«On apprend mieux par ses erreurs», souligne M. Mehdi Majoul, responsable du trading de produits de taux sur la région EMEA à Nomura Securities Company basé à Londres, lors de la journée d'étude sur «l'éthique bancaire», organisée le 19 octobre 2009, par l'Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT), la Banque centrale de Tunisie (BCT) et l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF). Autant dire que ces erreurs ont causé le déséquilibre total du système financier international. Ce n'était pas illégal, mais ce n'était pas honnête Le retour à l'éthique bancaire serait-il la voie de sortie ? C'est en tout cas ce que pensent les intervenants au cours de la journée d'études. La crise a fait rejaillir certaines pratiques qui sont en contradiction avec la déontologie de la profession. «Ce n'était pas illégal, mais ce n'était pas honnête», comme l'ont affirmé certains intervenants au sujet de la titrisation des subprimes ainsi que l'effet de levier pratiqué par certaines banques internationales. D'où la prise de conscience du rôle de l'éthique dans la régulation du marché. «L'éthique bancaire favorise la concurrence loyale et l'amélioration des services adressés aux clients ainsi que la sécurité des marché et des capitaux», a affirmé M. Hédi Zar, vice-président de la BCT. En Tunisie, deux banques seulement ont leur code d'éthique. Ce nombre, même s'il est faible, témoigne d'une prise de conscience de l'importance de l'intégration au sein de ces institutions des principes d'éthiques, considère M. Omar Saâfi, prenant parole au nom de M. Férid Ben Tanfous, président de l'APTBEF. D'ailleurs, l'un des points forts évoqués par le responsable de la BCT est la prise en compte d'une nouvelle approche de gestion des risques incluant la réputation et l'image. S'agissant des points faibles, on s'interrogerait sur la valeur juridique du code de conduite. Et à cela, on ajoute «les codes de conduite souvent établis d'une manière volontariste par les employeurs», affirme M. Saâfi. Une crise de confiance Ceci dit, l'éthique bancaire serait là pour traiter d'une crise de confiance de laquelle dépendent les échanges financiers. «Un déni des règles éthiques qui a amené à un déni de confiance», souligne M. Majoul, en ajoutant que l'éthique bancaire est un mal nécessaire pour résister aux solutions de facilité. D'ailleurs, M. Zar a indiqué qu'il est nécessaire que les banques tunisiennes formulent un code de conduite ou une déclaration de principes qui régit la profession. De son côté, M. Saâfi a souligné qu'il est important, sur le plan formel, d'instituer une déclaration d'une vision coopérative de la banque ainsi qu'une présentation de l'objectif du code au profit d'un engagement ferme pour l'éthique bancaire. Le code de conduite serait-il, donc, une voie de sortie pour une reprise de confiance dans le système bancaire, au lendemain de la crise ? Cette solution est envisageable puisqu'elle permet une valorisation des services bancaires et une plus ferme volonté de réforme au sein de nos banques.