Invité de la Matinale de Hamza Belloumi sur Shems FM, le député du mouvement Echaâb et président de la Commission des finances, de la planification et du développement, Haykel Mekki, est revenu, vendredi 27 novembre 2020, sur l'évolution de l'examen du projet de loi de Finances complémentaire pour l'année 2020 et du projet de loi de Finances 2021. Signalant que le retrait du projet de la loi de Finances complémentaire 2020 était un précédent dans l'histoire moderne de la Tunisie, il s'est attardé sur les péripéties qui ont accompagné le dépôt puis le retrait de ce projet de loi du Parlement.
Il a rappelé, dans ce sens, le cafouillage qui a eu lieu, notamment le refus de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de financer le déficit budgétaire de l'Etat et les déclarations du ministre des Finances, Ali Kooli, lequel a laissé entendre – selon Haykel Mekki – que la BCT avait donné un accord préliminaire à ce sujet. Le député a expliqué que la Commission des finances a validé le projet de loi de Finances complémentaire 2020 sur la base de ce que le ministre des Finances avait avancé pour découvrir, par la suite, le manque de coordination entre le gouvernement et la BCT. Celle-ci a refusé de financer le déficit budgétaire sans dérogation de la part du Parlement et a imposé des conditions particulières notamment la conformité avec les lois régissant l'institution, selon Haykel Mekki. A lire également PLF complémentaire 2020 : Passera mais sous quelles conditions ?
« La Banque centrale jouit d'un pouvoir discrétionnaire. Jamais elle ne sera obligée de se financer le déficit de l'Etat », a-t-il ajouté soulignant que le problème entre la BCT et le gouvernement n'était toujours pas résolu, car la Kasbah n'a même présenté au Parlement – dans son projet de loi de finances complémentaire 2020 – une demande d'autorisation. Revenant sur le projet de la loi de Finances 2021 – dont l'examen démarre dimanche au Parlement -, Haykel Mekki a avancé que ce projet de loi était sans vision. Le qualifiant de « chimérique », le député est allé jusqu'à émettre des doutes sur le « sérieux » du gouvernement. A lire également Loi de Finances 2021 – Qalb Tounes envisage l'activation de l'article 66 de la Constitution
Il a rappelé, dans ce sens, que le chef du gouvernement Hichem Mechichi n'avait reçu que les blocs parlementaires formant « son coussin politique », excluant ainsi les autres blocs parlementaires y compris lui-même, car la Commission des finances « appartient » à l'opposition. A lire également Pour Mechichi, un coussin pas très confortable
Haykel Mekki a évoqué, par ailleurs, que le gouvernement n'avait présenté – dans le projet de la loi de Finances 2021 – aucune mesure sur l'appui du développement ou encore la lutte contre la pandémie. A lire également Gafsa - Des manifestants forcent les locaux de la recette des finances à Om Laârayes
Il a accusé, dans ce sens, le chef du gouvernement d'être à l'origine des contestations sociales qui ont éclaté dans plusieurs régions de l'intérieur de la Tunisie, de par les décisions prises au profit des juges et les protestataires d'El Kamour.