Pourquoi a-t-on glissé un petit 'spot'' de rappel sur la compensation des prix et sur ce qu'elle implique pour les ressources de l'Etat dans l'entretien télévisé de M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat, diffusé récemment sur Canal 7 et consacré aux préparatifs pour le mois de Ramadan ? Est-on en train de mener campagne contre cet outil trop facilement cible de polémique ? Prenant le cap à partir de l'inflation, le débat vira rapidement de bord. D'abord, il était simplement question de dire que le taux d'inflation en août est estimé à 3,3% alors qu'il s'élevait à 3,5% en janvier. Et puis il fallait expliquer ce gain de deux dixièmes et dire que cela prouve que des efforts sont faits en matière de disponibilité des produits, baisse ou éradication des taux douaniers pour faire baisser la pression sur les produits et les laisser donc à des niveaux 'naturels''. On bifurque là vers un autre mécanisme de baisse de pression : la compensation, notamment par la prise en charge de la hausse des prix sur le marché international. Le kilo de sucre est, par exemple, compensé à hauteur de 270 millimes. Le budget de l'Etat assume une part importante du coût des produits compensés : 155 millimes pour le pain, 450 millimes sur le litre d'huile végétale, 350 millimes pour les couscous et les pâtes alimentaires, 520 millimes sur le kilo de semoule Pour comprendre les implications de la compensation sur les familles moyennes, prenons l'exemple du grand pain standard. Sans les 155 millimes de compensation, celui-ci ne serait pas vendu 240 millimes comme il l'est aujourd'hui, mais à son prix de revient, c'est-à-dire 395 millimes ! Des considérations sociales importantes, mais qui sont vite rattrapées par les réalités purement économiques : Le fait est que la Caisse de compensation a payé quelque 1.000 millions de dinars en 2008 alors que nous avions besoin de la moindre ressource pour faire face aux implications de la crise mondiale sur plusieurs secteurs d'activités ! On s'attend à ce que cette enveloppe baisse, certes, de 200 MD en 2009 pour en rester à 800 millions de dinars de compensation mais il semble que le débat sur la Caisse de compensation soit encore une fois ouvert.