Le président du Mouvement démocratique Ahmed Néjib Chebbi, a lancé un appel à la raison dans un post publié ce jeudi 23 juillet 2020, sur les réseaux sociaux. Ahmed Néjib Chebbi a estimé que l'islam politique est la principale menace contre les forces démocratiques et qu'en le remettant à sa place réelle la Tunisie pourra réussir son processus démocratique et entamer sa voie de développement. « Il n'est pas indiqué d'utiliser la force militaire et sécuritaires et de brandir des menaces pour lutter contre l'islam politique. L'usage de la force fera dévier le pays de sa voie pacifique, dans un contexte interne marqué par l'ébullition sociale et dans un contexte régional, où sur nos frontières sud, se trouvent des forces militaires armées jusqu'aux dents, trainant avec elles des milliers de mercenaires qui ne veulent qu'une seule chose : transformer la Tunisie en un vivier des guerres civiles comme ils ont fait en Syrie, en Libye et au Yémen » a-t-il souligné.
Ahmed Néjib Chebbi a ensuite estimé que la lutte contre l'islam politique ne doit pas être menée par le président de la République car il doit être le garant de l'union nationale et de la sécurité du pays et des citoyens. « La lutte contre l'islam politique exige un large front politique et c'est une entreprise éreintante et longue qui ne peut être facilitée que par la fixation de délais constitutionnels et de lois garantes de la liberté et de la paix » a-t-il poursuivi.
Le président du Mouvement démocratique a affirmé que la lutte contre l'islam politique exige aussi de libérer l'Etat de sa propre pieuvre, de libérer la justice et de mettre en place un gouvernement compétent et indépendant qui s'engage à réaliser un programme de salut national élaboré lors d'un congrès dédié sous l'égide des composantes de la société civile et en première ligne de l'UGTT, de l'Utica en présence des parties gouvernementales « Tenir ce congrès sans attendre est la seule issue pour préserver la stabilité politique et ouvrir les portes d'une reprise économique. Il n'y pas d'autre moyen d'atteindre rapidement ces objectifs que par l'effort et le travail et surtout sans tomber dans la hâte. Les guerres débutent par la division idéologique ou ethnique ou encore tribale. Elle tue chez l'homme tout discernement, fait naître la haine à la place de l'amour, celui de la patrie. La politique est l'amour de la patrie sinon elle n'est pas et la patrie est pour tout le monde ou pour personne. Parmi les conséquences des guerres civiles sont la dévastation, la destruction et l'errance tout comme en témoigne aujourd'hui ce qui se passe en Syrie, en Irak, au Yémen et en Libye… Est-ce cela ce qu'on veut pour la Tunisie ? » a-t-il ajouté.
Ahmed Néjib Chebbi a enfin appelé les citoyens et les élites à lancer des appels pour mettre fin au conflit entre les institutions de l'Etat. « C'est un conflit pour le pouvoir et non pour l'Etat. Je leur demande de revenir à la raison, de s'armer de patience et de n'emprunter que la voie du travail dans le cadre de la paix, de la constitution et des institutions de l'Etat pour réaliser le changement à travers les urnes, seule expression de la volonté du peuple » a-t-il conclut.