Le membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), Hichem Snoussi, est revenu, mercredi 9 décembre 2020, sur l'encerclement du siège de la Haica par des manifestants mobilisés par Saïd Jaziri contre la fermeture de sa radio « Saint Coran » qui est en situation illégale. Lundi 7 décembre 2020, le député propriétaire de la radio du Saint Coran, Saïd Jaziri, ses sympathisants et des auditeurs ont encerclé le siège de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica).
Lors de son intervention sur la radio nationale, le membre de la Haica a souligné que les manifestants avaient empêché les agents et membres de l'instance d'accéder aux locaux de l'instance brandissant des affiches portant des messages menaçants à leur encontre. Il déplore l'absence « totale » des pouvoirs exécutifs pour mettre fin à ces dépassements. A lire également La Haica encerclée par des manifestants contestant la fermeture de la radio du Saint Coran « Les manifestants ont scandé des slogans « takfiristes » au su et au vu des ministères de l'Intérieur et public. Ils se sont attaqués aux employés de l'instance », a-t-il lancé. M. Snoussi a souligné que le député et propriétaire de la radio « Saint Coran », Saïd Jaziri voulait induire les gens en erreur en proférant des « propos mensongers ». « Contrairement à ce que Saïd Jaziri dit, le tribunal administratif n'accorde pas de licences aux médias. Pourtant, nous avons demandé à Jaziri de réguler le dossier de la radio car le Conseil de la Haica n'accorde pas de licences aux radios privées à vocation religieuse. Certaines personnes veulent transgresser les lois », a-t-il martelé. Et d'ajouter, alors que certains médais qualifient la Haica d'"illégitime" : « Il est vrai que la Haica n'est plus légitime mais sa démission- notamment sous pression- va créer un grand vide. Certaines parties veulent profiter du vide laissé pour transgresser la loi et donc refaire le scénario de l'instance de la réforme des médias et de la communication ». « Nous avons envoyé des correspondances à l'Assemblée des représentants du peuple pour mettre en place la loi portant sur la création de l'Instance de la Communication Audiovisuelle (ICA) mais nous n'avons toujours pas eu de réponse », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, depuis novembre 2011, l'audiovisuel est régi de manière transitoire par un décret-loi adopté par le gouvernement provisoire avant les premières élections d'octobre 2011, le décret-loi 116. A lire également La Haica soumet les dossiers de Nessma, Zitouna et du Saint Coran à l'Instance de lutte contre la corruption La loi organique qui doit remplacer la Haute autorité pour l'information et la communication audiovisuelle (HAICA) par une instance constitutionnelle, conformément à la Constitution de 2014, n'a pas toujours pas vu le jour. "Les sources financement des médias privés sont toujours inconnues", s'est-il exclamé, martelant que certaines parties réclament la démission de la Haica pour mettre en place une loi sur mesure. En ce qui concerne la mise en œuvre des décisions prises par la Haica, Hichem Snoussi a indiqué que l'instance infligeait des sanctions et émettait des jugements mais « c'est le pouvoir exécutif qui assure le passage à l'acte ». A lire également Sfax : saisie des équipements de la radio du Saint Coran Dans ce sens, il a assuré que les agendas politiques étaient derrière certains médias et la banalisation de la violation de la loi. « Les discours takfiristes sont dangereux. Les propos de Saïd Jaziri peuvent inciter les takfiristes à agir », a-t-il avancé, précisant que la Haica va porter plainte contre Saïd Jaziri pour se protéger. A lire également Haica : Saïd Jaziri profère des menaces et des propos takfiristes
« Tu ne peux pas nous faire peur avec tes entourloupes ! », a-t-il conclu, soulignant que l'instance allait continuer sa lutte contre la transgression de la loi et le « takfirisme ». I.M.