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passer d'une destination touristique à une industrie touristique
Publié dans WMC actualités le 21 - 04 - 2009

Sur le site "MAC 125 Tunisie", vous pouvez lire : "Ces dernières années, la Tunisie a enregistré une hausse, du nombre des visiteurs par an, qui a dépassé les 6.5 Millions. Ceci dit, est-ce que la hausse du nombre des visiteurs peut constituer, à elle seule, un critère fiable et suffisant pour juger du bon fonctionnement du tourisme en Tunisie? La réalité est que non! On parle trop de la baisse incessante de la rentabilité dans l'hôtellerie. Des touristes payent des frais de séjours trop bas. En plus, ces touristes.... de masse ne sont pas de bons consommateurs...faute de moyens. Nos hôtels 4 et 5 étoiles, ne peuvent même pas assurer un service de 3 étoiles puisque ...... ils bossent avec des tarifs de 2 étoiles pour les clients qui viennent de l'Europe par l'intermédiaire des tours opérateurs. Le secteur du tourisme a coûté et nous coûte encore trop cher..... en matière d'investissement et de crédits. On en parle trop, on s'y intéresse trop, on lui accorde tous les privilèges et les priorités, mais en réalité il n'est pas aussi fructifiant que ça».
C'est peut-être ce qu'ont voulu décrier les jeunes dirigeants lors d'un déjeuner débat consacré au tourisme en Tunisie et dont l'invité d'honneur n'était autre que Khelil Lajimi, ministre du Tourisme. Pour lancer le débat, un papier de réflexion préparé par les jeunes promoteurs reflétant leur vision du tourisme à l'horizon 2020 et posant les problématiques du produit touristique dans notre pays. Car selon eux, et ils ne sont pas les seuls à le penser, le produit touristique commercialisé aujourd'hui ne reflète pas le véritable potentiel du pays et, à quelques exceptions près, n'exprime pas la maturité d'un secteur dans lequel la Tunisie a été leader. Aujourd'hui, elle ne l'est plus autant, d'aucuns lui reprochent même d'être à la traine d'autres pays.
Un journaliste présent au débat a déclaré que «le contexte actuel du tourisme recèle toute la difficulté que l'on a de passer de la politique hôtelière à la politique touristique».
Le tourisme dans le regard des JD
En 1998, la Tunisie réalisait 1,7 milliard de $ avec 30,1 millions de nuitées, une capacité de 184.616 lits, une durée de séjour de 6,1 jours et un taux d'occupation de 52,8%. En 2008, 38 millions de nuitées ont été enregistrées avec un nombre de lits égal à 238.220, une durée de séjour de 5.4 jours et un taux d'occupation de 52,8%. On n'a pas besoin d'être expert-comptable pour comprendre que l'augmentation de la capacité d'hébergement n'a pas amélioré le taux d'occupation, et que même si les recettes touristiques ont presque doublé (3,3 milliards de dinars tunisiens), il s'agit plus de l'augmentation du coût de la vie dans notre pays et de l'inflation que de dépenses supplémentaires supportées par les touristes. «Le tourisme, explique Tahar Ayachi, un spécialiste du secteur, est le fait de créer à chaque instant une opportunité d'achat, c'est de faire en sorte que le visiteur soit, à chaque pas, tenté de faire des dépenses».
Or, quelles sont les opportunités offertes par la Tunisie à ceux qui veulent dépenser ? Rien, niente, nothing ! En la matière, il n'existe que les pratiques des souks !
Pour ceux qui veulent dîner tard, les restaurants ferment tôt et les lieux d'animation de qualité n'existent pratiquement pas. Rien qu'à voir "Tunis by night", on réalise rapidement que c'est la ville dortoir par excellence ! Ca change du Caire où à quatre heures du matin, un visiteur peut s'installer dans un café à «Khan al Khalili» en plein centre de la capitale égyptienne, siroter un jus ou prendre un café au rythme des chansons d'Oum Khalthoum joué au luth par un vieux musicien. Un vrai délice ! Et qui ne coûte pas très cher mais fait le charme unique de cette ville millénaire. Ville qui n'est, d'ailleurs, pas la seule dans les pays moyen-orientaux à abriter ce genre de lieux où on joue de la musique et on présente des spectacles sans que ça se transforme au bout de quelques temps en un cabaret sordide fréquenté en grande partie par une clientèle non-recommandable ! A Damas, Amman, Beyrouth, ce genre d'endroits est légion, on s'y rend en famille, en couple ou entre amis.
