La directrice générale de l'Agence nationale de gestion des déchets (Anged), Bassma Jebali, a affirmé, jeudi 24 décembre 2020, qu'elle avait ordonné l'ouverture d'une enquête en réaction aux accusations du député d'Attayar, Noômen El Euch. Celui-ci a révélé, mercredi, qu'une opération de destruction de documents avait été lancée au siège de l'Anged pour dissimiler des informations capitales au sujet de l'affaire des déchets italiens.
Bassma Jebali a annoncé la nouvelle lors d'une intervention téléphonique dans la Matinale de Shems FM. Elle réagissait aux déclarations du député Noômen El Euch, invité de l'émission, réfutant encore une fois qu'il y ait eu destruction de documents depuis sa nomination, il y a de cela quatre jours. Elle a assuré que des techniciens se chargeraient, également, de visionner les enregistrements des caméras de surveillance de l'agence et que les responsables de la gestion des archives de l'Anged allaient être convoqués. La directrice générale de l'Anged a ajouté que tous les documents relatifs à l'affaire des déchets italiens avaient été remis à la justice. A lire également L'Agence de gestion des déchets nie toute dissimulation d'information
Le député d'Attayar a, lui, réitéré ces accusations soulignant qu'il en avait informé, entre autres, le Parquet et le ministre des Affaires locales et de l'Environnement par intérim, Kamel Doukh. L'affaire des déchets italiens implique plusieurs hauts responsables, notamment le ministre des Affaires Locales et de l'Environnement, Mustapha Aroui, limogé et placé en détention, dimanche. A lire également Affaire des déchets italiens : liste des cadres présentés à la justice
Plusieurs autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire. Il s'agit de : chef de cabinet du ministre des Affaires locales et de l'Environnement, trois directeurs, dont un ancien, au sein de l'Anged, un directeur, un chef de commission et trois ingénieurs de la commission des consensus au sein de l'Agence nationale de protection de l'environnement (ANPE), un fonctionnaire au sein de la Direction régionale de l'environnement à Sousse, un colonel-major dans la Douane, le propriétaire d'un laboratoire privé, un transitaire et un agent de la Poste. A lire également Badreddine Gammoudi : Le réseau de corruption dans l'affaire des déchets est soutenu par des politiciens !
Cette affaire remonte, rappelons-le, au mois de novembre. Une enquête a été ouverte après la polémique qui a éclaté au terme de la diffusion d'un reportage sur l'import de déchets domestiques italiens diffusé par l'émission "Les Quatre Vérités" de Hamza Belloumi sur El Hiwar Ettounsi. L'émission avait alors levé le voile sur l'entourloupe d'une entreprise tunisienne déclarant importer des déchets plastiques industriels qu'elle traite alors qu'il s'agit de déchets domestiques en provenance de la Campanie dans le sud-ouest de l'Italie.