Le président du bloc parlementaire d'Ennahdha, Noureddine Bhiri, est revenu, dans la Matinale du lundi 3 août 2020 sur Shems Fm, sur la motion de censure contre le président du Parlement, Rached Ghannouchi, et les négociations autour du nouveau gouvernement. La motion de retrait de confiance au président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a été votée le jeudi 30 juillet à 97 voix pour et 16 contre. Le quorum n'étant pas atteint (109 voix), Rached Ghannouchi a conservé son perchoir. Cette procédure a donné lieu à une déferlante d'accusations, notamment du côté des élus d'Ennahdha. Ceux-ci ont, rappelons-le, accusé les élus signataires de la motion de censure contre le président du Parlement, de "vendus à la solde des Emiratis". Interpellé à ce sujet, Noureddine Bhiri a affirmé que ce qu'il se passait en Tunisie était une partie de l'agenda émirati et égyptien avançant comme preuve de ses dires des déclarations d'officiels émiratis sur les réseaux sociaux et les médias de la région. Il a, également, évoqué, dans ce sens, les déclarations de l'ancien conseiller à la présidence du gouvernement, Jaouhar Ben Mbarek, qui aurait reconnu une ingérence émiratie avérée en Tunisie. Le député a, par ailleurs, réfuté les rumeurs sur une éventuelle démission de Rached Ghannouchi en septembre considérant la plénière du vote de la motion de censure contre le président du Parlement un renouvellement de confiance envers le leader d'Ennahdha.
Au sujet de la relation d'Ennahdha avec les députés qui ont voté contre la motion de censure, il a signalé que Qalb Tounes - dont certains élus ont été accusés d'avoir voté pour le maintien de Rached Ghannouchi à la tête du Parlement - faisait partie d'une coalition politico-parlementaire dont l'objectif est de protéger la transition démocratique et de satisfaire les besoins des Tunisiens en logements, transport et employabilité. Noureddine Bhiri est revenu, également, sur les négociations pour la formation du nouveau gouvernement par Hichem Mechichi. Il a indiqué que son parti rencontrerait le chef du gouvernement aujourd'hui même pour “l'écouter et interagir au sujet de sa vision du nouveau gouvernement et son programme”. Il a précisé, par ailleurs, qu'Ennahdha n'avait aucune réserve quant aux partis politiques qui pourraient se joindre au nouveau gouvernement. “Nous sommes pour le consensus et nous avons toujours appelé à élargir la coalition gouvernementale à un gouvernement d'unité nationale”.