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Crise politique: Un régime de « non-gouvernance » à bout de souffle
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 06 - 2020


Par Brahim Oueslati │
Les appels à la dissolution du parlement se font entendre et un rassemblement est prévu aujourd'hui, dimanche 14 juin, pour exiger le départ des députés et le passage à « la troisième république ». Le régime semi-parlementaire est à bout de souffle.
Depuis son installation en novembre dernier, la nouvelle Assemblée issue des législatives d'octobre 2019 s'enlise de plus en plus dans une sorte de sarabande populiste qui n'en finit pas. Nos « honorables » élus ne semblent guère se soucier des vrais problèmes du pays et passent plus de temps à débattre des sujets abrasifs qui n'ont rien à voir avec la crise sans précédent qui frappe de plein fouet le pays. Les dernières plénières consacrées à l'examen de deux motions, la première présentée par le groupe du Parti destourien libre contre l'ingérence étrangère en Libye et la deuxième par la coalition Al Karama demandant « excuses et réparation à la France pour les crimes commis pendant la période de colonisation », ont pris près d'une quarantaine d'heures de débats houleux et infructueux. Invectives, accusations, contre-accusations, vociférations et suspensions de séances...Tout cela en direct sous les yeux des Tunisiens, dépités, qui se sont habitués à ce genre de spectacle sous le dôme du Bardo. Un mauvais spectacle où le kitch tient le haut du pavé. Avec des faussaires de l'histoire qui puent la haine et jouent les inquisiteurs. Encore une tentative de détourner l'opinion des vrais problèmes du pays.
Députés surgis de nulle part
L'actuel parlement est formé d'une véritable mosaïque avec des élus pour la plupart surgis de nulle part par la grâce ou plutôt la faute d'un régime électoral hybride. La loi électorale adoptée en 2011 par l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique a opté pour un mode de scrutin proportionnel au plus fort reste qui fait qu'un candidat pourrait être élu avec quelques centaines de voix seulement. Les amendements introduits sur la loi n'ont pas dérogé à la règle et ont maintenu le même mode, malgré les appels à son changement. N'ayant pas introduit un seuil électoral, elle permet à quiconque de se présenter et de se faire élire. Ainsi a-t-on évoqué des cas de députés poursuivis par la justice, voire condamnés à la prison. D'autres sont soupçonnés de corruption et de pratique de la contrebande. Alors qu'une quarantaine d'entre eux étaient chômeurs avant de se voir propulsés à l'intérieur de l'hémicycle.
Le mode de scrutin proportionnel au plus fort reste, même s'il fait apparaître « une meilleure représentation des électeurs », participe à l'éparpillement des voix et, par là même, à celle des sièges lors de leur répartition. Ce qui impacte la formation du gouvernement et sa stabilité. Habib Jemli, candidat d'Ennahdha à la primature, l'a vérifié à ses dépens, son équipe a été rejetée par les députés. Désigné par le président de la République pour former le gouvernement, Elyès Fakhfakh a attendu jusqu'à la dernière heure pour annoncer sa formation qui a été approuvée, de crainte de la dissolution du parlement, cette épée de Damoclès suspendue sur la tête des députés.
La coalition se fissure
L'actuelle coalition gouvernementale connaît déjà des fissures, à moins des cent jours de grâce. Le mouvement Ennahdha, la principale composante de l'équipe de Fakhfkah, est sorti affaibli par la bataille qui l'a opposé au Parti destourien libre et sa présidente Abir Moussi qui a réussi à diviser la coalition lors de la plénière consacrée au vote de la motion de non-ingérence étrangère en Libye. Les mouvements Achaâb et Tahya Tounès ont voté en faveur de la motion. C'en est trop pour Rached Ghannouchi qui a passé une sale nuit au cours de laquelle il a été durement désarçonné. Il a prôné dans l'entretien accordé à la chaîne Nessma TV et diffusée lundi 8 juin pour la formation d'une nouvelle coalition composée des quatre premiers partis issus des dernières législatives, entendre Ennahdha, Qalb Tounès, le Courant démocratique et la coalition Al Karama. Exit Achaâb et Tahya Tounès. Pour marquer sa réprobation, Ennahdha a refusé, vendredi 5 juin, de signer le « Pacte de stabilité et de solidarité gouvernementale » proposé par le chef du gouvernement exigeant de l'étendre au parlement. Tant il est vrai qu'il n'est pas soutenu par ses alliés au sein du gouvernement à l'intérieur de l'hémicycle où il trouve son salut en Qalb Tounès et la coalition Al Karama qui, pourtant, se sont positionnés dans l'opposition.
« Le plus grand commun diviseur »
Ennahdha, en pleine crise interne, et son président sont en proie au doute après avoir perdu plusieurs cartes. Le spectre de la déchéance de Rached Ghannouchi du perchoir n'est pas exclu. Une pétition est en cours pour rassembler les 73 voix nécessaires en vue de son examen en plénière.
Ghannouchi, qui s'est autoproclamé « président de tous les Tunisiens », voit son prétendu leadership durement bousculé. Ses appels au remodelage de l'équipe gouvernementale n'ont pas trouvé l'écho nécessaire auprès du président de la République et du chef du gouvernement qui sont fermement opposés à l'entrée du parti de Nabil Karoui dans le gouvernement.
Au bout de quelques mois à la tête de l'ARP, il n'arrive pas à imposer son empreinte. Il est apparu plutôt sous le visage du « plus grand commun diviseur » de la scène politique nationale, voire du pays, devenant un peu trop encombrant et un lourd fardeau, y compris pour son mouvement. Et pour la coalition gouvernementale qui se trouve fragilisée en raison des dissensions qui se font jour en son sein.
Elyès Fakhfakh a profité de la délégation de pouvoir que lui a accordée l'ARP pour promulguer plus de 30 décrets-lois. Mais il aura du mal à les faire valider par les députés. Comme il lui sera difficile de faire passer de nouveaux projets nécessaires pour réaliser son programme et atténuer les répercussions de la crise sociale et économique.
Le mode de scrutin a montré ses limites. C'est un « scrutin de non-gouvernabilité » conduisant « à une situation de non-gouvernance », selon le constitutionnaliste Amine Mahfoudh.
Les appels à la dissolution du parlement se font entendre et un rassemblement est prévu ce aujourd'hui 14 juin pour exiger le départ des députés et le passage à « la troisième république ».
Le régime semi-parlementaire est à bout de souffle.


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