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Dress code, la règle paradoxale !
Publié dans Business News le 07 - 08 - 2020

Le soi, dit le philosophe américain William James, se compose d'une âme, d'un corps et d'un vêtement. Si l'habit n'est pas censé faire le moine, le dress code transmet, en revanche, un message qui parle de l'entreprise à laquelle on appartient. Dans certains milieux professionnels, il est inadmissible de se détacher des codes vestimentaires. Mais qu'est-ce qu'un dress code ? Est-il vraiment nécessaire de l'adopter ? Et surtout, jusqu'où peuvent aller les restrictions vestimentaires ?

Dress code, un ensemble de règles établies autour des tenues à respecter au sein d'un lieu particulier ou lors d'une occasion précise. C'est un langage qui décrit l'entreprise, sa culture, sa vision et ses pratiques.
Un dress code peut être soit écrit noir sur blanc dans les règlements internes d'une entreprise ou tacite par habitude comme dans les administrations en général où une tenue "correcte" et pas trop décontractée est exigée. Pour les banques, une sorte de règlement interne détaillant ce que les employés peuvent porter ou non, est fixé.
Parmi les codes vestimentaires imposés, on trouve le « casual » (« décontracté ») ; le « smart casual » (« décontracté chic ») et le « Business casual », le plus approprié au domaine des affaires.

L'apparition de la députée Saïda Lounissi dans une tenue de sport au Parlement a ravivé le débat sur la question du code vestimentaire en Tunisie. Pourtant, ce débat est toujours d'actualité parce que les Tunisiens ont souvent tendance à briser les codes vestimentaires et à aller travailler dans les habits qui leur conviennent, qu'ils soient décontractés ou même débraillés.
L'élue a suscité un véritable tollé sur la toile tunisienne. Il y a ceux qui fustigeaient le fait qu'une députée ne se présente pas en tenue correcte, estimant que Mme Lounissi, avec son survêtement et ses Airmax, ne donne pas une bonne image des députés.

Des élues qui portent des baskets "Airmax" ou des sandales dans l'hémicycle, un député qui assiste à une séance plénière en t-shirt ou encore des fonctionnaires qui s'affichent avec des casquettes ou des jeans déchirés, autant d'exemples qui illustrent la négligence des Tunisiens, même ceux qui occupent les plus hautes sphères du pouvoir, quant à l'application du code vestimentaire.

Le dress code dans le monde politique

En France, l'Assemblée nationale impose depuis 2018 un code vestimentaire aux députés. Cette réglementation, voulue pour « réagir à certaines dérives », oblige les élus à respecter les règles suivantes : « La tenue vestimentaire adoptée par les députés dans l'hémicycle doit rester neutre et s'apparenter à une tenue de ville. Elle ne saurait être un prétexte à l'expression d'une quelconque opinion. Est ainsi notamment prohibé le port de tout signe religieux ostensible, d'un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique.»

Cette décision est intervenue après qu'un député du parti « La France insoumise » François Ruffin, est monté à la tribune vêtu du maillot du club de foot d'Eau court-sur-Somme. Le député soutenait alors une proposition de loi visant à instaurer une taxe sur les transferts de sportifs professionnels. Le président de l'Assemblée lui a alors adressé un « rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal ».
En 2012, l'ex-secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts Cécile Duflot avait été la cible de nombreuses critiques pour avoir porté une robe à fleurs à l'Assemblée.
Aux Etats-Unis, des règles non écrites prévalent à la Chambre des représentants du Congrès préconisant veston et cravate pour les hommes et une tenue appropriée pour les femmes. Les sandales et les baskets sont de facto proscrites pour tous les élus.
Jusqu'en 2017, une tenue appropriée signifiait pour les femmes congressistes- et tout le personnel ainsi que les journalistes gravitant autour de la Chambre- l'interdiction de porter des hauts ou des robes sans manches, sauf avec une veste. Mais, à la suite du renvoi temporaire d'une journaliste pour port d'une robe sans manches, les élues se sont mobilisées autour du mouvement « Sleeveless Friday » (Vendredi sans manches, ndlr).
Accusée de sexisme, la règle non écrite a été retirée par le président de la Chambre sous la pression des manifestations.

Dress code ou restriction vestimentaire ?
Il y a un peu plus d'un an, une jeune actrice japonaise lançait sur les réseaux sociaux le mouvement #KuToo contre l'obligation de porter des talons hauts au travail.
L'actrice dénommée Yumi Ishikawa travaillait comme hôtesse d'accueil dans une entreprise de pompes funèbres. Elle était obligée à porter, huit heures par jour, des talons de cinq à sept centimètres.
« J'espère faire disparaître l'obligation pour les femmes de porter des talons hauts au travail » a-t-elle écrit sur Twitter. Cette publication a été retweeté 29 000 fois, faisant d'elle le porte-étendard du mouvement #KuToo — un jeu de mots sur kutsu (chaussures), kutsuu (douleur) et #MeToo.

Ce n'est pas la première fois qu'une femme proteste contre des codes vestimentaires inégalitaires en entreprise. L'actrice japonaise a été, en effet, inspirée par une campagne analogue menée au Royaume-Uni par une réceptionniste renvoyée chez elle dès son premier jour de travail pour avoir porté des souliers plats sur son lieu de travail.

Les policières parisiennes ont été aussi victimes d'un code vestimentaire discriminatoire. Si les hommes portant la moustache ou la barbe sont priés de soigneusement la tailler, la majorité des consignes sont adressées aux femmes et concernent, notamment, les bijoux, collants et maquillage. C'est pourquoi certains fonctionnaires de police ont qualifié les directives vestimentaires de « sexistes ».

«  Seules sont tolérées les petites boucles d'oreilles discrètes, pincées, ou percées, non pendantes », « les cheveux de couleur fantaisiste sont à proscrire», « le maquillage du visage et des ongles ne saurait être toléré que s'il reste sobre » et « Les femmes portant la jupe ne peuvent revêtir que des collants transparents de couleur chair », lit-on dans le document publié par Le Parisien.

Notons que dans de nombreuses entreprises, où un dress-code doit être scrupuleusement respecté, une nouvelle "mode" fait son chemin depuis quelques années. Le "casual friday" permet aux employés de porter, uniquement le vendredi, des vêtements décontractés, des jeans et baskets par exemple. Beaucoup de "boites" ont compris qu'en se décrispant elles pourront attirer les candidats de la nouvelle génération, recruter des jeunes "dynamiques" qui les remettront au goût du jour pour donner ainsi une image plus "moderne" et dans l'air du temps.


Se vêtir va plus loin que le simple fait de se couvrir. Les vêtements sont aussi un moyen de communiquer, d'incarner une cause, d'afficher une position et de mettre en avant une image. Porter des tenues "strictes" est encore perçu comme un moyen incontournable pour afficher le sérieux d'une entreprise ou d'une institution, une "étiquette" à laquelle de plus en plus de jeunes souhaitent se soustraire estimant que l'habit ne fait pas le moine, ni l'employé ou l'entreprise "modèle" d'ailleurs. Néanmoins, il faudra du temps pour que cette "barrière" soit totalement franchie. Dans nos contrées, où il est encore difficile d'observer ou d'inculquer le respect d'une quelconque règle de bienséance, en imposer quelques unes, les voir appliquées, serait déjà un bon début si on veut un jour avoir la liberté de les contourner. Cela dit, quand il s'agit d'institutions de l'Etat, de l'Assemblée notamment, il est question du prestige de tout un pays, et là, la décontraction n'est pas censée être de rigueur...


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