Et c'est ce que recherchent les touristes. Ils veulent découvrir autre chose que les murs des hôtels, ils veulent découvrir la vraie vie, celle qu'on retrouve dans les rues, dans les lieux de loisirs, de restauration, les théâtres, les cinémas, les dancings…
Alors pourquoi ça ne marche pas chez nous ? Qu'est-ce qui cloche?
Quand les plus huppées et les mieux fréquentées des discothèques n'ont pas le droit de servir des boissons alcoolisées à partir de 2h du matin, sachant qu'en été, c'est à partir de 25h, au sortir des dîners, que l'on commence à envahir les discothèques, on se pose des questions. Doit-on laisser des clients prévenants entrer en discothèque avec leur nécessaire de «boisson»… parce que, figurez-vous, la pratique est très courante? Il suffit de poser la question aux concernés. Il faudrait peut-être savoir ce que l'on veut. On peut approuver ou désapprouver cette «libéralisation des mœurs» mais comme l'on dit très souvent, les demi-mesures, mathématiquement parlant, ne donnent rien. Alors à quoi bon ?
Toujours, en matière d'animation, on ne le dira jamais assez, ce sont les gens du pays, les «indigènes», les «autochtones», bref les originaires qui savent mieux le vendre que n'importe qui. C'est simple quand eux-même s'amusent dans leur pays, il est tout à fait naturel que les autres, les «allogènes» s'amusent aussi bien sinon plus qu'eux.
Et pour ne pas limiter l'animation aux discothèques, parlons de ces produits à fort contenu culturel et émotionnel auxquels tiennent nos jeunes promoteurs. Qu'est-ce qui entrave le développement de produits touristiques tels les festivals à thèmes, le tourisme sportif, le tourisme d'Affaires, l'agritourisme, le tourisme culturel, l'écotourisme, ou le clubbing ?
Serions-nous à court d'idées ? Serait-ce le manque d'imagination du secteur privé ? Le manque de moyens ? Ou plutôt la lourdeur des formalités administratives et les autorisations nécessaires à ce genre de produits si difficiles à avoir ?
Pourquoi faut-il se suffire d'un produit dans lequel nous n'avons aucun mérite et qui en est pratiquement resté au stade primaire, le tourisme balnéaire ?
«Le tourisme balnéaire : un atout?»
Aux jeunes dirigeants qui appelaient à ce que le tourisme ne soit pas assimilé uniquement au clichet du balnéaire, Khelil Lajimi a répliqué : «Je ne suis pas d'accord avec la dévalorisation du produit balnéaire tunisien, nous sommes une destination balnéaire, notre chance est de l'être. Les plages qui existent dans notre pays, on ne peut en trouver pareil aux Caraïbe». Sauf que nous sommes une destination balnéaire mais nous n'avons pas de produits balnéaires, M.l e ministre. Oui, nos plages peuvent être d'une beauté irréelle mais qu'avons-nous à offrir à nos visiteurs hormis ce que le bon Dieu a bien voulu nous offrir et gratis !
Dans notre pays, l'activité principale d'un touriste se limite à se prélasser sous un soleil brûlant sur du sable doré, ce qui reviendrait, comme le dirait l'expression consacrée, à bronzer idiot. Or, si nous tendons à avoir un tourisme de qualité, il faudrait peut-être penser à d'autres formules qui permettraient d'enrichir le produit balnéaire et rehausser son niveau. On pourrait peut-être, à l'instar de ce qu'on offre aux Caraïbes, s'adonner à toutes sortes d'activités. Dans ces belles et lointaines contrées, on exerce au choix la voile, la planche à voile, le ski nautique, le kayak de mer, la plongée sous-marine, la pêche au gros ou le scooter de mer. Sans oublier les excursions à bord de catamaran et les courses des yoles…
Corrigez-moi si je me trompe, mais nous n'avons pas le 1/10ème de ce genre de produits balnéaires. Avec la différence qu'aux Caraïbes, mis à part le produit en question, il n'y a pas grand-chose alors que notre pays regorge de richesses civilisationnelles, naturelles et historiques…
«Il faut que plusieurs intervenants travaillent ensemble pour promouvoir le pays. Le ministère de la Culture et d'autres départements ainsi que les privés pour animer en hors saison» déclare, Khelil Lajimi.
