La mise à niveau de la formation professionnelle, c'est l'un des axes stratégiques que le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi uvre à réaliser, ces dernières années. Profitant des expériences étrangères dans le domaine, le partenariat avec l'Agence française de développement constitue l'un des plus promoteurs. Présente en Tunisie depuis 1996, l'AFD a entrepris plusieurs programmes conduits par les autorités concernées. «La Tunisie a les atouts pour proposer un modèle de formation professionnelle publique dans la région. Les efforts consentis au système éducatif, y compris la formation professionnelle, sont très importants ; ce ne sont pas moins de 25% du budget de l'Etat et 7% du PIB qui sont alloués chaque année à l'éducation, à la formation et à l'enseignement supérieur», affirme M. Roger Goudiard, directeur du bureau de l'AFD en Tunisie, à l'ouverture d'un séminaire organisé conjointement par l'AFD et le ministère de la Formation professionnelle et l'Emploi, le 18 mai 2010 à Tunis. L'AFD a mobilisé trois prêts successifs, depuis 1997, d'un montant de 73 millions d'euros et a financé la création et la restructuration de 24 centres de formation professionnelle. Ajoutons à cela deux subventions d'un montant de plus de 2 millions d'euros. En avril 2008, un accord pour la gestion concertée des migrations a été signé pour soutenir la formation professionnelle en Tunisie, en allouant près de 18 millions d'euro à l'AFD. Celle-ci finance, ainsi, la création et la restructuration de quatre centres de formation dans les secteurs de l'aéronautique, du bâtiment, de la soudure et de la construction métallique. Renforcer la coopération public-privé... Suivant cette optique, les autorités tunisiennes oeuvrent à renforcer le partenariat avec les pays qui ont une bonne expérience dans le domaine de la formation professionnelle. «Nous devons identifier les défaillances, donner plus d'opportunités aux diplômés, renforcer les certifications internationales et créer des pôles d'excellence en coopération avec les entreprises et les centres de formation. La formation professionnelle n'est pas la responsabilité de l'administration seulement mais de toutes les parties intervenantes et surtout le secteur privé», indique M. Mohamed Agrebi, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi. D'ailleurs, une étude d'évaluation a été réalisée par l'AFD a montré que le partenariat entre les organismes de formation et de production est réussi en Tunisie, soit 80% de la formation se fait en concertation avec l'entreprise. «Il s'agit maintenant de renforcer cette coopération, d'améliorer la qualité de la formation avec l'entreprise. Il s'agit d'instaurer la gouvernance des centres de formation professionnelle par la création de conseils d'établissements qui rassemblent l'administration et la profession», explique M. Mouldi Bédoui, directeur central au ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, chargé des relations avec les entreprises. Valoriser les compétences nationales... Il ajoute que ces conseils devraient assurer une réactivité permanente entre les centres de formation et les entreprises pour répondre à leurs besoins en matière de compétences. Les pôles d'excellence devraient renforcer la coopération avec les organismes étrangers de formation pour atteindre la reconnaissance mutuelle des diplômes et la co-diplomation. Cinq domaines stratégiques ont été identifiés, à savoir le bâtiment et travaux publics, les télécommunications, l'électronique, la mécanique et l'électrique. La France est le premier pays à être concerné par cette coopération, laquelle sera poursuivie par la Grande-Bretagne et probablement le Canada. L'acquisition des normes internationales étant une porte d'entrée des investisseurs étrangers en Tunisie et aussi de valorisation du produit tunisien à l'étranger. M. Dédoui affirme que les pôles d'excellence pourraient également être un point de départ pour le partenariat entre la formation professionnelle et l'enseignement supérieur, surtout pour l'accès à la formation d'ingénieurs. La formation professionnelle ne pourvoit, jusque là que trois niveaux : le certificat d'adaptation professionnelle, le brevet de technicien et le brevet de technicien supérieur.