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Moi arrogant, narcissique et sans scrupules? Qu'ils disent ce qu'ils veulent... C'est la rançon du succès
Exclusif: Moez Driss rompt le silence
Publié dans Le Temps le 27 - 05 - 2008


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-Decastel est l'homme qu'il faut pour la prochaine étape"
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-Aucun joueur n'est transférable Chermiti pas plus que les autres
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-Présider aux destinés de l'Etoile, c'est comme marcher sur une corde raide
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-Je n'ai jamais dit que le Club Africain et l'Espérance étaient des équipes de quartier. On a voulu me calomnier et on y a réussi
Driss, un nom lourd à porter. Fatalement celui qui le porte se retrouve au devant de la scène, héritier d'un patrimoine extraordinaire et presque séculaire (l'ESS a été crée en 1925).
L'Etoile pierre de touche d'une foie inégalable et inégalée en l'extraordinaire capacité du " sport roi " à mobiliser les masses et à déchaîner les passions.
L'Etoile, centre d'une responsabilité sportive pas évidente à gérer. Le défi des hommes leur fait accepter les missions les plus difficiles, faire face à l'adversité, relever les challenges et prendre des décisions censées être efficaces et probantes en un temps record.
Le foot moderne est l'ennemi de la lenteur !
Avoir à supporter tous les jours les jugements impitoyables des autres, leurs regards qui mettent en doute les capacités à diriger, à faire des choix et à conduire des hommes.
Des regards qui se transforment d'approbateurs en suspicieux sans laisser aux concernés le temps de souffler.
Tel est depuis deux ans l'exaltant mais pénible quotidien de Moez Driss aux prises avec un destin où il est recommandé d'avoir la persévérance et l'abnégation d'un Sisyphe à défaut de pouvoir être un Hercule.
L'homme est devenu cette saison le mal aimé, taxé d'arrogant, de narcissique et de boulimique. Il n'en a cure et il continue à faire son petit bonhomme de chemin. Il croit fermement que le succès sportif est à la fois exigeant, éphémère et incertain. Pour ces raisons, " une fois acquis et réalisé, il doit être jalousement préservé et farouchement sauvegardé ".
Pendant une décennie, l'ESS a flirté avec les titres sans réussir à les embrasser pour finalement, les tous rafler en deux ans ; le jackpot, championnat local et titres continentaux ; coupe de la CAF, ligue des champions et super coupe.
Jneyeh en a rêvé, construisant minutieusement l'édifice et Moez Driss a consolidé les acquis et mis une touche de ferveur et d'ambition, du culot surdimensionné de ceux qui ne reculent devant rien pour atteindre les objectifs tracés.
Pourtant, à l'euphorie exaltée de la consécration ont succédé l'amertume de l'élimination en ligue des champions et la déception de la perte du titre de champion.
" Ce que je sais de plus sur la morale et les obligations de l'homme, c'est au football que je le dois " affirmait Albert Camus.
Driss aura appris durant son premier mandat à la tête de l'ESS plus qu'il n'en a jamais eu à le faire au cours de son existence.
Dans sa première interwiew d'après saison, il a eu l'amabilité de répondre à toutes nos questions.

Le Temps : Suite à leur réunion du 25/05/2006, le " comité des sages " composé d'anciens présidents conseillait à l'assemblée générale de vous élire pour suppléer à Jnayeh. Est-ce dû à vos mérites ou à votre nom.
Moez Driss : Ils ont tout simplement décelé en moi le profil adéquat pour diriger l'ESS. J'ai travaillé en tant que vice président chargé des ressources et du sponsoring de 1996 à 2000. J'avais donc une certaine légitimité de par ma connaissance approfondie de la vie du club. Je peux aussi me targuer de clairvoyance, de qualités de manager et de passion et d'envie.

Q : Vous avez pris des décisions étranges dont celle de ne pas renouveler le contrat de Faouzi Benzarti malgré les deux titres qu'il a remporté. Vous vouliez couper le cordon ombilical avec les choix de Jnayeh.
R : Faouzi Benzarti a fait du très bon travail mais on était tous d'accord pour ne pas le reconduire. Il n'était pas, alors, l'homme de l'étape suivante. L'ambiance était tendue. Je n'ai jamais voulu rompre le cordon. J'ai travaillé dans la continuité, renforcé les acquis et revu certaines choses qui méritaient de l'être. La suite des évènements m'a donné raison. Je pose la question : pourquoi les responsables étoilés n'ont-ils pas pensé à faire appel à ce même entraîneur alors qu'il était disponible et ce durant 13 longues années !
Ceci dit, pendant qu'il travaillait à l'ESS, je l'ai soutenu jusqu'au bout.

