec un projet d'hôtel de charme fonctionnant en résidence d'artistes. Les Emirats Arabes Unis se projettent désormais comme un hub d'artistes et de galeries. La création et l'évènementiel artistique sont au cœur d'une nouvelle stratégie, largement souhaitée par Abu Dhabi. Le concept existe déjà à Miami. DC le propose à des investisseurs qui sont tout autant enthousiasmés par ce projet que la future clientèle. Draw Link sait décoder les modes et y répondre.
Définissant sa stratégie, DC précise: "Mon cabinet matérialise des concepts. Nous apportons une nouvelle vision de l'hôtellerie en particulier et du tourisme en général. Il faut oser proposer des projets à contre-pied de ce qui se réalise. Nos produits sont rentables et ne rentrent pas dans la concurrence. Nous avons même créé Draw Link 91 qui fournit à nos clients différents supports de communication. J'assume jusqu'au petit détail les projets que nous concevons. Mes clients sont satisfaits et restent fidèles au cabinet».
DC l'a bien compris. Il va là où personne n'oserait s'aventurer soit parce que c'est trop petit ou pas assez grand ! Dans la ville de la démesure, il ose proposer des maisons d'hôtes. Il travaille sur une Boutique hôtel avec seulement 10 suites pour un investissement de 15 millions de dollars. Son dernier bébé est un Business hôtel conçu dans un esprit minimaliste, axé sur l'économie d'énergie et les nouvelles technologies avec le géant de l'informatique, Microsoft. Excusez du peu !
Aujourd'hui Draw Link Group est composé de 4 sociétés distinctes. L'entreprise fonctionne avec plus d'une soixantaine d'employés, dont 33 architectes de diverses nationalités. «Le mélange enrichit l'ensemble. Les uns apportent de leur culture la précision, d'autres la créativité ou la détermination. C'est l'harmonisation de toutes ces énergies et la sculpture de toutes ces matières et compétences qui font Dubaï. Derrière Dubaï, il y a du travail. Il y a vraiment du génie», conclut-il
Son style architectural est assez éclectique. Il déclare à la presse spécialisée que «le style Bab Bhar est fortement inspiré du Sahara tunisien. Nous n'avons pas eu besoin de produits onéreux. Respecter l'environnement a été au cœur de ce concept et nous avons utilisé des matériaux locaux de la région. Ce projet est cohérant et beau sans aucun besoin d'être à la pointe de la tendance».
Désormais, la réputation de son cabinet repose sur de nombreuses réalisations qui sont devenues les vitrines d'un savoir-faire local et patrimonial qu'il a repris à son compte en l'internationalisant et en le radicalisant. De sa Tunisie, il a gardé un goût prononcé du rapport intérieur-extérieur et des espaces ouverts. Il joue de la lumière et le cadrage des paysages, l'environnement et l'écologie sont désormais ses nouveaux chevaux de bataille.
Les récents ouvrages de Chenoufi laissent à penser qu'une autre Dubaï est en train de se tourner vers une architecture domestique écologique et plus maîtrisée. Une autre architecture, parallèle à la plus excentrique, loin des standards souvent utilisés par une urbanisation croissante non maîtrisée, tant dans leur diffusion que dans l'esthétique.
Avec beaucoup d'affection, Daousser considère Dubaï comme «une tentative audacieuse et courageuse. Le résultat est exceptionnel. La crise et ses répercussions vont réguler le marché et résorber les failles. Les profits énormes ont pollué le système. Avec cette crise, c'est une opération de nettoyage qui va s'opérer et ne resteront dans le busines que les vrais professionnels». L'architecte définit Dubaï comme «une mosaïque de cultures et d'identités. C'est une pièce d'art où chacun possède sa propre lecture. Les moyens de la dompter, de l'apprécier et de la décoder dépendent de vous. Que chacun y trouve ce qu'il cherche».
De son Dubaï flamboyant, Daousser Chennoufi continue d'avoir la Tunisie dans son compas. Il y travaille et partage ses expériences avec des jeunes architectes tunisiens qu'il forme durant six mois dans son cabinet aux Emirats. Ouvrir les horizons des jeunes Tunisiens lui fait plaisir.
Peut-être est-ce sa manière personnelle de garder un «Link» direct, une sorte de fenêtre ouverte sur son pays, en y construisant d'autres «Bab Bhar» qui lui porteront chance ?


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