La crise s'invite à toutes les sauces. Aucune manifestation, grande et petite, n'a manqué d'en parler. C'est le cas de la quatrième édition de l'ICT4 All Forum qui se tient du 24 au 25 novembre 2009 à Hammamet. Dans le cadre des événements parallèles, organisés le 23 novembre 2009, l'Organisation Arabe des TIC a organisé un forum sur "les TIC et la crise", avec la présence de M. El Hadj Gley, ministre des Télécommunications. Un thème d'actualité d'autant plus que le secteur est quasiment le seul qui a résisté à la crise pour constituer même une voie de sortie. "Le secteur a un rôle catalyseur de l'économie. Durant et après la crise, les investissements ont augmenté, les demandes en consommation des téléphones fixes et mobiles ont cru. D'ailleurs, le rapport de l'UIT "Faire face à la crise" fait observer que la crise financière n'a pas entamé sensiblement la demande des services TIC et que les secteurs du mobile et du satellite ont remarquablement résisté", a indiqué M. Hamdoun Touré, secrétaire générale de l'Union Internationale des Télécommunications. Pour M. Tawfik Jelassi, professeur à l'Ecole nationale des Ponts et chaussées à Paris, la crise a augmenté le besoin en outsourcing des services et en software. "Il ne s'agit plus d'un instrument de renforcement des capacités mais d'un service à part entière", a-t-il ajouté. Selon le rapport de l'UIT, la croissance du secteur influe remarquablement sur la croissance du PIB. Une augmentation de la télédensité pour les lignes fixes de 10% se traduit par une augmentation de 0,5% du PIB. De même, une augmentation de la télédensité mobile de 10% fera augmenter le PIB de 0,7%. Ajoutons qu'une augmentation de 10% du taux de pénétration de la large bande se traduira par une augmentation de 1,3% du PIB. Mais autant dire que plusieurs défis et menaces peuvent entraver la croissance des TIC, entre autres la pression sur les budgets TIC, la réduction des investissements dans le secteur, la déclinaison de la demande de la part des économies émergentes, etc. M. Jelassi affirme qu'à long terme, cette situation peut se prolonger à cause des difficultés financières. Le nombre d'étudiants peut diminuer dans le secteur, ce qui amène à une diminution des diplômés et des compétences requises, selon lui. Du côté des banques, M. Férid Ben Tanfous, PDG de l'ATB, a affirmé que les investissements bancaires dans le secteur n'ont pas baissé. "Ils ont, au contraire, augmenté et se sont même généralisés. Ceci nous a permis de saisir de nouvelles opportunités et de viser de nouvelles niches de partenariat". Même son de cloche du côté des entreprises TIC. M. Mondher Ben Ayed, directeur exécutif de TMI, a précisé que les Investissements Directs Etrangers ont cru depuis mars 2009 puisque plusieurs entreprises européennes sont à la recherche d'une meilleure compétitivité en s'installant dans les pays du sud (de la Méditerranée).