Le renforcement des performances du site Tunisie repose sur l'attractivité des IDE, la bonne gouvernance du système de production et l'aménagement d'un espace adapté aux enjeux d'une économie-monde, à la recherche de niches de croissance intégrées, fondées sur la permanence d'une formation continue de la main-d'uvre qualifiée et la bonne cohérence au niveau géo-sociétale, associant gestion des territoires et des sociétés. Le report des investissements directs étrangers vers les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée (pays MEDA ou MOAN), indique un rapport de la Banque mondiale, s'est manifesté timidement au début des années 90 du siècle dernier avec 2 à 3 milliards de dollars par an vers la région. A la fin de la décennie, 4 à 5 milliards s'y reportaient annuellement. Les cinq premières années du millénaire enregistraient une augmentation puisque les flux se hissaient à hauteur de la dizaine de milliards tous les ans. En 2005, 2006, 2007, les pays de la région MEDA ont véritablement basculé dans la globalisation économique, avec pour les deux dernières années, plus de 100 milliards de dollars injectés, auxquels s'ajoutent 6 milliards à destination de la Libye, hors MEDA puisque non partenaire de l'Union européenne. Encore faut-il être nuancé, en mettant à part Israël, enclave occidentale au cur du Moyen-Orient, ayant reçu, en 2006, 14,3 milliards de dollars d'IDE, soit le quart du total des flux vers la région. Et la Turquie, un géant régional d'envergure, continue de drainer, bon an mal an, 20 milliards de dollars, en dépit d'une instabilité politique chronique. La Tunisie a enregistré, quant à elle, hors privatisations, 2,16 milliards de dinars d'IDE (1,2 milliard d'euros) en 2007 avec un taux de croissance à hauteur de 5,8% sur les trois dernières années (2006, 2007, 2008). Et si les grands projets immobiliers, que des groupes venus des pays du Golfe se proposent de financer se concrétisaient, la courbe de croissance des prochaines années et leur corollaire en devises pourraient battre des records. Parmi les pays MEDA, la Tunisie se positionne en première place dans le domaine du bâtiment et des extensions résidentielles. Ce rang va perdurer à l'avenir avec l'opération d'aménagement des Berges du Lac Sud de Tunis où Sama Dubai (EAU), nous dit-on, finance, à hauteur de 10 milliards d'euros, le mégaprojet «Century City & Mediterranean Gate». La réalisation en cours de l'aéroport du centre, le lancement du projet de port en eau profonde d'Enfidha et celui d'Enfidha Parc, tous trois montés en PPP / BOT (partenariat-public-privé/ Built, Operate, Transfer) sur investissements étrangers, en addition de projets touristiques, de commerces et services (dans la grande distribution), gaziers et manufacturiers, en particulier dans le câblage automobile, devraient maintenir d'importantes arrivées de financements extérieurs, en dépit d'une conjoncture internationale défavorable à la suite de l'affaiblissement du système financier mondial. Cela dit, l'entrée en vigueur de la Zone de libre-échange(ZLE) en 2010, la concrétisation des projets sectoriels liés au programme de l'Union pour la Méditerranée (UPM) à l'intention de la rive sud de la mare nostrum et la dynamique de l'intégration régionale, maghrébine, devraient conforter cet arrimage à l'international de la Tunisie, déjà fermement engagée depuis des décennies par le tourisme tunisien.