Le chef du gouvernement sortant Elyes Fakhfakh, a été présent, ce jeudi 1er octobre 2020, sur le plateau de Lotfi Abdelli « Abdelli Show Time » sur la chaîne Attessia pour revenir sur son passage à la Kasbah et les circonstances « ayant participé » à sa chute. Elyes Fakhfakh explique que Nabil Karoui, Ennahdha et Kamel Letaief étaient derrière sa chute du gouvernement. Le chef du gouvernement sortant, Elyes Fakhfakh a, dans, un premier temps, rappelé son parcours et les différentes étapes qu'il a parcourues pour arriver au poste de chef de gouvernement.
Revenant sur les prérogatives du président de la République, il a considéré que le président a la possibilité d'agir au niveau de la sécurité nationale et de la politique étrangère. « Aujourd'hui, Kaïs Saïed est en train de faire connaître sa vision et son programme à travers ses discours. Toutefois, et pour être honnête, aucun responsable ne peut gouverner aisément tenant du climat général qui règne dans le pays ». Elyes Fakhfakh a poursuivi sa théorie en affirmant qu'il y a « des mafias » qui influencent l'opinion publique à travers certains médias et des pages sponsorisées sur les réseaux sociaux.
D'ailleurs, il a indiqué, que le plan de faire chuter son gouvernement était tracé dès le départ, faisant ici notamment allusion au parti Ennahdha. « Je devais faire participer Qalb Tounes au gouvernement, chose que j'avais, bien évidemment, refusée. Il suffisait de lire les résultats du deuxième tour de la présidentielle pour comprendre que les Tunisiens avaient rejeté ce système et toute la corruption qu'il représente. Si j'avais accepté la participation de Qalb Tounes au gouvernement, je serais encore à la Kasbah aujourd'hui ».
Et d'ajouter que l'homme d'affaires Kamel Letaief est, également, impliqué dans cette manipulation. « Cet homme manipule certains journalistes, quelques agents dans l'administration et quelques sécuritaires. Il veut avoir un certain pouvoir et maitriser la scène nationale. Au départ, j'ai sous-estimé son pouvoir, mais il a une certaine influence. Il a contribué à attiser les tensions. Je ne sais pas s'il est en accord avec Ennahdha et Nabil Karoui, et je ne peux rien confirmer à ce sujet ».
Dans cette interview, qui a duré près de deux heures, Elyes Fakhfakh a tiré à boulets rouges sur Nabil Karoui l'accusant de corruption et assurant qu'il est un personnage très douteux et qu'il traine encore plusieurs affaires en justice.
Concernant l'affaire de conflits d'intérêts pesant contre lui, il a affirmé qu'il n'en est rien et qu'il a investi en toute légalité, soulignant qu'il avait déclaré tous ses biens à l'Inlucc.
Au final, Elyes Fakhfakh est revenu sur le limogeage de Chawki Tabib, président de l'Inlucc, affirmant que sa décision n'était pas un règlement de comptes personnels. « C'était une décision de réforme. Chawki Tabib menait une sorte de justice parallèle et j'ai reçu plusieurs plaintes à son sujet, allant jusqu'au chantage. J'ai agi en conséquence tant que j'avais la possibilité de le faire ».