A l'interrogation 'Quelles réponses communes'', il s'est agi de proposer une 'réponse politique'' et une 'réponse économique''. Pour la réponse politique, l'organisateur du Forum s'est posé la question suivante : faut-il 'le retour du politique, de l'intégration régionale ou multilatéralisme ?''. Trois personnalités ont été invitées pour y apporter quelques éléments de réponse, en l'occurrence MM. Habib Ben Yahia, SG de l'UMA (qui n'a pas pu faire le déplacement de Tunis, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, et Najib Zerouali Ouariti, ambassadeur du Maroc à Tunis. Ainsi, pour M. Raffarin, cette crise est une crise Ouest-Est, c'est-à-dire l'axe Etats-Unis-Chine qu'il considère 'plus complémentaires'' que 'rivaux''. Et face à cet axe, il oppose l'axe Nord-Sud (dont la colonne vertébrale c'est l'UE menée par la France et le Maghreb) qui doit être solidaire. C'est en ce sens qu'il invite à un retour aux valeurs dans l'économie (de sécurité, d'intelligence ajoutée, de croissance verte, de la mesure et de la culture ), sans lesquelles il sera difficile d'envisager une sortie de crise Car sans ces valeurs, point de développement et de cohésion sociale. En outre, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac ne remet certes pas en cause le multilatéralisme, mais pense que le bilatéralisme devrait être renforcé. Comme beaucoup d'autres intervenants, il a appelé à une 'cohésion régionale maghrébine''. Enfin, il a regretté que les Européens n'aient pas prévu quelque chose de spécifique pour l'Union pour la Méditerranée lors du Sommet de Londres, mais s'il affirme par ailleurs, 'qu'il y aurait quelque chose de particulier en ce sens''. Pour sa part, l'ambassadeur du Maroc à Tunis estime -à la charge des institutions internationales- que 'les économies marocaine et tunisienne résistent mieux à la crise, pour le moment''. Mais pour combien de temps ? Il va jusqu'à démentir les prévisions du Fonds Monétaire international sur les chiffres de la croissance économique au Maroc et en Tunisie Par ailleurs, le diplomate chérifien a reproché à l'Union européenne de traiter individuellement avec les pays du Maghreb Comprendre que les Européens devraient exiger de traiter avec un ensemble et non avec des éléments d'un ensemble. En outre, considérant que 'l'Afrique constitue un danger '', M. Ouariti a appelé à 'la création d'un pôle économique euro-africain''. Sans doute pour mieux endiguer cette menace, à ses yeux...