Le fondateur de Machrouû Tounes, Mohsen Marzouk, a réagi dans la soirée de lundi 25 janvier 2021, à la réunion du Conseil de sécurité nationale tenue par le président de la République, Kaïs Saïed, en présence du chef du gouvernement Hichem Mechichi et du président du Parlement, Rached Ghannouchi. « C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai suivi les travaux de l'organe consultatif que nous avons appelé Conseil de sécurité nationale (…) Il ne me restait en tête qu'une seule question : où est le vaccin ? Je suis un Tunisien qui vit en Tunisie et comme tout ce peuple je suis touché par cette pandémie dont j'ai fait les frais et qui n'a enfanté que misère et pauvreté. J'estime que la seule question à laquelle il faut répondre aujourd'hui est : comment peut-on sauver notre peuple de la mort et de la famine. Et ce n'était pas à l'ordre du jour de la réunion du Conseil de sécurité nationale », a-t-il écrit sur Facebook. A lire également La Tunisie en phase 4 de la pandémie Covid-19 – La société civile appelée à se mobiliser
Cette réunion s'est, rappelons-le, tenue sous haute tension. Le président de la République a signifié au chef du gouvernement que le remaniement opéré était « inconstitutionnel », puisqu'il n'a pas respecté les dispositions de l'article 92 de la Constitution. « Aujourd'hui, le président qui a proposé le chef du gouvernement (Hichem) Mechichi était en colère car il avait perdu sa part du gouvernement, ni plus, ni moins. Il a perdu ses ministres alors qu'il n'était même pas supposé avoir une part dans ce gouvernement. (Rached) Ghannouchi et (Hichem) Mechichi ont, eux, essayé de garder le contrôle sur le gouvernement en proposant un remaniement. L'objet du conflit entre les deux parties n'est que le pouvoir », c'est ainsi que Mohsen Marzouk a résumé la réunion des trois présidences avant d'ajouter que ce conflit « dans lequel le peuple tunisien n'a aucun intérêt ne fera que disséquer l'Etat davantage ». A lire également Conflit ouvert entre Kaïs Saïed et Hichem Mechichi : qui a tort, qui a raison ?
« Hier, le Maroc a reçu deux millions de doses du vaccin (…) Cela signifie que tous les arguments des responsables tunisiens sur le retard accusé dans la réception du vaccin ne tiennent plus », a poursuivi le politicien accusant les gouvernants « d'avoir failli à leur devoir dans la protection de la vie du peuple ». « Plus de six mille funérailles et vous n'avez toujours pas compris ? Vous êtes à vomir ! », a-t-il conclu. Le locataire de la Kasbah présente, mardi 26 janvier 2021, au Parlement, la nouvelle composition de son gouvernement pour un vote de confiance. Ce remaniement intervient après quatre mois d'exercice alors que les cent premiers jours du gouvernement n'ont pas encore été évalués par le Parlement comme de coutume.
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