Retravailler l'image de la Tunisie
D'où l'importance de retravailler l'image de la Tunisie et de rompre avec le cliché de Tunisie ''destination balnéaire''. Oui, M. le ministre, en lui donnant, comme vous le dites si bien, de la valeur ajoutée et en communiquant dessus. En assurant la promotion de la destination tout au long de l'année, en encourageant tout ce qui a trait à l'animation culturelle, aux projets originaux tel ce projet de village andalou sur les hauteurs de Testour, défendu par un promoteur. Ou d'autres projets d'animation qui peinent à décoller parce qu'à ce jour, le para-touristique reste la vache maigre du produit touristique tunisien. Sans parler de l'événementiel qui exige de la part des amateurs une patience et une ténacité dignes des «saints». Parce que, pour payer une star internationale en devises, c'est la croix et la bannière. Et à la vitesse avec laquelle les stars de nos jours se font et se défont, on pourrait même le temps de tout régler, réaliser qu'elle n'en est plus une… Et qu'on ne parle surtout pas de médiatiser un spectacle dans les pays émetteurs. Quel est le privé qui pourrait assurer la promotion d'un spectacle en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni ? C'est pratiquement une mission impossible.
L'Etat, lui-même, serait en peine de le faire.
Ceci dit, c'est la qualité du spectacle et de l'artiste qui peut garantir la médiatisation de l'œuvre.
Il y a plus de dix ans, Michel Jackson se produisait au stade olympique d'El Menzah, les jeunes venus de tout le pourtour méditerranéen s'étaient déplacés dans notre pays, la préparation et l'organisation de la représentation en elles-mêmes étaient spectaculaires. On a parlé de la Tunisie avant, pendant et après que le célèbre chanteur américain s'y est produit.
Les retombées médiatiques de ce seul spectacle étaient plus efficaces que nombre de campagnes promotionnelles sans envergure et vite oubliées.
A Tunis, les activités culturelles qui distinguaient la Tunisie avant-gardiste des autres pays arabes se sont réduites comme peau de chagrin. Ils sont loin les temps où on se rendait aux ouvertures et clôtures officielles des festivals de Carthage de cinéma et de Théâtre, en robe soirée et tenues correctes exigées.
Dans l'arrière-pays qui souffre non seulement d'un manque d'animation, mais de la pauvreté de l'infrastructure touristique, rien que pour pouvoir aménager un gîte rural, il faudrait solliciter cinq départements dont l'un peut approuver et un autre non. C'est pratiquement le mythe de Sisyphe. Dès qu'on a se dit qu'on a tout résolu, on se retrouve face à une nouvelle entrave. «La faute revient à une situation, la prééminence en matière de prise de décision qui revenait au ministère du Tourisme aux années 70 lorsqu'on voulait développer le secteur ne l'est plus. Il faudrait peut-être penser à concrétiser cette idée de Conseil supérieur du tourisme qui tarde à voir le jour», explique Tahar Ayachi. Cet organisme pourrait au moins travailler à harmonier les mesures et les décisions, tout comme il pourrait mettre en place des stratégies visant à renforcer la relation entre les secteurs publics et privés pour une meilleure qualité de service, à sensibiliser les citoyens sur l'importance du tourisme et à développer une «culture» du service, comme l'expriment si bien les JD dans leur papier d'introduction.
Car le tourisme tunisien ne souffre pas seulement de la pauvreté de son produit mais de la qualité de son service.
Quid des services ?
«Nous avons étendu le Programme de mise à niveau pour améliorer la qualité du produit touristique, nous l'avons étendu à l'aspect immatériel pour la mise à niveau des ressources humaines qui sont déterminantes dans l'amélioration du produit touristique», assure M. Laajimi.
