Le système sanitaire tunisien est un système qui a évolué depuis l'indépendance. A l'époque, on comptait seulement quatre instituts, 52 hôpitaux, 241 cliniques, seulement un médecin pour 6.600 personnes. Aujourd'hui, ce sont près de 1.400 centres de santé de base, 99 hôpitaux régionaux, une vingtaine de centres spécialisés, environ 117 cliniques privées et 5.300 cabinets médicaux. Cependant, malgré ces progrès, le système sanitaire est encore en deçà des aspirations. On constate, ainsi, au niveau de la carte sanitaire, «un déséquilibre entre la Région est et la Région ouest mais aussi entre le nord et le sud», nous apprend M. Hédi Achouri, directeur général des institutions sanitaires publiques au ministère de la Santé publique, lors de la Journée d'étude, organisée le 22 courant, sur «le système sanitaire en Tunisie». On dénonce également un manque d'équipements dans certains hôpitaux régionaux, l'absence de spécialités dans ces mêmes institutions, une disparité entre les hôpitaux académiques et les hôpitaux locaux, etc. «Le pourcentage d'exploitation des lits ne dépasse pas 30% dans les hôpitaux locaux et 50% dans les hôpitaux régionaux et plus de 70% dans les hôpitaux académiques», a ajouté M. Achouri. Les intervenants ont également évoqué la question du déséquilibre du nombre des médecins dentistes entre le secteur public (30%) et le secteur public (70%). De son côté, Mme Habiba Massabi, 2ème vice-présidente de la Chambre des députés, a indiqué qu'il est important d'offrir un service sanitaire ouvert à tous et avec le même coût. «Il est très important que le pouvoir législatif et le ministère de la Santé uvrent ensemble à fixer une stratégie efficiente pour le système sanitaire en Tunisie afin de pallier à ces faiblesses que connaît le secteur», a-t-elle affirmé. Par ailleurs, Mme Nabha Basrour, directrice générale de l'Unité de réforme du secteur de la santé publique au ministère de la Santé, a souligné que le secteur fait face à plusieurs défis, essentiellement l'augmentation du coût des services sanitaires et la progression rapide des techniques médicales. «Pour relever ce défi, nous avons formulé plusieurs stratégies, à savoir un programme de réforme qui s'étend sur quatre ans (2009-2013) en matière de qualité et de sécurité des services», a-t-elle ajouté.