Le ministre de l'Environnement et du Développement durable, M. Nadhir Hamada, a annoncé, devant le Parlement, lors de la discussion d'un projet de loi sur les aires marines protégées, que l'Etat s'est engagé à alimenter annuellement et en cas de besoin (sécheresse ou déficit pluviométrique aigu), le lac à hauteur de 60 à 80 millions de mètres cubes, soit l'équivalent du volume d'eau retenu par un barrage moyen. Il s'agit, de toute évidence, d'une bonne nouvelle pour les amateurs de ce site qui a été retiré, le 10 juin 2008, de la liste du patrimoine mondial en péril. A l'origine de la dégradation de l'écosystème dans le site, les difficultés qu'avait connues le parc d'Ichkeul, durant les dernières années, difficultés liées essentiellement à la baisse du niveau d'eau douce et l'augmentation de la salinité du lac qui a provoqué une réduction du couvert végétal et le départ de plusieurs espèces d'oiseaux. D'où tout l'enjeu de cet engagement de l'Etat à alimenter, en cas de sécheresse, le lac par des lâchers d'eau des barrages environnants. Le site, alimenté en hiver par l'eau douce provenant des oueds et en été par l'eau de mer, recense environ 230 espèces animales et plus de 500 espèces végétales. Le site est reconnu comme une des quatre principales zones humides du bassin occidental de la Méditerranée (avec Donana en Espagne, la Camargue en France et El Kala en Algérie).