Q : et la cassure avec Krifa, elle est dûe à quoi ?
R : Il n'y a jamais eu de volonté de cassure avec Krifa. J'ai tout simplement restructuré l'organisation du club en prenant un directeur sportif. Béchir Jabess fait, d'ailleurs très bien son boulot et s'occupe de la coordination de toutes les sections.

Q : La supposée déclaration que vous avez faite concernant les deux plus grands clubs de la capitale ; l'EST et le CA, selon laquelle ils " seraient deux clubs de quartier ", c'est de l'info ou de l'intox.
R : De l'intox et de la calomnie, même !
C'était expressément dirigé contre moi pour ternir mon image et créer une sorte d'"union" sportive afin de stopper l'ESS dans son élan. D'ailleurs, ses personnes mal-intentionnées ont bien réussi leur coup puisqu'ils ont convaincu, même les gens les plus censés et raisonnables. Malgré les divers démentis dans les organes qui ont divulgué l'information, la rumeur a fait pernicieusement son chemin et marqué les esprits.

Q : On vous qualifie d'arrogant, de narcissique, de boulimique d'homme sans scrupules et de peu modeste. Vous vous qualifieriez comment?
R : L'image qu'on donne de quelqu'un est la résultante de certains agissements et de décisions que chacun interprète à sa manière. C'est la rançon du succès.
Personne ne s'est attendu à ma réussite, à ce que le club arrive à ce statut. Alors on essaye de me dénigrer et de ternir mon image. Certaines décisions que j'ai prises ont été impopulaires. Mais quand on veut réussir, on va jusqu'au bout de ses convictions et on assume ses choix tout en ayant la conscience tranquille.
Je ne me souci aucunement de ma popularité !

Q : Justement cette réussite, certains ne vous l'attribuent même pas et disent que vous n'avez fait que récolter les fruits du travail colossal de Jenayeh et d'une extraordinaire infrastructure.
R : Je voudrais rafraîchir la mémoire à ceux qui le prétendent : nous avons pris en main les destinées du club alors que huit joueurs étaient en fin de contrat et sont partis. On a démarré avec de nouveaux éléments, certes, issus du crû mais qui n'ont jamais été injectés. Nous avons mis en place une commission médicale très compétente, procédé à la révision des salaires et primes et revu le règlement intérieur en appliquant la fermeté des décisions disciplinaires primordiale pour la bonne ambiance. Nous avons aussi veillé à ce que tous les joueurs soient traités sur un pied d'égalité. Je pense que nous avons du mérite. L'édifice ne s'est pas effondré comme certains le prédisaient !

Q : Mais vous avez, quand même crée une ambiance d'hostilité envers votre club surtout par cette affaire de pré-contrats que certains ont qualifié de détournement de joueurs.
R : Quand j'ai pris le club en main, la relation entre l'ESS et les autres clubs n'était pas meilleure. Bien au contraire, j'ai eu l'impression qu'il y avait un large courant de sympathie envers le club la saison dernière. Il y avait une admiration pour ses jeunes joueurs capables de relever les défis. C'est peut-être notre réussite en championnat et en Ligue des champions et surtout notre participation à la coupe du monde des clubs champions qui a changé la donne. J'ai senti qu'il y 'avait une volonté de freiner l'ESS dans son élan, une certaine crainte que l'équipe ne prenne le large et surclasse toutes les autres.
Le nouveau statut de l'ESS suscitait les craintes !
Pour ce qui est des près contrats, nous avons respecté l'éthique sportive en informant les clubs. Nous avions la responsabilité de préparer la saison prochaine. Tous les clubs du monde le font. Je ne vois pas pourquoi ça a crée autant d'effet.

