Une péréquation, voire un partage des coûts entre sites de production localisés de part et d'autre de la Méditerranée, peut renforcer la compétitivité globale de l'ensemble des économies de la zone Euromed. Cette approche a été développée de manière exhaustive et preuves à l'appui, par M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, à l'occasion du récent forum économique tuniso-français, organisé en marge de la visite en Tunisie du premier ministre français, François Fillon (23-24 avril 2009). Globalement, M. Chelbi estime que les quelques 2000 entreprises européennes implantées en Tunisie tirent une partie de leur potentiel de croissance de leur site tunisien. C'est sur la base de ce constat, d'ailleurs, que le gouvernement tunisien va lancer, à partir du mois de mai 2009, avec le concours de la centrale patronale, une campagne promotionnelle sur le thème : «Looking for growth think tunisien : the euromed valley for industry and technology». Pour M. Chelbi, cela signifie en bon français que le «partenariat avec la Tunisie n'est autre qu'un remède anticrise». Au plan microéconomique, le ministre de l'Industrie a cité deux exemples d'entreprises qui, après avoir été en difficulté en France, sont parvenues à se refaire une bonne santé grâce à leur implantation sur le site Tunisie. La première entreprise, la société Cortis opère dans le secteur des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Selon le témoignage de cette entreprise présenté lors de la visite en Tunisie, il y a une année, du président français Sarkozy, Cortis employait, en 2004, 50 personnes et était soumise à une vive concurrence. Depuis qu'elle a créé une filiale en Tunisie, l'entreprise emploie 700 personnes en France et 500 en Tunisie. Idem pour l'entreprise de confection «C2S». En 2000, elle avait 140 emplois dans un bassin qui perdait ses entreprises textiles. En s'implantant en Tunisie, «C2S» a échappé au sort de ses nombreuses consurs qui ont fermé. Elle a non seulement préservé ses emplois en France mais également créé 200 autres en Tunisie. Au-delà de ces témoignages de success stories, M. Chelbi a récidivé, quatre jours après, à l'occasion du lancement de la campagne de communication sur l'industrie tunisienne (29 avril 2009). Pour lui, «la Tunisie prend avec cette campagne l'initiative de lancer une invitation à la croissance, un message aux industriels de l'Union européenne invités à faire avec la rive sud, et avec la Tunisie en particulier, ce qui a été fait avec les pays de l'Est au cours de la dernière décennie, c'est-à-dire à percevoir les économies et entreprises du sud de la Méditerranée comme des relais de croissance et non comme des concurrents». Et le ministre d'ajouter : «A une heure de vol d'Europe, la Tunisie industrielle met à leur disposition une véritable plateforme de croissance dans l'optique d'un partenariat gagnant-gagnant qui a fait ses preuves puisque les 2000 entreprises européennes implantées en Tunisie ont élevé notre pays au rang de premier site d'implantation des PME de la rive sud de la Méditerranée».