Quelques jours après un premier communiqué alarmiste sur les conséquences de l'actuelle crise politique, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) revient à la charge, dans un nouveau communiqué daté de ce mercredi 17 février 2021 et signé par son président Samir Majoul, mettant en garde une nouvelle fois contre les répercussions désastreuses sur la Tunisie et les Tunisiens de cette crise qui se poursuit et se complique de jour en jour. Pour l'organisation, l'installation de la Cour constitutionnelle est devenue une priorité absolue et toutes les parties prenantes doivent assumer leurs responsabilités pour l'accomplissement de cette tâche dans les plus brefs délais.
La centrale patronale estime que le dialogue reste le seul moyen de résoudre cette crise. L'objectif étant d'éviter le pire : ne pas sauter dans l'inconnu et ne pas torpiller l'expérience démocratique tunisienne. l'Utica appelle tous les partis politiques à assumer leurs responsabilités avant qu'il ne soit trop tard. Elle exprime, dans ce contexte, sa pleine disponibilité à contribuer aux côtés du reste des organisations nationales et des composantes de la société civile à pousser vers la résolution de cette crise conformément à l'intérêt national suprême du pays.
L'Utica considère, ainsi, que la crise actuelle a infligé de grands dommages à la Tunisie, au niveau intérieur et extérieur. "Elle a contribué à une montée du pessimisme chez les Tunisiens, doublé leur peur de l'avenir et fait accroitre le manque de visibilité chez les acteurs économiques et des partenaires étrangers de la Tunisie, alors que les Tunisiens ont besoin de messages de réconfort, et que le pays doit retourner au travail et à la production à son plein potentiel", relève l'organisation. Le patronat prévient de la gravité de la situation économique et sociale qui a atteint son paroxysme, en se référant aux derniers indicateurs économiques publiés, le chômage ayant atteint des niveaux records, le climat des affaires s'étant dégradé significativement en raison des répercussions de la crise du Covid-19 outre la perturbation des sites de production. Il souligne, dans ce cadre la nécessité de déployer plus d'efforts et plus de ressources pour l'acquisition du vaccin anti-Covid-19 dans les plus brefs délais.
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La veille l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a exprimé son inquiétude face à l'actuelle crise politique estimant qu'elle entrave les intérêts de l'Etat, paralyse tous ses appareils et complique davantage la situation politique. La centrale syndicale avait appelé ainsi à accélérer la résolution de cette impasse constitutionnelle, la solution devant se mettre en place dans les plus brefs délais, en demandant aux organisations nationales à unir leurs efforts pour faire pression afin de trouver une solution à la crise actuelle.
Rappelons que le chef de l'Etat avait refusé d'inviter les nouveaux ministres nommés par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, à prêter serment. Un refus justifié par l'inconstitutionnalité du remaniement opéré en janvier dernier, en plus de « suspicions de corruption » concernant certains des ministres nommés. On rappellera également que les onze ministres concernés ont bénéficié de la confiance de l'ARP et que Hichem Mechichi a adressé deux correspondances au président pour fixer une date de prestation de serment, toutes deux ayant été rejetées. I.N