Car l'une des plaies du tourisme est indiscutablement le service.
L'Institut de formation hôtelière de Sidi Dhrif ainsi que les différentes institutions de formation dans les métiers de tourisme tant publiques que privées seraient-ils dans l'incapacité de répondre aux besoins du secteur en ressources humaines ?
L'hôtellerie tunisienne répond-elle aux normes minima pour ce qui est de la qualité de services, des commodités offertes aux clients ? L'un des ténors du tourisme tunisien nous disait, il y a quelques temps, «il existe au moins 100 unités hôtelières qui assurent une qualité de service irréprochable». Oui et les autres alors ? Malgré les efforts fournis par les autorités de tutelle pour palier aux insuffisances des normes de classification, il est assez fréquent de se retrouver dans un hôtel 4 étoiles qui répondrait plus aux critères des 2 étoiles ou même moins tant au niveau des commodités que du service. Au début des années 90, certains 4 étoiles d'autres pays ne valaient pas des 3 étoiles et 2 étoiles tunisiens. Cette époque est aujourd'hui révolue. La qualité de nombre d'unités hôtelières laisse à désirer. «C'est normal, puisque le secteur est empiété de promoteurs qui ne sont pas des professionnels du tourisme, qui bradent les prix, ne maîtrisent pas leurs produits et sont complètement indifférents à l'image de marque du pays», ajoute le même professionnel. Un raisonnement qui se tient. Quand le prix d'une nuitée dans un «4 étoiles» est dérisoire, il ne faut pas s'attendre à des merveilles en matière de qualité de services ou à un confort répondant au classement de l'hôtel.
Doit-on sacrifier au choix de la libéralisation économique, la qualité d'une activité clé pour l'économie du pays ? L'Etat doit-il intervenir pour fixer un seuil de tarifs au-dessous duquel et selon les catégories des hôtels, on ne doit pas descendre ?
Il est peut-être temps qu'il reprenne ses prérogatives de régulateur, moralisateur, contrôleur dans un secteur qui n'a pas su se réguler par lui-même et où la corporation fédérée en une entité appelée FTH n'arrive pas à imposer une ligne de conduite à tous les opérateurs, dont certains peu soucieux des enjeux que représente la qualité du produit pour le tourisme.
Aux Etats-Unis, on considère que la sécurité du pays dépend de sa sécurité commerciale. Nous devrions peut-être commencer à considérer ceux qui s'attaquent aux intérêts économiques du pays par leur recherche rapide du gain sans se soucier des intérêts supérieurs de la nation comme une menace pour la sécurité de notre pays. L'hôtellerie est un métier, pour certains une passion. N'est pas hôtelier qui veut. Ceux qui voudraient découvrir comment entretenir un hôtel et préserver son standing, pourraient se rendre au Phénicia à Hammamet, le temps passe sans rien altérer de son lustre et de la qualité d'un personnel stylé et bien rôdé.
Le tourisme est une chaîne, dont les maillons doivent être liés et qui va du sourire de l'hôtesse de l'air à l'accueil à l'aéroport, au séjour à l'hôtel passant par l'environnement naturel et physique. Ceci au niveau du produit mais encore faut-il savoir et avoir les moyens de promouvoir une destination.
«Ouvrir le ciel pour élargir les horizons»
Assurons-nous au niveau de la promotion de notre destination ? Non. Répondent les jeunes dirigeants.
La Tunisie est absente dans le Top 10 des lieux inoubliables. Elle manque de visibilité sur les sites les plus visités de France, tels que : Google.fr / Face book/ Skyrock / Yahoo.fr / Kelkoo.com ainsi sur les sites de voyages : Lasminute.com / Opodo.fr /Expédia.fr / Go voyages et elle manque de visibilité en tant qu'annonceur.
Et puis la Tunisie, grande prêtresse pour tout ce qui est des TIC, n'est pas très présente sur le Net. Alors que, indiquent nos jeunes promoteurs, et à titre d'exemple, 15 millions de voyageurs venant de 190 pays préparent leurs voyages sur le site Tripadvisor, en une semaine. Pour eux, il ne suffit plus de confectionner des brochures et d'insérer des encarts dans les magazines des tours opérateurs, la Tunisie n'y est pas exclusive, ce qu'il faut, c'est se présenter seul et en exclusivité.
