Alors qu'elle prévoyait un résultat de 42 millions de dinars, la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) a finalement pu atteindre les 60 millions de dinars. Pourtant, l'année écoulée est loin d'avoir été très favorable aux opérateurs économiques tunisiens, d'une façon générale, y compris les banques. «Outre le ralentissement économique du fait de la crise, le Produit net bancaire (PNB) de l'ensemble du secteur s'est ressenti de la baisse de 1% du taux d'intérêt», rappelle M. Slaheddine Laadjimi, directeur général de la BIAT, alors qu'il présentait, vendredi 21 mai 2010, le bilan 2009 de sa banque. Pour la seule BIAT, la perte occasionnée par cette mesure prise par les autorités monétaires s'élève à 20 millions de dinars. S'y ajoute également la baisse de l'activité de change dans laquelle la BIAT «placeur net toute l'année, notamment auprès du système bancaire»- a une part de marché de près de 25%. Tous ces facteurs se sont conjugués pour limiter, à l'arrivée, le taux de croissance du PNB à 0,91%. Comment se fait-il alors, se demande M. Laadjimi, que les résultats de la BIAT aient un bond spectaculaire de 78% ? En fait, explique le directeur général de la première banque privée du pays et deuxième capitalisation de la Bourse, après Poulina Group Holding- «le résultat s'est développé grâce au bas de bilan». Concrètement, la performance enregistrée par la BIAT en 2009 est imputable à l'amélioration de la qualité de son risque qui a permis de baisser très sensiblement les provisions. Celles-ci ne représentent plus aujourd'hui qu'un tiers du RBE contre «les deux tiers il y a quelques années», note le directeur général. De 10,8% en 2008, le taux de créances douteuses est tombé à 9,4% au cours de l'année écoulée. «Dans ce domaine, nous distançons l'ensemble des banques de la place de 4 points», se félicité le directeur général de la BIAT. «Nous espérons descendre sous la barre des 9% en 2009( ????) et arriver à 7% par la suite», observe le directeur général. Qui pense néanmoins que la Tunisie «doit parvenir à 5%, comme dans les pays développés». Le taux de couverture des créances douteuses par les provisions en amélioration constante -70,3% en 2009, contre 61,3% en 2008- est également largement supérieur à la moyenne nationale (58,3%). L'augmentation des dépôts (de 10,4%) et des crédits (de 17% contre 6,8% en 2008) sont également pour quelque chose dans la bonne performance de la BIAT. Toutefois, pour la première banque privée, qui applique depuis 2008 un plan de transformation visant le développement sur l'ensemble des marchés, la maîtrise du risque et l'excellence opérationnelle-, tout n'est pas pas encore, en tout cas- pour le mieux. Des faiblesses à pallier, la banque en a encore. Par exemple, les frais de personnel ont littéralement explosé en 2009, progressant de 14% à près de 110 millions de dinars. C'est une situation exceptionnelle et «non récurrente», justifie Slaheddine Laadjimi, puisque la banque a dû, outre les recrutements, provisionner des congés payés et régler les droits de cadres partis à la retraite. De même, la banque n'a pas encore atteint un niveau d'efficience très élevée, puisque son coefficient d'exploitation s'est dégradé en 2009 de 53,4 à 59,1%. Et ce taux ne peut pas pour l'instant être baissé, reconnaissent les dirigeants de la BIAT, en raison des moyens requis par les projets de développement en cours.