Q : L'élimination en Ligue des Champions et la perte du championnat vous a fait revenir sur terre. Comment expliquez-vous ses déconvenues : Joueurs blasés, essoufflés par un calendrier surchargé, grisés par les titres gagnés ou tentés par les propositions alléchantes de transferts.
R : un peu de tout !
Le calendrier nous a largement lésés et obligés à jouer 7 rencontres en 20 jours. Les désignations des rencontres de notre adversaire étaient des plus bizarres. Ainsi il s'est " déplacé" à Radés pour affronter la JS et le CSHL et à Béja pour le match de Gafsa. La désignation de certains arbitres pour le CA, dont l'Algérien pour notre confrontation directe était incongrue. Quand on connaît la fibre de solidarité entre les compatriotes algériens, on ne peut qu'être étonné de ce choix !
Si vous ajoutez à cela la déstabilisation de l'entraîneur par l'affaire de la sélection, notre compte était bon !

Q : Ce même entraîneur que vous avez évincé !
R : C'est lui qui a choisi de partir. Il voulait d'autres challenges et me l'a clairement signifié avant le match retour de la Ligue des Champions.

Q : Après le CA c'est au tour du CSS de vous fournir un entraîneur. L'ESS n'a pas les moyens d'aller chercher son propre coach au lieu de bénéficier du choix des autres clubs.
R : Si, nous avions toute une liste mais pas suffisamment de temps pour aller chercher ailleurs. Ce choix nous a été dicté pour plusieurs raisons. Nous n'aurons pas de répit. 15 de nos joueurs vont partir en équipe nationale et on ne les récupérera que le 20 juin pour jouer le 28 la demi finale de la coupe et le 4 juillet la finale. Le 11 du même mois, nous aurons à disputer le match aller de la coupe de la CAF contre l'EST. Il nous faut un entraîneur qui connaisse à la fois le groupe, l'environnement, la pression et les contraintes d'un grand club ainsi que l'Afrique. L'analyse du marché ne nous offrait pas un très grand choix. Decastel est un entraîneur qui a réussi là où il est passé ; à l'ASEC Abidjan, à Casa, à l'EST et au CSS. La communication est un autre paramètre déterminant dans le choix du monsieur.

Q : Votre prise de bec avec Beya n'est-elle pas déplacée dans l'état actuel des choses?
R : Il n'avait pas le droit d'utiliser sa position pour régler ses comptes et d'attaquer le club. L'image du club est très importante pour moi. Il ne faut pas se positionner en donneur de leçons quand on a soi même échoué !

Q : Quelques bons transferts en perspective.
R : Aucun joueur étoilé tunisien n'est transférable sauf Majdi Traoui qui est en fin de contrat et a son destin entre ses mains. Pour les étrangers, on procédera au cas par cas. Nous sommes à la recherche d'un bon attaquant et devrions automatiquement nous séparer de l'un d'eux.

Q : Et Chermiti.
R : Il ne partira pas non plus quelle que soit l'offre qui parviendra. Il n'a fait qu'une année en tant que pro et doit prêter encore main forte au club.

Q : Qu'avez-vous appris durant ce premier mandat.
R : Ce que j'ai appris en deux ans, aucune école ou faculté ne peut me l'apprendre. J'ai connu l'amitié, l'honnêteté et la sincérité mais aussi la trahison, le double jeu et l'hypocrisie. Présider l'ESS est comme marcher sur une corde raide. Toutes les décisions, tous les choix sont coûteux quelles que soient les orientations.

Q : Vous avez perdu le titre de champion en handball et en basket aussi.
R : L'équipe de hand a fait une assez bonne saison et a perdu le titre dans des conditions très particulières ; jouer sans notre public à Sousse.
Les résultats du basket ont été en dessous de nos espérances vu les qualités de l'effectif.
L'absence d'infrastructure pour les sports de salle ne permet aucunement l'éclosion de jeunes talents.

Q : vous allez briguer un autre mandat.
R : Tant que la passion et la motivation persistent, je serai le soldat et le serviteur du club auquel je suis attaché. Mais je ne le resterai pas indéfiniment. Président de club va fatalement devenir un métier qui requiert une totale disponibilité. Mes obligations professionnelles ne me le permettent pas.

Q : Que vous inspire ces mots :
-Instance fédérale : beaucoup de choses à revoir
-Calendrier : Injustice
-Chance : Relative
-Champion : Mérite
-Ligue des Champions: Consécration suprême
-Continuité : évidence
-Bonne étoile : Croyance
-Médias : Prudence


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