A moins d'un mois de la tenue du salon international du textile, Texmed 2009, l'état du secteur, en ce début d'année, les signaux ne sont pas au vert. En effet, une baisse générale sur tous les produits exportés a été enregistrée, témoignant du coup dur qu'ont subi les donneurs d'ordre européens. Une baisse prévue, d'ailleurs, puisque tous les indicateurs ont montré que cette période sera critique pour les entreprises textiles dans le monde, en général. Pourtant, on reste optimiste du côté de la Fédération nationale du textile. «Normalement ça devrait redémarrer à partir du mois de juin. Apparemment, les chiffres d'avril sont mieux que ceux de mars et les exportations devraient reprendre à partir du 2ème trimestre», nous confie M. Ali Nakai, secrétaire général de la FENATEX. Autant dire que pour les organisateurs de Texmed 2009, la confiance est de mise. La preuve en est que 90% de l'espace ont déjà été réservés, et le catalogue du salon sera prêt d'ici le 25 courant. «On voudrait faire du salon un carrefour euroméditerranéen et un lieu privilégié de communication et de contact. En réponse aux demandes des participants, nous avons consacré, cette année, trois cyberespaces au lieu d'un seul pour garantir le maximum de synergie et d'espaces de rencontres», nous a affirmé M. Lassâad Ben Jemâa, commissaire général adjoint de Texmed 2009. De nouveaux espaces... une nouvelle orientation Une autre nouveauté a été introduite, celle de cinq nouveaux espaces d'exposition ou cinq villages à côté des deux espaces classiques : tissus et accessoires et services et création. Ces espaces correspondent aux principales filières du secteur, à savoir : le jeans & sportswear, le prêt-à-porter, la lingerie et le balnéaire, les vêtements de travail et la maille. Mais deux espaces ont été supprimés (la sous-traitance et la co-traitance). Ce qui constitue en soi une révolution et une transformation de l'image qu'on voudrait véhiculer sur le secteur auprès des donneurs d'ordre. «Nous avons voulu nous éloigner de cette image qui fait de la sous-traitance la principale activité des entreprises textiles en Tunisie. Cette activité existe mais elle n'est pas la seule. Nous voulons montrer à nos hôtes que nous avons également des compétences dans le produit fini et que nos entreprises offrent un service globale (tissage, finissage et produit fini)», a ajouté M. Ben Jemâa. Côté exposants, on table sur la participation de 200 entreprises tunisiennes et 50 étrangères venant principalement de l'Europe (France, Italie, Belgique, Turquie et Portugal) mais aussi des pays de l'accord d'Agadir (Egypte, Jordanie, Maroc). Notons aussi la présence de la Syrie qui sera présente, cette année, avec plus de trois exposants, et dont la participation sera chapotée par l'instance syrienne de promotion et de développement des exportations. Une participation structurée, nous explique M. Ben Jemâa, qui vient en préparation à l'intégration de la Syrie dans la zone de libre-échange avec l'Union européenne et à la ratification de l'accord d'Agadir. Côté visiteurs, 2500 visiteurs professionnels sont attendus dont 600 étrangers venus de France, d'Italie, de Belgique, d'Espagne, du Portugal, du Royaume-Uni et d'Allemagne, mais aussi des pays maghrébins et arabes. Promouvoir le site Tunisie Le programme d'animation du salon est axé sur trois volets : des défilés de mode quotidiens pour des marques tunisiennes d'habillement, des matinales de Texmed qui seront tenues le deuxième et le troisième jour -celles-ci sont organisées en partenariat avec la Belgique et l'Algérie. Le troisième volet est relatif à la tenue de workshops techniques qui traiteront des exigences des donneurs d'ordre et des nouvelles opportunités de distribution en Hollande. Par ailleurs, un forum des jeunes créateurs euroméditerranéens sera organisé avec la participation d'écoles de mode de France, de Belgique, d'Italie et éventuellement de Tunisie. Ce programme reflète, en fait, la volonté des organisateurs de montrer une belle image du secteur en Tunisie. «Nous voulons transmettre un message fort aux étrangers, à savoir que le site Tunisie peut offrir une solution à la crise dans le Bassin euroméditerranéen», a précisé M. Nakai, en ajoutant que «les donneurs d'ordre européens ont vu leur visibilité réduite à cause du fléchissement de la demande. Ce qui fait qu'ils vont de plus en plus s'adosser sur les petites séries. Les entreprises tunisiennes doivent prendre conscience de cette réalité et en profiter au maximum». Vendre le site Tunisie serait donc l'un des principaux objectifs du salon. La crise, malgré ses effets ravageurs, cache derrière elle de grandes opportunités pour la Tunisie. Savoir exploiter ces opportunités relève d'un effort de communication et de promotion qui engage tant les institutionnels que les professionnels. La tenue de Texmed 2009 est plus qu'une opportunité pour les entreprises tunisiennes du fait qu'il constitue une véritable vitrine de l'offre tunisienne surtout qu'on nous annonce la participation de grandes enseignes internationales du textile/habillement.