Toujours selon eux, il faudrait renforcer les représentations touristiques à l'étranger, parler du produit dans les foyers étrangers, en ciblant et en montrant la diversité du tourisme tunisien, ses 3.000 ans d'histoire et ces multiples produits.
«Pour ce qui est du manque de visibilité de la destination Tunisie sur Internet, nous sommes tout à fait conscients de l'importance que revêt désormais le web en matière de promotion. Une récente étude a d'ailleurs montré que le consommateur passe désormais par la Toile avant d'aller chez les TO. Le site de l'ONTT (bonjourtunisie.com) est actuellement en phase de «toilettage». Nous sommes aussi sur un portail privé sur le tourisme tunisien», explique le ministre.
«Le problème dans notre pays est la saisonnalité. En haute saison, certains employés se comportent d'une manière indécente tant vis-à-vis des clients que de l'établissement. On a l'impression qu'ils se rattrapent sur le dos des clients en prévision des jours de vaches maigres», fait remarquer un professionnel de la restauration. Ceux qui travaillent dans le secteur le savent parfaitement, l'absence d'un revenu stable engendre une insécurité qui se traduit par des pratiques douteuses....
Il est donc important de chercher à promouvoir le pays tout au long de l'année et chercher d'autres niches telles les seniors. «Les séniors constituent une frange qui dispose du pouvoir d'achat le plus élevé. Les TO n'attaquent que la population active. Nous nous sommes donc adressés à ce créneau via les associations et les amicales des retraités. 7.000 retraités viendront donc en Tunisie en 2009 et 10.000 en 2010», révèle Khelil Lajimi.
Il est également important de créer de l'événementiel qui soit fortement médiatisé et de mettre en place des produits commercialisables à longueur d'année tels les produits culturels ou sportifs.
La meilleure manière d'assurer une fréquentation touristique régulière passe, cependant, par les TO qui ne veulent céder leur place dans la commercialisation du produit touristique local et qui imposent leurs conditions à bon nombre d'opérateurs locaux.
«C'est parce qu'ils maîtrisent le marché tunisien à travers la maîtrise du charter, explique le ministre. Le jour où le ciel tunisien sera libéralisé et c'est incessant, nous pourrons contourner le monopole des TO et œuvrer à développer des lignes aériennes et des vols directs longues distances». La zone BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) pourrait devenir la cible d'actions promotionnelles d'envergure. «D'ailleurs, nous sommes en train de travailler sur la Chine et le Canada», ajoute M. Laajimi.
L'ouverture du ciel a permis au tourisme marocain de décoller, espérons que ce sera le cas pour la Tunisie. Mais reconnaissons également les mérites du tourisme marocain, qui ne s'est pas attaché à drainer les petits portefeuilles mais s'est attaqué au tourisme moyen et haut de gamme. «Les élites attirent toujours les masses, les masses font fuir les élites et tirent vers le bas», disait un expert français du tourisme. Et quoi qu'on dise sur la limite des moyens promotionnels de la Tunisie, sur l'absence de produits touristiques de qualité, il reste qu'il ne s'agit que d'une question de volonté. La volonté des privés d'améliorer leurs services, de participer à la promotion du produit touristique et d'œuvrer à préserver son image de marque. Mais plus important, il s'agit également de la volonté de l'Etat de rester toujours impliqué dans le secteur, ne pas limiter sont rôle à la gestion des affaires courantes et garder ses prérogatives dans la promotion, l'organisation, l'impulsion et l'orientation du produit touristique dans notre pays.
Une étude subventionnée par la Banque mondiale a été réalisée, il y a près de 5 ans, et qui met en place la stratégie à suivre pour que le tourisme tunisien se maintienne en bonne position. Dans cette étude, il y a eu des propositions par rapports aux produits, aux services, au transport. Qu'en est-il aujourd'hui de cette étude ? A-t-on appliqué quelques recommandations parmi celles émises ? On voudrait bien le savoir. En attendant, on a sollicité des financements pour une autre étude. Espérons que celle-ci fera mieux que la précédente et surtout qu'elle sera prise plus au sérieux.
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